
Déclare Phillipe Tabarot le ministre chargé des transports lors du congrès organisé par la FNAM
Invité au congrès organisé par la FNAM, Phillipe Tabarot vient d’annoncer son soutien inflexible au transport aérien.
« Le transport aérien n'est plus qu'un simple moyen de déplacement. Il est le lien indispensable entre nos territoires. Il représente le souffle vital de notre économie et se présente comme un marqueur puissant de notre souveraineté nationale. »
Et s’adressant aux congressistes présents qui venait de débattre sur le thème ‘’le transport aérien, utile ou futile ?’’ il donne son point de vue : « Vous l'avez rappelé, l'aérien n'est pas futile. Il est indispensable pour relier les territoires entre eux en apportant une contribution de poids pour soutenir le commerce, l'industrie et le tourisme afin qu’il puisse porter haut l'excellence française à l'international. »
Voilà un changement de ton qui dénote après les atermoiements, et c’est un euphémisme, de ses prédécesseurs. D’ailleurs Pascale de Izaguirre n’avait pas hésité à se féliciter des excellentes relations que le syndicat entretien avec son ministre de la tutelle, ce que ce dernier confirme : « C'est pourquoi, dès ma prise de pension, j'ai voulu que le gouvernement confirme son soutien inconditionnel à la filière de différentes manières. »
Et de faire référence au lancement d'un crédit d'impôt pour l'incorporation de carburant d'aviation durable de 50 millions d'euros en année pleine, retenu dans le cadre du projet de loi de finances, pour les compagnies tricolores.
Décision opportune dans un contexte marqué par de fortes augmentations de la pression fiscale.
Le ministre rappelant les engagements affirmés de la filière pour sa décarbonation et de préciser : « Nous devons travailler ensemble pour décarboner le transport aérien sans pour autant le pénaliser. »
Ce qui avec la pression fiscale est pourtant le cas. : Phillipe Tabarot en est parfaitement conscient, constatant la perte de vitesse de la France au profit de la concurrence internationale : « Vous avez mis en lumière des débats sur la fiscalité verte, taxes ou innovations. Inévitablement elle a porté atteinte à la dynamique de l’offre française qui se voit distancier par celle des pays du bassin méditerranéen. Une captation croissante du tourisme international s’effectue par les principaux pays tels que l'Espagne, l'Italie, le Portugal, la Grèce, la Turquie. »
Avec le constat du taux de croissance de l'offre de sièges à venir : l'un des plus faibles d'Europe : « soit 2,8 % par rapport à l'offre d'avant crise pour la France, à comparer au plus 36% de la Grèce, plus 27% pour la Turquie, plus 18% pour l'Italie, plus 13% pour l'Espagne. Ce n'est probablement pas un hasard si cette dynamique est moins forte en France que dans le sud de l'Europe. »
Chiffres qui vont de pair avec les résultats annoncés par Pascale de Izaguirre :
France, plus 0,7 en mai plus 1,4 en juin
Les autres pays de l'Europe du Sud, plus 4,5 en mai, plus 4 % en juin
La France se positionne 13 ème sur les 15 principaux pays européens pour son taux de croissance de l'offre de siège « juste devant la Norvège et la Russie, ce qui n'est pas une référence » précise le ministre.
Comme de relativiser le satisfecit du gouvernement sur les retomber des Jeux olympiques : « J'ai relativisé l'euphorie générale avec ces chiffres décevants. Dans une année, comme on l'avait vu à Londres en 2012, nous aurions dû exploser au niveau de la fréquentation. »
Reste qu’il s’agit pour la France de rester à la pointe de l'innovation pour conserver notre leadership : « Nous devons tous collectivement travailler ensemble. Il faut être clair : ce n'est pas en surtaxant nos compagnies, nous ferons émerger des avions zéro émission, mais en finançant l'innovation, la recherche et la production de carburant durable. J’ajoute que les produits des taxes sur le transport aérien doivent impérativement être utilisés à sa transformation, à sa compétitivité, à sa décarbonation. ».
Et d’évoquer les investissements liés au SAF. De réguler sans casser la dynamique du secteur avec une fiscalité intelligente et un soutien européen pour éviter les distorsions de concurrence.
Le ministre ne pouvait pas conclure sans évoquer l’impact de la grève des contrôleurs aériens.
« Les revendications portées par des syndicats minoritaires sont inacceptables. Tout comme le choix de faire cette grève au moment des grands départs en congé. Je suis résolu à tenir bon face à ce mouvement, notamment face à la demande d'abandon d’un certain nombre de dispositions qui avaient pourtant été actées et qui ne sont pas respectées ».
Le ministre rappelant une des demandes des gréviste sur l’abandon de pointeuse pour les contrôleurs. « C’est tout un symbole de leur volonté d'accomplir ou de ne pas accomplir leur travail comme ils devraient le faire. Il en va de la sécurité des vols et du sérieux de la profession. Je ne céderai pas sur cette réforme indispensable qui a été engagée depuis des mois. »
Phillipe Tabarot prenant le soin de conclure en manifestant son soutien à la filière : « Pour terminer, je vais déclarer quelque chose qui semble devenu un gros mot, mais pas pour moi j’aime l’aérien ! »
Applaudimètre assuré…