Malgré le décès de son président fondateur, Asia garde le cap. Guillaume Linton, nouveau directeur général, a présenté la nouvelle stratégie que le spécialiste de l’Asie et ses équipes vont déployer, jusqu’en 2021.
Tristesse mais sérénité. La disparition soudaine de Jean-Paul Chantraine, décédé le 7 septembre dernier, a choqué l’ensemble de la profession et bien sûr tous les salariés d’Asia. "L’avenir, on l’envisage sereinement. Jean-Paul était prévoyant et structuré. On sait ce qu’on doit faire", commente néanmoins Guillaume Linton, nommé directeur général le 21 septembre.
1/ Assurer la succession
"Jean-Paul, peut-être l’un des derniers grands couturiers du voyage, nous a transmis sa passion, ses valeurs, son engagement, que nous avons désormais à cœur de faire rayonner chez Asia et dans toute la profession", assure Guillaume Linton, saluant "le fabuleux travail des équipes du tour opérateur, qui ne se sont pas démobilisées" depuis la mort de leur emblématique patron.
La gouvernance du spécialiste de l’Asie est aujourd’hui assurée par le Comité de direction, piloté par Guillaume Linton. Brigitte Chantraine, l’épouse de Jean-Paul Chantraine, et ses deux fils sont entrés au Conseil d’administration. "Ils ont redit tout leur attachement à l’entreprise et au projet porté par le comité de direction et les équipes Asia", précise le nouveau DG écartant, de fait, les rumeurs voire les projets de vente. Et d’ajouter même "Vendre, ce n’est pas le sujet. Le sujet, c’est continuer".
2/ Conforter le développement
Avec une croissance du chiffre d’affaires de 8% (à 75M€), soit un bon point au-dessus du budget fixé, et un résultat bénéficiaire, l’exercice 2017-2018 a confirmé l’intérêt du positionnement d’Asia. "La vision du beau voyage, fait de rencontres, de moments de partage, d’expériences uniques à destination", est et va rester le credo du voyagiste.
Le spécialiste peut compter sur quelques axes toujours porteurs. Ainsi le Japon s’affirme comme la première destination en chiffre d’affaires, lequel a encore bondi de 32% au cours de l’exercice. Autre locomotive, la Thaïlande progresse également à deux chiffres. Dans le tiercé de tête, le Vietnam faiblit un peu tout comme l’Indonésie, mais restent des valeurs sûres suivies de la Chine et de l’Inde, talonnées de près par l’Australie.
Avec des volumes moindres, la Jordanie a triplé son chiffre d’affaires en un an, Oman est "en très forte progression", tout comme Taiwan, soit des destinations qu’Asia va continuer de soutenir quand la Birmanie et l’Iran ont logiquement marqué le pas.
3/ Explorer et approfondir la production
La stratégie pour Asia consiste à explorer toujours plus le territoire de la marque mais avec une offre déclinée en profondeur. Il s’agit de mettre en avant des régions moins connues ou à l’écart ainsi les nouvelles excursions vers Hokkaido au Japon, les incursions dans le Sichuan de l’ouest en Chine ou au Kirghizistan.
"Le potentiel d’exploration est illimité et nous allons continuer à être défricheurs", commente Yannick Barde, co-directeur de la production. Asia programme 37 destinations mais "le terrain de jeu est large" et des axes secondaires sont très dynamiques. En individuel sur mesure mais également avec la gamme Tentations (plus de 80 circuits, 160 pages), Asia joue donc plus que jamais la carte de la créativité et de l’originalité, "loin du tourisme de masse et avec de multiples combinaisons" pour aller "au cœur des pays".
4/ Faciliter la commercialisation
Passeur d’Asie, Asia veut, et doit, simplifier l’accès à l’offre. Depuis janvier dernier, le spécialiste a développé de nouvelles fonctionnalités technologiques qui lui permettent de proposer à ses clients BtoB comme BtoC tarifs et disponibilités en temps réel y compris sur des produits complexes. "Notre défi, et le maître mot en agence, c’est l’immédiateté", affirme Guillaume Linton.
Les circuits privés (près de 150 sur 25 destinations) et les séjours privés (une centaine, multi-durée sur une douzaine de destinations) sont dorénavant réservables en ligne en quelques clics, explique le DG. "Plus besoin de passer par le téléphone pour imprimer ou envoyer un devis à son client et cela aussi pour des itinéraires incluant des vols domestiques, des trajets en train ou bateau. La disponibilité est immédiate en ligne et la personnalisation possible à l’infini".
5/ Gérer le risque et transmettre l’expertise
Eruption volcanique, tremblement de terre, tsunami… L’Asie n’est pas un long fleuve tranquille. Pour Guillaume Linton : "Le sujet, c’est de diversifier le risque" et aussi d’apporter des flux au moment où l’activité est plus faible. Mais l’avenir d’Asia passe aussi par sa capacité à former les agences, à leur transmettre son expertise et à évangéliser sur son offre de circuits privés. "C’est la quintessence d’Asia", rappelle Guillaume Linton. Ajoutant : "Nous allons continuer à former sur nos destinations et à fournir aux agences, notamment à celles sous enseigne, les outils pour qu’elles soient à l’aise et convertissent demandes et devis".
Un sujet prioritaire pour Asia qui demeure majoritairement intermédié avec 2/3 de ses ventes réalisées en BtoB, 1/3 en BtoC. Et qui a Selectour comme premier de réseau de distribution. Raison supplémentaire pour Guillaume Linton, qui négocie actuellement avec le réseau, d’obtenir le meilleur référencement possible pour Asia : "Notre mission commune est de proposer une offre de qualité, de capter le client et de le garder en agences. Tout ce qui contribue à mieux piloter les ventes, c’est positif". A voir si son vœu sera suivi d’effets d’ici quelques semaines.