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Le chaos climatique n’est pas une fatalité clame Jean-François Rial au congrès des EDV


Publié le : 20.05.2025 I Dernière Mise à jour : 20.05.2025
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Auteur

  • Rémi Bain Thouverez

Pour Jean-François Rial et Matthieu Belloir, co-auteur du livre ‘’le chaos climatique n’est pas une fatalité’’, la seule solution possible et réaliste consiste à acheter du temps en plantant des arbres

Il s’avère impératif, selon les accords de Paris, de baisser annuellement les émissions de l'ordre de 4%. Or depuis 2022, nous en observons plutôt à une hausse de l’ordre de 1%. D’aucuns réalisent que cet objectif devient totalement irréalisable alors qu’il s’impose comme existentiel pour la planète.

Voilà les conclusions que viennent de présenter Jean-François Rial et Matthieu Belloir au congrès des EDV

« En 2025, nous allons fêter les 10 ans des accords de Paris qui a cette occasion s’entendent pour mettre en place toutes les mesures possibles pour limiter à moins de 2% l'augmentation du réchauffement de la planète. »

Il faut constater qu'aujourd'hui, on n'est quand même pas sur de bons rails. 2024 aurait été l'année la plus chaude jamais enregistrée. Globalement, on a franchi en 2024 pour la première fois la barre de plus 1,5 degré par rapport à l'année dernière.

« Ce qu'il faudra faire, on le sait parfaitement. Il s’agira chaque année de baisser nos émissions de gaz à effet de serre de l'ordre de 4%. Pourtant, depuis 2022 nous observons plutôt une hausse de plus de 1%. Donc, nous n’y arriverons pas ! »

Face à ce constat un peu amer, faut-il pour autant baisser les bras ? no co-auteur pense que non.

« Nous nous sommes efforcés d'avoir une vision positive, constructive. La seule façon de réagir consiste effectivement à gérer cette problématique du temps. Comme nous n’avons pas assez de temps pour accompagner cette transition climatique, il faut gagner le gagner. Et pour gagner du temps, il s’agit de s'interroger sur les possibilités qui s’offrent à nous. »

À cette question, Jean-François Rial voit deux problèmes majeurs, dont celui de l’acceptabilité sociale. Il faudra accepter de se loger différemment, se déplacer différemment, manger différemment, s'habiller différemment, etc « Mais majoritairement à l'heure où on parle aujourd'hui, les populations ne sont pas prêtes à faire de gros efforts pour ce qui est nécessaire. Ça ne veut pas dire qu'on ne le fera pas par la suite. Mais il faut du temps, en gros une génération pour le faire accepter. »

La deuxième raison est bien entendu technologique. Il n’est pas possible de produire assez d'énergie renouvelable aujourd'hui pour entreprendre l’ensemble des mesures pour être sur les bonnes trajectoires. Par exemple, les solutions industrielles de stockage du carbone aujourd'hui ne sont pas encore matures et encore trop cher.

« Pour tenter de résoudre ce problème, il reste la solution de la synchronisation du temps, toujours en gardant l'objectif de ne pas dépasser une augmentation de la température de plus de 2 degrés. Nous devons entreprendre de compenser l'insuffisance de la baisse de nos émissions par du stockage additionnel de carbone. Et la façon la plus simple, la plus efficace, la plus immédiate, et sans doute la moins chère de stocker du carbone, c'est de planter des arbres. »

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Pourquoi planter des arbres ? Combien ça coûte ? Quels sont les inconvénients ou les avantages de cette formule ?

« D’abord nous n’abandons pas la recommandation selon les accords de Paris. Mais soyons réalistes : il faudrait qu'on baisse nos émissions à partir de 2025 de 4% par an. En gros c’est ce qu'on a fait pendant le Covid. Donc, on peut dire qu'on en est très très loin. Pourtant les Français, les entrepreneurs, les citoyens du monde, sont tous obsédés par les droits de succession. Ils ont tous des enfants à qui ils veulent transmettre, ce qui est bien légitime. Il ne faudrait quand même pas qu'on transmette à des enfants une planète invivable. Et c'est quand même vers ce point qu’on se dirige. »

