« Thomas Cook renforce son activité en France ». Voilà comment le groupe allemand a annoncé dans un communiqué le limogeage d’Olivier de Nicola et son remplacement à la tête de la filiale française par Denis Wathier. Le premier appréciera. Dans cette histoire finalement, la question n’était pas de savoir si Olivier de Nicola serait viré mais quand il serait viré. Depuis qu’il s’était publiquement opposé à son actionnaire en novembre dernier, refusant de mettre en place les économies demandées (notamment un plan de licenciement de 150 personnes), il avait signé son arrêt de mort. Le départ de Wim Desmet en mai 2006 et la prise en main de la direction Europe de l’Ouest par Thomas Dôring avait, faut-il le préciser, sérieusement compliqué ses affaires. Un changement de management qui s’était traduit par un interventionnisme croissant et l’arrivée massive de consultants externes. Les salariés ont-ils encore confiance dans ce management à l’allemande ? Un début de réponse :
le départ d’Olivier de Nicola s’accompagne d’une véritable hémorragie au sein du top management de Thomas Cook France (lire page 15). Avec Denis Wathier, les Allemands espèrent avoir décroché un profil qui leur sied davantage. A 47 ans, l’homme est ambitieux et adepte des thérapies de choc. La baisse des commissions Sncf, c’est lui, et les négociateurs du Snav s’en souviennent encore ! Va-t-il procéder au fameux licenciement de 150 personnes exigé par l’actionnaire ? Joint mercredi soir au téléphone par Tour hebdo, il veut rassurer : « je n’arrive pas avec l’objectif prioritaire de couper des têtes » avant de concéder : « Il n’y a rien d’anormal de la part d’un actionnaire à vouloir reprendre un peu de muscle sur la rentabilité ». Quoiqu’il en soit, ce qui vient de se passer donne un avant-goût des conséquences de la consolidation intervenue ces dernières semaines. Souhaitons bon courage aux équipes de ces nouveaux géants du tourisme ! Chez Thomas Cook France en tout cas, malgré une exploitation redevenue positive, le gâchis continue.