A la veille d’une saison hiver qui s’annonçait financièrement critique, le groupe Thomas Cook est sauvé sur le fil par un accord de recapitalisation avec le conglomérat chinois Fosun, qui prend le contrôle du TO.
C’est fait ! Après le Club Med en 2015, le groupe chinois Fosun met la main sur le voyagiste britannique Thomas Cook et l’ensemble de ses filiales y compris françaises. Pressentie au début de l’été, cette recapitalisation en forme de plan de sauvetage a été validée ce mercredi 28 août, les dirigeants de Thomas Cook ayant officiellement accepté les modalités.
Dans le détail, Fosun, jusqu’alors actionnaire à hauteur de 18%, va investir 450 millions de livres (près de 500 M€) pour obtenir au moins 75% des activités tour-operating de Thomas Cook et 25% de ses activités de transport aérien.
De leur côté, banques et créanciers de Thomas Cook injecteront également 450 millions de livres et convertiront leurs obligations en actions. In fine, ils détiendront près de 75% des activités de transport aérien et jusqu'à 25% des activités de tour opérateur.
Un milliard d’euros d’argent frais
Au total, ce sont donc 900 millions de livres (près d’un milliard d’euros) qui seront injectées dans le courant du mois d’octobre, après validation par les autorités de la concurrence, au capital de Thomas Cook, quand 750 millions de livres avaient été évoqués dans un premier temps en juillet dernier.
De quoi sauver la mise, au moins à moyen terme, au plus vieux voyagiste européen, lourdement endetté et déficitaire. Sur le premier semestre de son exercice clos le 31 mars dernier, la perte nette s’est élevée à près de 1,7 milliards d’euros. Depuis près d'un an, le groupe multiplie les avertissements sur ses bénéfices et les milieux financiers s'inquiètent de sa capacité à rembourser une dette très élevée.
Thomas Cook France dans l’expectative
Ce plan était « le meilleur moyen de garantir l’avenir du groupe à toutes ses parties prenantes », a indiqué Thomas Cook dans un communiqué en précisant qu’il aura pour conséquence « une dilution significative des intérêts des actionnaires existants » et « qu'il souhaite rester coté à la bourse de Londres, mais qu'il ne peut le garantir ».
Fosun devrait en tout cas mettre rapidement en place une stratégie de réduction de coûts drastique et éventuellement envisager de se séparer d’activités, voire de filiales, déficitaires. Le sort de Thomas Cook France et de son tour-opérateur Jet tours, toujours en mal de rentabilité, est donc dans l’expectative. Contactée ce matin, la direction du groupe ne fait pas de commentaire.