Je dois vous avouer quelque chose : je n’ai pas tout compris au compte rendu de la réunion du comité juridique de l’Ectaa qui planchait lundi au Snav à Paris (lire page 12). J’ai une excuse : mes origines bretonnes. Le Breton comprend tout mais il faut lui expliquer longtemps et plusieurs fois de préférence. Bref, le sujet qui occupe l’Ectaa est la révision de la directive sur les voyages à forfait envisagée par la Commission européenne. Une question ô combien capitale pour l’avenir de la profession et qui mériterait force pédagogie. J’entends bien que le sujet ne soit pas des plus simples mais l’Ectaa me paraît l’obscurcir encore un peu plus. Je vous passe les détails sur son « approche horizontale du problème », je n’ai toujours pas saisi de quoi il s’agit (Breton, tête de c’, c’est bien connu). Plus claire en revanche est son intention de défendre une responsabilité partagée entre le distributeur (qui donnerait l’information préalable) et l’organisateur (qui assurerait la bonne exécution du voyage). Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Mettons-nous une seconde à la place du consommateur : quand il va chez Darty acheter un téléviseur Sony, va-t-il se plaindre auprès du second si son téléviseur ne fonctionne pas ? Evidemment pas. Il ira chez Darty parce que c’est celui qui vend qui est responsable. C’est un gage de clarté et de simplicité pour le consommateur. Par ailleurs, et certains ne le savent que trop, les dispositions actuelles n’exonèrent pas les producteurs de leur responsabilité. Un distributeur peut se retourner contre un fournisseur grâce à la procédure de recours. D’autre part, le consommateur peut engager directement une action envers l’organisateur (c’est le cas de Marsans dans une affaire qui l’oppose aujourd’hui à six clients suite au cyclone Emily). Un voyage acheté, c’est un interlocuteur, le vendeur, et pas deux. Dans le cas contraire, cela ne contribuerait pas à l’amélioration de l’image de cette profession auprès des consommateurs. Que le Snav soutienne ce projet est déjà inquiétant en soi. Il ne faudrait pas que les agences de voyages en fassent encore les frais. Comme on dit chez moi en Bretagne : « que vous portiez chapeau ou bonnet, mine de cocu vous garderez ».