
La Russie n’autorise pas la compagnie française à survoler la Sibérie avec un avion chinois.
Pour relier Paris à Pékin, la route aérienne la plus courte passe par la Sibérie et les fourches caudines russes. Faute de négociations diplomatiques fermes, les transporteurs européens font régulièrement les frais de la bonne ou de la mauvaise volonté de Moscou, en dehors même de la crise ukrainienne actuelle. Même en payant – de l’ordre de 10 000 euros par vol –, le feu vert n’est pas toujours accordé.
C’est ce que vient de constater Aigle Azur qui doit repousser du 28 juin au premier trimestre de l’an prochain l’ouverture du Paris-Pékin. La desserte, prévue trois fois par semaine, devait, dans un premier temps, être assurée par des appareils d’Hainan Airlines, compagnie du groupe chinois HNA, actionnaire à 48% d’Aigle Azur.
La destination toujours en machine via Moscou
Selon l’interprétation des autorités françaises, l’accord aérien signé entre les deux pays en juillet 2001 permet de survoler le territoire russe par la route sud, y compris avec un avion affrété en Chine. Pour les autorités russes, le survol de leur territoire ne peut se faire qu’avec un avion immatriculé en France.
Ces palabres donnent une idée des difficultés que rencontre le groupe Air France-KLM pour monter une joint-venture avec ses partenaires chinois, visant à contrer les compagnies du Golfe sur l’Asie.
Conséquence de ce nouveau blocage, Aigle Azur va devoir louer deux Airbus A330-200 à Dubai Aerospace Enterprise qui arriveront en flotte en décembre et en janvier prochains. Sous pavillon français, ils pourront traverser la Sibérie.
La destination est toujours en machine mais a été reroutée avec la partenaire russe d’Aigle Azur, Transaero Airlines, via Moscou…
T.V.