Conteneurs et voitures en feu, charges policières : le centre de Barcelone vit depuis lundi des scènes de guérilla urbaine suite à la condamnation de 9 dirigeants séparatistes pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017.
La situation s’enlise dans les rues de Barcelone. Depuis lundi, et l’annonce par la Cour suprême d’Espagne de la condamnation de neuf indépendantistes à des peines allant de 9 à 13 ans de prison, la ville est à feu et à sang.
Après le blocage de l'aéroport de Barcelone lundi par des milliers de manifestants, la tension est montée d'un cran dans la région. Le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez a dénoncé dans un communiqué la "violence généralisée" dans les manifestations ayant eu lieu à Barcelone.
"Une minorité veut imposer la violence dans les rues des villes catalanes (...) Il est évident que nous ne sommes pas face à un mouvement citoyen pacifique mais coordonné par des groupes qui utilisent la violence dans la rue pour rompre la coexistence en Catalogne", a ajouté le gouvernement en promettant de "garantir la sécurité" avec "fermeté".
Cela reste sans effet pour le moment. Chaque soir, l'élégante avenue Passeig de Gracia à Barcelone, où la circulation est interdite, est jonchée de conteneurs en feu. Des barricades sont érigées dans des rues alentour tandis que les policiers poursuivent les manifestants leur ayant lancé des pierres, des bouteilles, des cocktails molotov et des feux d'artifices.
Les manifestations gagnent d’autres villes
Selon des images diffusées par la télévision régionale, des heurts ont également eu lieu à Gérone, Tarragone et Lérida où, comme à Barcelone, les associations indépendantistes ont appelé à manifester devant les bâtiments gouvernementaux.
Le site "Conseils aux voyageurs" du Quai d'Orsay recommande depuis hier "de se tenir à l’écart de tout rassemblement, de respecter les consignes des autorités espagnoles et de se tenir informé de l’évolution de la situation".
Au total, plus de 150 personnes ont été blessées, et plus de 70 manifestants ont été interpellés par la police depuis lundi. Les manifestations de violence sont réprimées par la police qui tire des balles en mousse et en caoutchouc et le chef du gouvernement Pedro Sanchez a envoyé des renforts, notamment pour assurer la gestion de la grève générale annoncée pour demain.