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Transport

Aérien - A qui profite la faillite de Monarch Airlines ?


Publié le : 05.10.2017 I Dernière Mise à jour : 05.10.2017
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110 000 passagers ont du être rapatriés suite au dépôt de bilan brutal de la compagnie. I Crédit photo ©DR

La compagnie britannique jette l'éponge, après airberlin et Alitalia. Ses actifs intéressent déjà d'autres compagnies.  

Les concentrations dans le ciel européen s’accélèrent cette année avec trois compagnies de taille moyenne en faillite. Après airberlin et Alitalia, c’est Monarch Airlines, la cinquième compagnie britannique, qui, brutalement, dépose le bilan. Une décision qui intervient à la fin de l’été, à une époque où la trésorerie est pourtant généralement à l’aise. Cet arrêt sans préavis a ainsi obligé l’administration de l’aviation civile d’outre-Manche à lancer une gigantesque opération de rapatriement de 110 000 personnes en attente à l’étranger. Plus de trente avions ont été affrétés pour ce véritable pont aérien. Ainsi à Nice, les 138 passagers en partance pour Birmingham ont été acheminés par un avion affrété par British Airways.

Le cabinet KPMG, choisi comme administrateur judiciaire, n'exclut pas de vendre la compagnie par morceaux. Monarch transportait près de sept millions de passagers par an avec 35 avions et doit ses difficultés à la pression des low-costs. Les actifs d’une compagnie aérienne sont essentiellement les avions, le réseau avec ses droits de trafic et ses slots d’aéroport, et les salariés. Dans l’ensemble, les deux mille salariés devraient se recaser assez facilement. Le transport aérien obéit, en effet, à des règles mathématiques incontournables où un avion de 170 sièges nécessite six à sept équipages de deux pilotes et quatre à cinq hôtesses ou stewards, ceux-ci ayant un temps de vol annuel plafonné à 900 heures. Comme les sept millions de passagers ne vont pas rester au sol, et vont plutôt croître, l’emploi des navigants est assuré. Les portes sont même déjà ouvertes. British Airways recrute, par exemple, plus de 350 pilotes. Et Ryanair qui pleure de voir près de 700 pilotes filer vers d’autres compagnies au point d’annuler plus de 18 000 vols entre novembre et mars prochains, affectant 400 000 clients, va aussi embaucher.

Lufthansa et easyJet sur les rangs pour récupérer les avions

Les avions de Monarch – essentiellement des moyen-courriers A320 – surtout en leasing, sont très demandés actuellement. Ainsi, dans le cas de la liquidation d’airberlin, Lufthansa pourrait en reprendre 20 à 40 en plus des 38 déjà loués. EasyJet est intéressée par une trentaine d’appareils. Les avions d’Alitalia ne sont pas encore sur le marché car la décision sur son sort a été repoussée au 5 novembre.

Reste le réseau de Monarch, peut-être le point faible. En effet, historiquement la compagnie a longtemps limité son activité au charter qui n’a pas pu résister aux low-costs. Ce mode de commercialisation hors GDS a survécu beaucoup plus longtemps en Grande-Bretagne qu’en France. La situation insulaire impose en effet presque obligatoirement aux vacanciers de prendre l’avion. Or, le charter ne demande pas de capitaliser ces précieux droits de trafic qui font la valeur d’une compagnie. De plus, le réseau très tourné vers le bassin méditerranéen, la Turquie et l’Egypte, avec ses contraintes géopolitiques, couvre des zones d’« open sky ». Enfin, les slots à Londres-Luton ont une certaine valeur. La Bourse de Londres l’a bien compris. Lundi, le cours d'easyJet, également basée à Luton, a bondi de 5,18%, la plus forte hausse de l'indice européen Stoxx 600.

Thierry Vigoureux

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