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Technologie

Start-up du tourisme : comment choisir son incubateur ou son accélérateur


Publié le : 06.10.2016 I Dernière Mise à jour : 06.10.2016
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© Fotolia I Crédit photo

Il s’en créerait un chaque semaine en France et un tous les mois à Paris. Depuis quelques années, les incubateurs se développent au rythme effréné des créations de start-up.

On ne parle que d’elles ! À compter du 30 juin dernier et pendant trois jours, Paris est devenue la capitale mondiale des start-up à l’occasion du salon Viva Technology. 5 000 d’entre elles, venues du monde entier, ont présenté leurs projets devant un parterre d’invités prestigieux : Eric Schmidt, le patron d'Alphabet (la maison mère de Google), John Chambers, le Pdg de Cisco, ou encore Sheryl Sandberg, la directrice des opérations (COO) de Facebook. Plusieurs stars de la French Tech (l’écosystème des start-up françaises), dont la réussite a beaucoup inspiré la création de cet événement, étaient également invitées, comme Frédéric Mazzella, le fondateur de BlaBlaCar, ou Jean-Baptiste Rudelle, celui de Criteo. Les plus grandes entreprises françaises ont aussi pris part à l’événement en lançant 150 challenges aux start-up présentes.

Cette rencontre entre l’ancien et le nouveau monde, qui est certes loin d’être inédite, prend néanmoins de plus en plus d’ampleur. Selon une étude menée en février dernier par le fonds 500 Startups et l’Insead (Institut européen d'administration des affaires), 68 % des 500 premières entreprises mondiales (d’après le classement Forbes) engagent déjà au moins une forme de relation avec les start-up. Et 61,7 % des 147 licornes mondiales (les jeunes pousses valorisées à plus de 1 milliard de dollars) ont levé des fonds auprès d'au moins un grand groupe – banques exclues –, selon le Wall Street Journal. À date, 60 % d'entre elles sont déjà rentables rien qu'en Europe. Une réussite qui fait rêver nos start-up françaises : celles-ci seraient près de 10 000 à s’être lancées ces cinq dernières années.

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Les jeunes diplômés, qui n’aspirent plus à une carrière dans un grand groupe mais à monter leur boîte, n’hésitent plus à franchir le pas et à profiter d’un environnement technologique et financier plus que favorable. Entre le statut de jeune entreprise innovante, le crédit d'impôt recherche et les aides de la Banque publique d'investissement (Bpifrance), les start-up bénéficient de tout un écosystème qui leur permet de se lancer dans les meilleures conditions. Pour les accompagner, elles peuvent également compter sur les incubateurs, qui seraient déjà près de 230 en France selon le site www.mon-incubateur.com.

Et il y a un peu de tout : des incubateurs, des accélérateurs, des pépinières, des couveuses... qui ont des rythmes, des exigences et des process propres. Les start-up peuvent y être hébergées, coachées, accompagnées, conseillées, financées dans leur projet de création d’entreprise. Début 2017, Paris accueillera même le plus grand incubateur du monde. La future locomotive de l'entrepreneuriat numérique français siégera au sein de la nouvelle Halle Freyssinet, dans le 13e arrondissement. Créé en partenariat avec la Ville de Paris, ce projet cofinancé par la Caisse des dépôts et par Xavier Niel, le patron de Free, accueillera 1 000 start-up innovantes sur une surface de 34 000 m2.

Qu’est-ce qu’un bon incubateur ?

La plupart des incubateurs sont des structures à but non lucratif, liées à des organismes publics, écoles ou centres de recherche. Les structures privées sont souvent des accélérateurs et prennent en général un pourcentage du capital de la société accompagnée, de manière à réaliser une plus-value lors de la cession de la société à un acquéreur ou d’une éventuelle introduction en bourse.

Les deux types de structures hébergent des start-up spécialisées dans le tourisme. À commencer par le plus célèbre et l’unique incubateur dédié au secteur, le Welcome City Lab, qui vient tout juste d’emménager dans de nouveaux locaux, à deux pas de la Gare de Lyon, à Paris, pour doubler sa capacité d’accueil. "Lors de notre dernier appel à candidatures en janvier 2016, nous avons reçu 153 dossiers contre 77 deux ans plus tôt", souligne Laurent Queige, le délégué général de l’incubateur, qui donne deux raisons à ce succès : "Il y a de plus en plus de start-up en France et notre notoriété est de plus en plus importante. Nous ne comptons que 8 % d’échecs à ce jour, contre une moyenne nationale de 10 % à 20 % au bout de trois ans", précise-t-il.

