Du 7 au 9 mai, Indaba, plus grand salon du tourisme panafricain, a accueilli à Durban, en Afrique du Sud, près de 10 000 exposants et acheteurs venus de 100 pays.
Depuis samedi, quelque 2 500 acheteurs présents à la 36e édition d’Indaba enchaînent les rendez-vous dans les allées du Centre international de convention Inkosi Albert Luthuli de Durban, avec tout un panel de professionnels, offices de tourisme, compagnies aériennes, réceptifs, responsables de lodges et de parcs naturels… Soit plus de 1 000 marques du tourisme.
Plus qu’un salon professionnel d'Afrique du Sud, Indaba se veut être celui de l'Afrique tout court. En témoigne la présence de dix-huit autres pays du continent noir venus exposer leurs nouveautés en compagnie de leur ministre du Tourisme respectif dans une ambiance gourmande et festive. Une opportunité unique qui, comme les années précédentes, pousse plusieurs professionnels français à faire le voyage, ainsi que Gabriel Taher, directeur général France par intérim de l’office du tourisme sud-africain. Notamment les représentants des TO Marco Vasco, Travel Team, Tropicalement Vôtre ou Secrets du Monde Sauvage…
Le ministre du Tourisme d’Afrique du Sud, Derek Hanekan, a rappelé aux 700 journalistes présents que l’Afrique va devenir un acteur majeur avec plus de 130 millions de touristes attendus d’ici 2030, d’après l’OMT. Soit plus du double des 50 millions comptabilisés l’an dernier. Le moment aussi de dévoiler les chiffres de fréquentation de la nation arc-en-ciel et de mesurer l’impact négatif des nouvelles procédures d’entrée sur son territoire. Car le pays de Mandela exige depuis le 1er juin 2015 pour tous les mineurs arrivant à ses frontières un acte de naissance (ou une autorisation parentale pour ceux qui voyagent sans leurs parents) traduit en anglais par un traducteur assermenté. Cette loi instaurée pour lutter contre le trafic d’enfants a été repoussée à plusieurs reprises et a suscité bien des émois chez les TO qui voyaient là un motif de dissuasion pour les familles.
La France reste le quatrième marché émetteur en Afrique du Sud
Le tourisme sud-africain a enregistré l’an dernier 8,9 millions de voyageurs internationaux, soit 6,8% de moins qu’en 2014. La France, qui progresse régulièrement depuis dix ans, a fait état pour la première fois d'un repli, de 2,3%, avec 128 438 arrivées, tout en conservant son quatrième rang sur le podium, derrière l’Angleterre, les Etats-Unis et l’Allemagne.
Pour Monika Iuel, directrice marketing au ministère du Tourisme sud-africain, ces nouvelles formalités ne sont pas les seules en cause : l’épidémie d’Ebola a rebuté nombre de clients alors même que son pays ne déclare aucun cas.
Pour James Uzan, directeur du TO français Travel Team, présent à Indaba, et pour Gilles Guiot, directeur du réceptif francophone Go Tourism, tous deux en progression sur la destination, les familles ne boudent pas la destination pour peu que les agences les aident à anticiper les démarches. Et la baisse spectaculaire du rand (la monnaie locale a perdu 50% de sa valeur en deux ans), qui rend le forfait plus attractif que jamais, attire bien d’autres clients, notamment des groupes. Sur début 2016, la France repart à la hausse, avec 8,9% de progression au cumul fin février 2016 par rapport à la même époque l’an dernier.
Eliane Cognet, à Durban