Pour en savoir plus sur les comptes et la stratégie future de l’entreprise, les syndicats se sont prononcés à l’unanimité pour cette procédure préventive et informative.
À l’issue des deux CSE extraordinaires réunis les 15 et 16 mai au cours desquels Hans Van de Velde, président de TUI France, a présenté la situation de l’entreprise et fait un point sur les orientations stratégiques, les représentants des salariés de TUI France restent très inquiets. Le projet d’externalisation au Maroc de certaines activités (opération, set up, services à destination et carnets de voyages…) évoqué hier après-midi par la direction nourrit particulièrement leurs craintes.
« Ce projet permettrait de diminuer les frais généraux de l’entreprise comme prévu dans les orientations stratégiques. Ce dispositif est fondé sur le volontariat, il n’y aura aucune suppression de poste liée à ce projet d’externalisation », a précisé la direction de TUI France dans un communiqué. « Mais nous nous interrogeons néanmoins sur les modalités et conséquences sociales, sans parler du risque de perte de qualité de nos services », commente Lazare Razkallah, secrétaire général du CSE.
Interpeller la maison mère
Estimant avoir trop peu d’informations et de visibilité sur la situation de l’entreprise et son avenir, les élus, tous syndicats confondus (CGT, FO, CGE-CGC et CFTD) ont décidé hier soir à l’unanimité le déclenchement d’une procédure d’alerte économique.
Elle leur permettra avec l’assistance du cabinet indépendant et spécialisé APEX de « décortiquer les comptes de l’entreprise et de rentrer dans le détail de la stratégie ». Le rapport qui en découlera sera présenté en CSE mais également et surtout transmis au conseil d’administration du groupe TUI qui devra fournir des explications et répondre aux questions posées.
Le CSE est en droit d'exercer un droit d'alerte économique lorsqu'il a « connaissance de faits de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique de l'entreprise », explique le Code du travail. « Les comptes ne sont pas bons et nous ne sommes pas rassurés par les annonces à venir en juin évoquant des partenariats commerciaux et/ou financiers, d’où cette initiative», justifie Lazare Razkallah.
Un modèle économique sur la sellette
Au cours des rencontres de la semaine écoulée, la direction de TUI France a mis l’accent sur la nécessité d’améliorer les marges, de baisser les frais généraux, les coûts de distribution tout en confirmant avoir engagé « une réflexion plus globale ».
« Compte-tenu de l’environnement concurrentiel et des spécificités du marché du tourisme en France, il est nécessaire d’envisager des évolutions du modèle économique qui vont au-delà d’éventuelles réorganisations, notamment en accélérant l’intégration avec la Western Region pour plus d’efficacité et de synergies », détaille un communiqué.
Il évoque aussi la proposition d’un « dispositif de GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences), afin de mettre en place des actions d’accompagnement et de développement des compétences pour une évolution professionnelle des salariés de TUI France ».