
Mercredi, c'est permis ! Thierry Beaurepère est de retour pour vous faire part de son humeur du moment. Cette semaine encore, Thomas Cook retient son attention. La date limite pour les dépôts des offres de reprise était en effet fixée au 22 octobre au soir.
Aujourd’hui, malgré la pluie qui assombrit BFM TV (c’est dingue, il pleut en automne, comme chaque année), on y voit plus clair ! Une quinzaine de candidats (!) à la reprise de Thomas Cook France sont sortis du bois. Et comme à chaque fois, Laurent Abitbol, dans son rôle de grand consolidateur du tourisme français, se prépare à rafler la mise.
Marietton Développement (Havas Voyages) a en effet indiqué vouloir reprendre 115 des 174 agences intégrées du réseau, avec la complicité de Salaün Holidays, du groupe Sainte Claire, de Karavel et de Le Vacon. Au passage, je préfère sourire plutôt que de pleurer à la lecture de la dépêche de l’AFP, qui écrit « Salaün Hollydays » (comme Johnny, parce que c’est plus rock’n’roll !) et « Karavelle » avec 2 L, sans doute pour mieux souligner l’envol du groupe qui a mis la main sur Fram il y a quatre ans…
Plusieurs centaines d'emplois pourraient être sauvés
Mais passons sur ces « fôtes d’ortografe » reprises par une large partie d’une presse… trop pressée ! Et réjouissons-nous plutôt de voir plusieurs centaines d’emplois sauvés, même si le tribunal doit encore statuer le 5 novembre. Pour les 247 agences franchisées qui ont décroché de leur fronton l’enseigne Thomas Cook, c’est toutefois une autre affaire. Si elles peuvent continuer l’aventure seules, il leur sera sans doute plus sage de rejoindre un autre réseau. Le mercato touristique ne fait que commencer…
Le 12 juin dernier, je m’amusais à faire de la « touristic fiction » en évoquant déjà une possible reprise par Marietton… et un retour à la case départ. Rappelons en effet que Thomas Cook a débarqué en France en l’an 2000 en rachetant les agences Havas Voyages, qu’il s’empressa alors de rebaptiser Thomas Cook… Nous y sommes donc ! Dans quelques mois, le réseau HV devrait retrouver sa splendeur passée. De quoi réchauffer le cœur de tous les nostalgiques des années 90, des Spice Girls et des Polly Pockets !
Le rachat de Jet tours incertain
En revanche, le sort de Jet tours (qui fêtait ses 50 ans l’année dernière) reste incertain. La semaine dernière, Nicolas Delord estimait que le scénario idéal serait une reprise de Jet tours couplée à celle d'une centaine d'agences qui pourraient arborer l'enseigne du TO. " Ne pas saisir cette opportunité serait une occasion manquée incroyable, surtout à un coût plus intéressant qu'avant la défaillance " affirmait le patron de Thomas cook France. Pour mieux se jeterà l'eau ? Au final, il est le seul (avec l'équipe managériale) à avoir déposé une offre de reprise portant à la fois sur une partie de l'activité de distribution et sur le TO.
Jet tours a pourtant réussi à passer en partie à travers les gouttes du scandale Thomas Cook, elle n'a malheureusement qu’une notoriété relative auprès du grand public. Pour exister, il lui faut le soutien d’une distribution pour le moins échaudée et d’hôteliers (notamment ceux qui ont transformé leurs établissements en Club Jet tours) qui n’ont parfois pas été réglés. Pas facile dans ces circonstances, de reconstruire le Jet tours d'autrefois, lorsque le voyagiste faisait voyager 500 000 clients.
C’était, cette fois-ci, au milieu des années 80. On fumait alors dans les avions et on buvait du Malibu ananas, on roulait sans ceinture et on écoutait des maxi 45 tours. A cette époque, Marty McFly faisait un retour dans le futur, Michael Jackson était noir et Madonna jeune, comme l’a si bien dit Florence Foresti ! L’époque aussi où un séjour en Tunisie coûtait 3 000 francs et Nicolas Delord avait… 15 ans. Mais peut-on encore faire du neuf avec du vieux ?