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Édito

La bonne parole


Publié le : 16.03.2007 I Dernière Mise à jour : 16.03.2007
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La bonne parole I Crédit photo Virginie Dennemont

Auteur

  • Virginie Dennemont

Une tartine de confiture de rose… voilà ce que certains attendent de l’information. Comme si la planète sillonnée par nos chers touristes ressemblait à un Disneyland géant, propreté et ambiance musicale comprises. Après le reportage de M6 consacré à la Guyane voici une quinzaine de jours, Mickey n’est pas prêt d’ouvrir un Magic Kingdom sur Maroni. Ce qui n’a pas manqué de contrarier Léon Bertrand, ministre du Tourisme et élu local comme chacun sait. Ce dernier s’est donc fendu d’un courrier de remontrances au président de l’ex-« petite chaîne qui monte », aujourd’hui devenue grande. Est-ce parce qu’il ne lui reste que quelques semaines place Fontenoy que le ministre lance un baroud d’honneur contre la chaîne de Nicolas de Tavernost, en copie aux journaux de la presse tourisme ? Ou est-ce un stigmate supplémentaire de l’absence de complexe de nos dirigeants lorsqu’il s’agit de remonter les bretelles de la presse ? Quoi qu’il en soit, il y fait part de sa « totale désapprobation quant au parti pris éditorial de l’émission » montrant les déshérités du continent sud-américain réfugiés en Guyane. Tout en ajoutant, dans un joli paradoxe, qu’il ne peut « nier la réalité des sujets qui sont présentés » mais « croit utile de rappeler qu’un reportage demeure une fiction »! Il est certain qu’en matière de dépliant touristique on a vu mieux. Et le courrier ministériel démontre, une fois de plus, l’extrême difficulté de communiquer sur une destination. Mais faut-il rappeler que communication n’est pas information ?

Bien sûr, on préférerait parler des avions qui gardent leur trajectoire, des kamikazes qui rendent les armes, des poulets pas grippés et des moustiques inoffensifs. D’ailleurs, la « positive attitude » on connaît aussi : les rubriques « Tête d’affiche », « Initiative », « C’est dans l’air » et « OK » (certes assorti de son corollaire « KO ») n’ont pas d’autre objectif que de mettre en valeur les gens du tourisme qui innovent, qui réussissent. On y évoque cette semaine les « Gazelle 2006 » du secteur récompensées par le ministère des PME (p. 8), ces entreprises qui courent plus vite qu’une antilope dans le bush, à raison de 34 % de croissance annuelle minimum. Et l’on publie un supplément aux petits oignons sur les spas du monde entier, ou comment inciter les clients à s’isoler de la misère du monde pour se regarder le nombril le temps d’un voyage. Et sans culpabiliser s’il vous plaît, ça peut rapporter gros. Si ça c’est pas prêcher la bonne parole…

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