Intelligence Artificielle Générative, nouveaux outils, RSE, tourisme durable… le réseau d’agences indépendantes s’active pour s’adapter aux évoluions du monde
Interview Adriana Michella présidente du Cediv Travel
Tour Hebdo: Le titre de notre dernier article à fait le buzz : le Cediv de mobilise pour sauver l’humanité. C’était un peu le but. Mais il ne doit pas occulter l’ambition sous-jacente de savoir comment le secteur du tourisme peut être la solution et non le problème pour protéger la planète et les hommes qui l’habitent ? C’est pour cette raison que vous avez invité Jean Pierre Nadir, le fondateur de Fairmoove ?
Adriana Michella : Jean Pierre Nadir enclenche une démarche en direction des agences au moment où nous, circuit de distribution, nous avançons en direction du digital. Nos routes se croisent. De plus, sur le plan opérationnel, Jean Pierre Nadir présente des solutions que le secteur du tourisme peut et doit mettre en action. Nous devons nous installer dans une dynamique pour répondre aux critiques que nous essuyons depuis la crise du Covid. Voilà la démarche que nous avons engagée lors de notre congrès.
Tour Hebdo: Cela dit, vous êtes consciente d’avoir pris un risque ? Jean Pierre Nadir n’a pas toujours été du côté des agences.
Adriana Michella : Le risque que nous avons pris, c’est le langage de vérité que nous avons tenu. De de dire que si nous n’entreprenons rien, nous allons dans le mur. Quand je dis, nous ce n’est pas seulement le Cediv, mais c’est valable pour tous les métiers du tourisme. C’est ce que Julien Devaureix a largement prouvé à force d’exemples documentés. C’est ce qu’Olivier Roche a magistralement démontré Olivier Roche avec l’intelligence artificielle. Et c’est ce que nous a expliqué Jean Pierre Nadir par la nécessité de passer, comme il le dit, d’un tourisme de prédation à un tourisme de redistribution.
Tour Hebdo: Cela dit, il dénonce fort.
Adriana Michella : Il énonce surtout des solutions. C’est ce qu’il faut retenir. Par exemple, son analyse sur le transport aérien qui fait l’objet de tant de critiques en ce moment, reste un modèle du genre. Nous avons besoin d’entendre un langage nouveau, avec des portes de sortie vertueuses et des pistes pour améliorer la situation. Nous sommes preneurs, même si la technologie doit suivre avec Orchestra.
Tour Hebdo: C’est-à-dire ?
Adriana Michella : Sur l’intelligence artificielle, nous attendons les outils qui vont nous aider à être plus performants et plus rapides. Sur les produits eco-responsables, nous n’avons pas encore avancé sur la technologie qui va nous permettre de les pousser.
Tour Hebdo: Pourtant, vendre les voyages durables de Double Sens ne devrait pas poser de problème ?
Adriana Michella : Non, mais c’est à faire. Nous envisageons de travailler avec Jean Pierre Nadir sur un ensemble de tâches : de la technologie jusqu’à la formation.
Tour Hebdo: Ce n’est pas bousculer un peu trop vite les agences ?
Adriana Michella : L’adhésion et de l’enthousiasme, des participants à notre dernier congrès nous prouvent le contraire. Nous travaillons pour promouvoir des solutions adaptées et concrètes. Il faut le reconnaître, Jean Pierre Nadir est la personne en ce moment qui porte le mieux les messages.
Tour Hebdo: C’est vrai que commencer un congrès avec en ligne de mire la destruction progressive du monde comme le laissait prévoir les observations Julien Devaureix portait le risque de plomber les retrouvailles du réseau !
Adriana Michella : S’il y avait un risque, c’était bien celui-là. Mais nous l’avons assumé et le résultat est à la hauteur de nos attentes. Le réseau prend conscience de l’obligation que nous avons de changer notre manière de vendre avec d’autres méthodes et d’autres argumentations. Voilà pourquoi nous avions ce parterre d’invités. Pas pour avoir peur, mais bien pour entreprendre une nouvelle démarche avec de nouvelles ambitions, comme celle du RSE.
Tour Hebdo: Justement le RSE que vous évoquez. Tout le monde en parle. Mais comment faire ?
Adriana Minchella : Oui, tout le monde en parle sans pour autant, comme vous le soulignez, avancer avec des solutions concrètes. Au sein de notre groupement, nous avons entrepris un gros travail d’audit pour savoir comment mettre en application ces nouvelles considérations par rapport au travail. Nous devons nous adapter aux changements de comportements de nos clients et faire évoluer les conditions du travail bien spécifiques à notre activité : amplitudes horaires, travail à distance, formations sur les nouveaux outils, utilisation de l’Intelligence Artificielle Générative, etc
Tour Hebdo: Autant de sujet à la fois… pas si facile !
Adriana Minchella : D’abord c’est une question d’état d’esprit. Le monde change, nous devons évoluer par rapport à cette nouvelle donne. Ensuite notre feuille de route marque un départ avec des points fixés en 2025, puis 2028, pour un atterrissage prévu en 2030. Au fil du temps, celle-ci va s’enrichir et de modifier. Nos adhérents seront accompagnés sur un itinéraire balisé. L’objectif est bien sûr des réussir ce nouveau défi pour être encore plus attractif, attirer et fidéliser de nouveaux talents dans nos entreprises. Nous ferons régulièrement le point au cours de nos prochaines conventions.