Le groupe britannique Thomas Cook a vu son cours en bourse perdre plus de 30% entre jeudi et vendredi derniers à Londres. Son avenir suscite l’inquiétude.
Les nuages s'accumulent au-dessus de Thomas Cook. Le groupe britannique a essuyé une perte record au premier semestre 2019, évaluée à 1,5 milliard de livres sterling (soit 1,7 milliard d’euros). Après cette annonce, le cours de l’action à la bourse de Londres a chuté de plus de 30% entre jeudi et vendredi et a atteint son plus bas niveau depuis 2012.
"Les six premiers mois de cette année ont été caractérisés par un environnement de consommation incertain sur tous les marchés", a justifié le patron du groupe Thomas Cook, Peter Fankhauser, dans un communiqué mis en ligne sur le site du groupe. "La vague de chaleur prolongée l’été dernier et la hausse des prix dans les îles Canaries ont réduit la demande de destinations ensoleillées l’hiver, notamment dans la région du Nord de l’Europe". Le Brexit affecte aussi les activités de l’entreprise, assure Peter Fankhauser, car il pousse les voyageurs à retarder leur réservation de vacances pour cet été.
Face à l'inquiétude de certains clients, le voyagiste a tenu à préciser sur Twitter que "cette annonce n'a aucun impact sur les voyages à venir ou les réservations de vols. Tous nos voyages sont intégralement protégés par des garanties d'ATOL, nos clients peuvent donc continuer à effectuer des réservations en toute confiance".
Hi Adam, please let me reassure you that we're not going bust. Despite what you might have read in the press over the past few days it's still business as normal for us. We are continuing to trade and operate as normal and all our flights and holidays are going ahead. ^Doug
— Thomas Cook (@ThomasCookUK) May 20, 2019
Renoncer à l'aérien, se renforcer dans l'hôtellerie
Le groupe tente donc un sauvetage en multipliant les fermetures d’agences de voyages et en réduisant les effectifs de son siège social. Thomas Cook compte surtout sur la vente de sa compagnie aérienne Condor. Cette dernière est en effet rentable et pourrait effacer l’ardoise d’1,2 milliard de dollars de dettes contractées par le groupe. Lufthansa et Indigo Partners seraient intéressés.
D’autant que Thomas Cook a besoin de liquidités pour accélérer son développement dans l’hôtellerie en marques propres. Ces deux derniers mois, "nous avons ouvert 12 nouveaux hôtels en propre, sur les 20 prévus pour 2019", a rappelé le patron du groupe. Cette activité permettrait au voyagiste de rétablir ses marges dans un contexte compliqué par la hausse des coûts du carburant et la concurrence exacerbée entre les opérateurs touristiques.
La réaction de Fosun, actionnaire de Thomas Cook, est très attendue d’autant que les rumeurs de vente du groupe vont bon train. Les deux marques ont récemment ouvert une joint-venture pour des projets d’investissement hôtelier en Chine. Le géant britannique du tourisme passera-t-il donc sous pavillon chinois ?