La compagnie low cost traverse une zone de turbulences depuis plusieurs mois. Malgré un accord trouvé avec l’un des syndicats irlandais cette semaine, la grève pourrait se poursuivre.
Sale temps pour Ryanair. Depuis près d’un an, de plus en plus de pilotes, hôtesses et stewards laissent éclater leur colère envers la direction, y compris en cessant le travail. Avec, pour conséquence, en juillet et en août, les premières grèves européennes de l’histoire de la compagnie.
Néanmoins, elle annonce aujourd’hui avoir trouvé un accord avec un syndicat de pilotes irlandais, qui réclamait notamment un meilleur système de promotion, de congés et une marge de négociation concernant leur affectation. La compagnie espère ainsi apaiser le climat social, très tendu depuis décembre dernier.
Fin 2017, la direction de Ryanair a en effet effectué un changement de politique majeur en annonçant la reconnaissance des syndicats pour la première fois depuis sa création. En Irlande, en Espagne ou encore en Allemagne, le personnel, la plupart du temps au statut d’auto-entrepreneur, s’organise pour se faire entendre. Les pilotes voient même le rapport de force évoluer en leur faveur, car le secteur aérien est en plein boum et de nombreuses compagnies leur font les yeux doux, avec des conditions de travail alléchantes.
Faire fuir le personnel ou accepter de réduire ses marges
Mais, depuis, la reconnaissance de ces syndicats par la direction traîne. Seuls des syndicats au Royaume-Uni, en Italie et en Allemagne ont été officiellement reconnus à ce jour. Et le syndicat irlandais est le seul à voir une négociation aboutir, après 5 jours de grève en pleine période estivale. Les personnels espagnols, portugais, italiens et belges, en grève fin juillet, n'ont ainsi toujours pas eu gain de cause.
Si Ryanair a mis de l’eau dans son vin, la principale revendication du personnel, à savoir obtenir pour chaque employé un contrat de travail stable et placé sous le droit du pays de résidence, n’a toujours pas été entendue. De nouvelles perturbations ne sont donc pas à exclure dans les rangs des pilotes, des hôtesses et des stewards, forts du succès irlandais de la première grève menée à travers l’Europe.
Cet épisode restera difficile à avaler pour la direction de Ryanair, quelle que soit l’issue : faire fuir le personnel en refusant d’améliorer les conditions de travail ou accepter d'amoindrir ses marges opérationnelles en accédant à certaines revendications salariales. Le ciel bleu, ce n’est pas encore pour tout de suite.