Le site de réservations hôtelières déploie une série d'outils et de services aux hôteliers, dans un souci de rapprochement. Des prestations annexes seront lancées en test cet été.
Le site Booking.com se rapproche des professionnels et joue l'apaisement. Peu habitué à communiquer, le groupe a organisé ce matin sa deuxième conférence de presse en France, au cours de laquelle étaient présents des représentants du Syndicat national des hôteliers indépendants et de l'office de tourisme de Paris.
"Ces derniers mois, nous nous sommes rapprochés des syndicats hôteliers, reconnaît Carlo Olejniczak, directeur France. Nous voulons créer de la valeur à l'attention des hôteliers, et aussi améliorer les services aux utilisateurs. C'est un cercle vertueux pour une entreprise digitale comme la nôtre."
La plate-forme propose désormais aux hôteliers une nouvelle appli, Pulse, qui leur permet de gérer les réservations en temps réel, et de répondre aux questions des clients via un tchat, traduit en 42 langues. "55% des utilisateurs en France sont étrangers, justifie Carlo Olejniczak. Nous travaillons sur des réponses personnalisées. L'appli permet aussi de réserver les restaurants d'hôtels et les spas."
Charte de bonnes pratiques
Pour les hôteliers qui le souhaitent, Booking peut aussi simplifier le process de paiement, en contrôlant le contact bancaire du voyageur et en utilisant un numéro de carte virtuelle à usage unique. "Nous sommes en train de tester le système sur les tarifs non remboursables des hôtels."
Le site teste également l'envoi d'offres promotionnelles sur un marché spécifique. "Les hôteliers regrettaient que l'offre tarifaire soit identique sur tous les marchés." Ainsi, les hôtels de cinq villes en France ont mis au point des tarifs spécifiques, via le site, à l'attention des voyageurs chinois.
L'outil Booking Suite est censé aider l'hôtelier dans le calcul du yield car, selon Carlo Olejniczak, moins de 5% des hôtels disposent d'un outil propre. "Jusqu'à fin juin, notre outil de veille concurrentielle est gratuit", précise-t-il.
Cette panoplie d'outils et de services est complétée par une charte de bonnes pratiques envers les hôteliers. Pour être en conformité avec la loi Macron, le site garantit notamment aux hôteliers une maîtrise pleine et entière des tarifs affichés, ainsi que la maîtrise de leurs disponibilités.
Réservations de prestations annexes
Près d'un an après l'interdiction de la parité tarifaire entre les plates-formes de réservation et les sites des hôtels, Carlo Olejniczak reconnaît "qu'il n'y a pas de gros changement de tarifs entre les différents canaux. Les hôteliers disposent de leurs prix librement, et nous améliorons leur visibilité sur le Web". Pour rappel, le taux de commission prélevé par Booking.com s'élève à 17% dans les grandes villes et 15% dans les petites villes.
Quant aux nouveaux services apportés aux utilisateurs du site, Booking va tester cet été la réservation de prestations annexes à l'hébergement. Des activités, telles que des excursions ou des visites de musées, vont être proposées à Paris, Londres, Rome, Amsterdam et Dubaï. "Nous renvoyons vers les liens des partenaires, dans l'objectif de créer de la fidélisation et enrichir l'expérience du voyageur. Nous ne toucherons pas de commission sur la vente", précise-t-il.
Enfin, dans sa volonté de se rapprocher des organismes institutionnels, Booking.com annonce une collaboration avec l'office de tourisme de Paris, sous la forme d'un index trimestriel des réservations, calculé sur 33 nationalités différentes, qui devrait affiner les prospectives de fréquentation de la capitale.
"Les réservations ont été calmes jusqu'en février, puis ont repris en mars jusqu'à l'attentat à Bruxelles. Actuellement, nous constatons un effet de report à deux heures de Paris et sur le littoral ouest", conclut le directeur France.
Catalina Cueto