Avec des avions de vingt places, la compagnie française investit dans les niches transversales.
Chalair, une compagnie française née à Caen en 1986, exploite des mini-lignes transversales, celles qui n’entrent pas en concurrence avec le TGV et qui intéressent un flux de passagers affaires de quelques dizaines de milliers par an.
"Depuis l’an dernier, Chalair se redéploie en France", nous explique son PDG Alain Battisti. "Auparavant, nous assurions plusieurs dessertes en Afrique pour le compte de compagnies pétrolières mais avec le prix du brut actuel la recherche est au point mort. Il faut attendre que le baril remonte peut-être à 80 dollars pour un redémarrage qui aura lieu un an plus tard."
La flotte de Chalair compte neuf Beechcraft 1900D, des biturbopropulseurs de 19 sièges ainsi que deux ATR 42 de 48 sièges de la filiale portugaise. "Nous avons construit un réseau régulier essentiellement au départ de Bordeaux et de Limoges, mais nous n’avons pas vocation avec nos avions de toute petite capacité à aller sur les terres de HOP! Air France." Chalair, présente en direct sur les GDS (codes IATA et OACI CE et CLG), est également commercialisée par Air France qui assure 25% des ventes. La compagnie régionale est partenaire du programme Flying Blue et les vols Chalair permettent de créditer des miles.
Au départ de Bordeaux, avec trois avions basés dont un de réserve, Chalair dessert Rennes, Montpellier, Brest et Nantes (à compter du 14 novembre), soit 90 vols par semaine, la plupart aux horaires de "prime time" avec un départ tôt le matin et un retour tard, intéressant la clientèle affaires.
Des lignes saisonnières en été
La desserte Bordeaux-Brest a été portée de deux à trois vols quotidiens. "L’effet fréquences est préférable à la capacité d’un avion plus gros", constate Alain Battisti. "Avec un troisième vol et 50% d’offre en plus, nous avons augmenté le remplissage de 45%. Celui-ci est en moyenne de 55 à 65%." Limoges-Lyon est aussi une transversale courte mais impossible en voiture ou par le train. Plus atypique est la desserte Anvers-Hambourg (ex-VLM) qui trouve sa clientèle dans les deux grands ports maritimes de mer du Nord. APG représente Chalair en Belgique.
L’été, quand la clientèle affaires est en vacances, Chalair ouvre des lignes saisonnières (déjà en machine) de Perpignan vers Ajaccio, Bastia, Metz et Limoges (nouveauté 2017). Genève, l’an dernier, avait été un échec. De Limoges, des vols deux fois par semaine desservent Ajaccio et Bastia, mais aussi Nice.
Pour fêter son trentième anniversaire, Chalair a fait un tour de ses escales avec un DC-3, un avion mythique de la Seconde Guerre mondiale qui avait permis le redémarrage du transport aérien après celle-ci. Ce Dakota avait été rénové dans les ateliers de Chalair à Caen. À chaque escale, les partenaires aéroportuaires et les agents de voyages locaux ont pu découvrir ce DC-3 normand.
Thierry Vigoureux