
La compagnie régionale s’associe avec deux autres transporteurs des Caraïbes dans le projet Caribsky, afin de faciliter les correspondances et développer le trafic dans la région.
Avec 35 îles indépendantes ou rattachées à différents pays (France, Pays-Bas, Grande-Bretagne, etc.) et 50 aéroports, l’arc antillais est l’une des zones du globe les plus complexes (droits de trafic nombreux, taxes élevées…) pour le transport aérien. Dans le souci de mieux desservir ces îles, Air Antilles s’associe avec deux autres transporteurs de la région : Liat (anglaise) basée à la Barbade et Winair (Pays-Bas) installée à Saint-Martin.
Soutenues dans leur projet par le fond public européen Interreg qui apporte 2 M€, les trois compagnies viennent de créer l’alliance commerciale Caribsky. "Nous allons progressivement mettre en résonnance les réseaux depuis nos hubs respectifs et développer les vols en code share afin de faciliter les correspondances et les voyages de bout en bout", explique Serge Tsygalnitzky, directeur général d’Air Antilles, à l’initiative de cette alliance. Pour l’heure, il n’est pas question d’échanges capitalistiques entre les transporteurs.
Gérer l'après ouragan
Le projet, initié avant le passage d’Irma, va également redonner du souffle à Air Antilles, dont plusieurs destinations ont particulièrement été affectées par l’ouragan: Saint-Martin bien évidemment, mais également Saint-Barth, la Dominique ou San Juan (Porto Rico). "Il faudra encore au moins une quinzaine de jours avant que la situation aérienne redevienne normale", ajoute Serge Tsygalnitzky. Air Antilles pâtit notamment de la fermeture de l’aéroport Princess Juliana à Saint-Martin, dont la date de réouverture n’est toujours pas connue. La compagnie va devoir également gérer l’après ouragan. "La nature du trafic sur les îles les plus touchées va changer. Les ingénieurs et autres spécialistes de la reconstruction vont remplacer pendant quelques mois voire quelques années les touristes", ajoute le patron.
Née il y a une quinzaine d’année en Guadeloupe, Air Antilles (et sa petite sœur Air Guyane) gère une flotte de douze avions, de 17 à 72 sièges. Elle devrait transporter 480 000 passagers cette année, dont environ 40% sur sa ligne principale Pointe-à-Pitre/Fort-de-France, pour un chiffre d’affaires d’environ 50 M€. Pour soutenir son développement, la compagnie peut aussi compter sur les codes shares mis en place avec Air France et Corsair au départ de métropole afin d’acheminer les passagers dans les îles, au-delà de la Guadeloupe et de la Martinique. Et pour compenser la désaffection de Saint-Martin et Saint-Barth durant les prochains mois, elle entend multiplier les opérations commerciales à destination de La Barbade et Sainte-Lucie, deux destinations épargnées par Irma.
Thierry Beaurepère