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Que font (concrètement) les professionnels du voyage pour un tourisme plus responsable ?


Publié le : 04.06.2019 I Dernière Mise à jour : 04.06.2019
Green paper recycling sign among waste materials paper, plastic,
Suppression des platistiques à usage unique, meilleur recyclage... Les acteurs du tourisme s'engagent pour la planète. I Crédit photo Adobe Stock

Auteur

  • Manon Gayet

Tags : Tendance

La journée mondiale pour un tourisme responsable, c'était dimanche, et la journée mondiale de l’environnement, c’est demain. En Europe et ailleurs, de nombreux acteurs du tourisme (compagnies aériennes et de croisières, tour-opérateurs…) sont montrés du doigt pour leur large contribution à la pollution. Pourtant, des mesures concrètes sont prises pour réduire leur empreinte environnementale. Tour d’horizon des initiatives.

Dans les airs

Ce sont les cibles principales des écologistes. Les compagnies aériennes seraient responsables de 2% (selon Iata) à 5% (selon Réseau Action Climat) des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. Pourtant, les transporteurs se mobilisent, comme a tenté de le rappeler Alexandre de Juniac, le directeur général de Iata lors de sa dernière assemblée générale annuelle. « L’industrie est mobilisée à mort », a même déclaré l’ancien patron d’Air France-KLM.

Avions de nouvelle génération moins polluants, mieux remplis et plus légers, bio-carburant, trajectoires plus directes… Des mesures sont déjà mises en œuvre aujourd’hui afin de tenir les engagements pris d’améliorer l’efficacité énergétique du transport aérien de 1,5% par an entre 2009 et 2020, de stabiliser les émissions de CO2 à partir de l’an prochain, puis de réduire les émissions en 2050 de 50% par rapport à 2005. Un marché du carbone européen, et bientôt un mécanisme mondial appelé Corsia (Carbon Offsetting and Reduction Scheme for International Aviation), rentreront ensuite en vigueur après 2020.

Pour preuve de leur bonne foi, les compagnies publient chaque année des bilans annuels de développement durable (positifs). Depuis 2011, Air France-KLM affiche ainsi une réduction de plus de 21% de ses émissions de CO2, l'utilisation de plus de 1 300 tonnes de biocarburants par KLM ou encore une baisse de la consommation d’eau de 6%. Près de 86 000 arbres ont également été plantés grâce aux programmes KLM CO2ZERO et Trip and Tree d’Air France.

Les agences de voyages et les voyagistes, représentés par les Entreprises du Voyage, le Seto et l’APST, considèrent toutefois que les compagnies aériennes doivent aller plus loin en compensant leurs émissions en fonction des avions exploités et des distances parcourues. Une mesure qui n’a pas suscité « l’enthousiasme » auprès des dirigeants de compagnies françaises, hormis Marc Rochet, le patron d’Air Caraïbes.

Sur les mers

Après les transporteurs aériens, les compagnies de croisières sont aussi pointées du doigt par les défenseurs de l’environnement. Mais là aussi, ces compagnies évoquent des initiatives concrètes pour moins polluer, voire tendre au « zéro émission ». Le 24 mai dernier, Hurtigruten a ainsi annoncé la signature d’un contrat avec Biokraft, une société norvégienne chargée d’approvisionner en biogaz liquéfié les navires de la compagnie. Ce biogaz sera produit à partir de déchets organiques. Hurtigruten fait également construire des navires hybrides qui entreront en service en 2021. La première livraison de biogaz interviendra dès l’an prochain.

Chez les plus grands transporteurs maritimes, les paquebots les plus récents seront aussi alimentés en gaz naturel liquéfié (GNL) comme le Costa Smeralda, qui entrera en service à l’automne, et son jumeau qui voguera à partir de 2021. Chez MSC Croisières, Patrick Pourbaix souligne aussi les efforts pour réduire les déchets à bord : « On sait précisément ce qu’on embarque comme nourriture par exemple, le nombre de canettes, ce qui nous permet d’optimiser le recyclage une fois retournés au port. Aucun déchet n’est rejeté à la mer, on filtre aussi les eaux usées à bord. » Tous les plastiques à usage unique vont aussi disparaître à bord des navires MSC d’ici à la fin de l’année.

À terre

Offices du tourisme, parcs de loisirs, associations… À terre, les acteurs du tourisme prennent aussi au sérieux la préservation de l’environnement. L’Islande, dont les campagnes marketing sont très souvent orientées vers un tourisme plus durable, a une nouvelle fois consacré sa communication à cette thématique. Intitulée « Kranavatn » (eau du robinet, en islandais), cette campagne souhaite sensibiliser les voyageurs à ne plus utiliser des bouteilles d’eau à usage unique pour lutter contre les déchets plastiques. Concrètement, les voyageurs pourront remplir leurs gourdes et autres bouteilles durables avec une eau du robinet naturellement pure dans les hôtels, les bars, les restaurants et à l’aéroport international de Keflavik (Reykjavik).

En France, 40 restaurateurs des Sables-d’Olonne (85) ont rallié l’initiative locale « Un été sans paille » qui vise à remplacer toutes les pailles en plastique par des pailles en carton.

Viparis, spécialiste des congrès et salons en Île-de-France, a dévoilé son programme Better Events Viparis 2030 incluant notamment l’achat de 100% d’électricité verte, l’installation de bâches publicitaires photovoltaïques ou encore la création de fermes urbaines et de terrasses végétalisées.

Les parcs de loisirs affichent aussi leur engagement, comme le Futuroscope. Le parc annonce aujourd'hui vouloir valoriser tous ses déchets d’ici à fin 2020 et réduire sa consommation d’énergie de 20% d’ici à 2024. Le Futuroscope disposera ainsi de son propre centre de tri des déchets. Parler de sauvegarde de la planète implique aussi de consommer différemment par le biais de circuits plus courts. Les produits de la région (bœuf charolais et limousin, agneau du Poitou, légumes de Marigny…) seront ainsi systématiquement mis à la carte pour réduire l’empreinte carbone. Sans compter la distribution de pailles en bambou et la mise à disposition de gobelets réutilisables, entre autres.

Les voyagistes ne sont pas en reste. Si Voyageurs du Monde et Salaün Holidays se démarquent depuis plusieurs années par leur politique de compensation des émissions carbone, d’autres s’ajoutent progressivement à la liste comme Thomas Cook France. Le TO vient d’annoncer son adhésion à l’association Agir pour un Tourisme Responsable (ATR). Une manière de valoriser les actions conduites par le groupe ces dernières années, de l'arrêt des attractions touristiques non conformes aux standards de l’ABTA Global Welfare Guidance for Animals in Tourism à la suppression de 70 millions d’objets en plastique à usage unique à d’ici à 2020.

Le géant TUI s’engage de son côté à travers sa fondation en Afrique du Sud, en République dominicaine ou encore au Vietnam. À quand d'autres mesures en faveur du climat ?

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