Conclusion, il faut tenir les 2 degrés. Sinon, il y le risques d'emballement

« Ce qu'on propose avec Mathieu, c'est de tenir le scénario de 2 degrés pour être en phase avec la diminution de 4% d’émission carbones. Pour ce faire, nous en prenons la moitié par notre absorption d'arbres, sachant qu'on part du principe qu'on démarre en 2025/2026, c’est-à-dire lorsque nous aurons atteint le pic d'émissions mondiales »

Et pour ce faire, nous avons de bonnes nouvelles : la Chine vient d'annoncer qu'elle serait à son pic 600 plus tôt que prévu. Mais il faut quand même baisser de 1,5 à 1,7 % par an au niveau mondial. « Il faut que vous sachiez que tout n'est pas perdu parce que toutes les économies occidentales le font, y compris les Américains. Mais le reste du monde ne le fait pas. »

Il y a quatre façons d'absorber du carbone dans le monde.

Les océans

Avec comme problématique une ignorance totale de savoir comment faire pour éventuellement accélérer sa capacité d’absorption. « On a même tendance à faire baisser l'absorption de carbone par les océans avec la pêche en eau profonde ».

L'absorption industrielle

Bien sûr, nos connaissances nous permettent de lancer des solutions d’absorption. Matthieu Belloir le confirme, mais : « À toute petite échelle et pas du tout à hauteur des enjeux qu'on propose, parce que s’il faut absorber 2% des émissions de carbone par an, comme on le propose, il faut des quantités colossales. »

L'absorption par les sols

Cette troisième solution reste la meilleure en potentiel. Elle est la plus puissante pour absorber toutes les émissions de l'humanité depuis le début de son art industriel. Jean-François Rial apporte un bémol : « En gros, il faudrait arrêter de labourer, de mettre des engrais et vous captez dans les sols du carbone. Mais pour pouvoir faire ça, il faut changer l'agriculture mondiale. Et on ne va pas y arriver avec les Américains, les Brésiliens, et la grosse agro-industrie. »

La quatrième solution c'est de planter des arbres

L’idée vient d’un chercheur Thomas Crotter, qui a voulu savoir combien il y avait d'arbres dans le monde. Ensuite l’exercice a consisté à savoir combien il y est possible d’en planter. Conclusion, il y a 3000 milliards d'arbres dans le monde et se considère qu'il est possible d’en planter 900 milliards de plus sans toucher aux activités agricoles ni aux activités humaines, ni aux prairies*.

« Ce qu'on propose avec Mathieu, c'est de planter 900 milliards d'arbres, 25 milliards d'arbres par an pendant 10 ans et vous allez absorber les 2% qui vous manquent de diminution pendant quasi 40 ans. »

Très bien, mais combien ça coûte ?

Le calcul est fait par nous co-auteur : ça coûte 600 milliards de dollars. Une somme exorbitante ! oui, ajoute Jean-François Rial : « mais ce n’est que 0,5% du PIB mondial, soit par année 0,05%. Donc c'est ridicule. »

D’accord, mais qui finance ? Jean-François Rial poursuit : « je ne crois pas du tout que la puissance publique ou les Nations Unies puissent monter un projet de la sorte. Il fait solliciter un collectif de milliardaires qui prennent ça en main. J'en ai déjà contacté quelques-uns représentatif de chaque continent, accompagné de chef d’état et de prix Nobel. »

Utopique ?

Pas utopique, pour la simple raison que le retour sur investissement est possible. Jean-François Rial et Matthieu Belloir n’avaient pas le temps de décrire ces solutions dans l’heure impartie au congrès des EDV. Mais tout un chapitre du livre est consacré à ce sujet.

Livre dont les droits d’auteur sont reversés à l’association ‘’A Tree for You’’ qui propose aux particuliers, institutions et entreprises de soutenir divers projets de plantation durables grâce aux dons. Ces projets, construits en partenariat avec des ONG, des collectivités locales et la société civile, sont impactant tant au niveau social et qu’environnemental : résilience des communautés locales, stabilisation des sols, régulation du cycle de l’eau, lutte contre le dérèglement climatique et protection de la biodiversité.

*Il faut savoir qu’une prairie absorbe autant qu'une forêt

 

 

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