Un bon incubateur est en effet jugé sur son taux de réussite ou taux de pérennité comme on l’appelle dans le milieu. Pour éviter les mauvaises surprises, il se doit donc d’être très sélectif (retenir en moyenne 15 dossiers sur 100), de prêter une attention particulière au degré d’innovation du projet et à la pluridisciplinarité de l’équipe, de vérifier le sérieux du business plan et la projection du nombre d’emplois créés à cinq ans. "Au Welcome City Lab, cette donnée est particulièrement chère à la Mairie de Paris", indique Laurent Queige. L’incubateur fait en effet partie de Paris&Co Incubateurs, une structure d’appui à la création d’entreprise qui anime aujourd'hui une dizaine de plates-formes d’innovation spécialisées dans plusieurs domaines (sport, édition, design...). Toutes les start-up incubées peuvent également bénéficier du fonds Paris innovation amorçage (PIA) mis en place par la Mairie de Paris et Bpifrance pour être financées à hauteur de 30 000 euros en amorçage (pendant un an) et jusqu’à 100 000 euros sous forme d’avance remboursable en décollage (pendant deux ans). "Nous avons choisi le modèle de la facturation. Prendre au capital de la start-up est logique mais il faut attendre trois à cinq ans avant de percevoir un bénéfice. Cela nécessite un sacré fonds de roulement", estime Laurent Queige.

Vers la création d’un réseau national

La prise de participation au capital est pourtant le modèle choisi par Pole Capital. La structure lancée en 2010 se définit comme "un fonds d’investissement avec un dispositif d’accélération". Le programme proposé aux start-up du tourisme peut se suivre à distance ou en hébergement et s’adresse à de jeunes sociétés déjà constituées ou en cours de création. L’aide versée est de 150 000 euros et en échange le fonds d’investissement prend entre 1 % et 50 % du capital de la start-up. Six ans après son lancement, Pole Capital compte déjà trois incubateurs, deux dans le Grand Est – le Paddock et la PAPinière (financée à 100 % par le groupe Prêt à Partir) – et le dernier-né à Paris, l’Écurie.

Le fonds d’investissement accompagne cinq à sept nouveaux projets par an et compte aujourd’hui 30 dossiers en portefeuille qu’il suit pendant cinq à sept ans. "Beaucoup d’accélérateurs accompagnent les start-up pendant trois à six mois, ce qui n’est pas suffisant pour créer des synergies", note André Linh Raoul, cofondateur de Pole Capital.

Ces structures d’un nouveau genre seraient surtout intéressées par le retour immédiat sur investissement. "L’angle d’attaque est financier avec une pression très forte mise sur les start-up", confirme Laurent Queige. Le fait que le Welcome City Lab ou Pole Capital soient également dédiés à un marché spécifique est une force selon lui. "Plus les incubateurs vont être spécialisés dans une filière d’activité, plus ils vont être performants car ils plongent les start-up dans tout un écosystème. Ici, tout le monde parle de tourisme et c’est essentiel", explique-t-il.

Chez Paris&Co, le Welcome City Lab fait même figure de modèle à suivre. "La structure est l’une des plus matures et le tourisme est un secteur très porteur à l’international. Nous allons créer des passerelles et des ponts avec d’autres plates-formes", explique Catherine Bathie, directrice communication et événementiel chez Paris&Co.

Deux nouveaux Welcome City Lab devraient prochainement voir le jour, à Montréal et à Mexico. Des contacts ont également été pris en Afrique et en Asie. Sans oublier la France, où des projets sont à l’étude en régions. "Notre objectif est de faire de la France le premier pays à disposer d’un réseau national d’incubateurs touristiques", avance Laurent Queige. Plusieurs acteurs, dont l’Escaet, se sont déjà mis sur les rangs. "Avoir un Welcome City Lab dans le Sud porté par l’Escaet aurait du sens", affirme Marie Allantaz, directrice de l’école supérieure de tourisme basée à Aix-en-Provence. Mais le marché est-il assez grand et solide pour relever le challenge ?

Céline Perronnet

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