
Le Pdg d’Air France laisse entendre que le prix des billets d'avion baisse à la faveur du recul du prix du baril de pétrole.
A chaque rencontre publique avec les dirigeants d’Air France, la question de la surcharge carburant ne manque pas d'être abordée. Récemment, Alain Vidalies, secrétaire d’Etat aux Transports, avait indiqué aux sénateurs que, selon lui, ce n’était pas un sujet entrant dans le débat sur "la transparence du transport aérien"…
Frédéric Gagey, Pdg d’Air France, en déplacement à La Réunion lors du 70e anniversaire de cette desserte, a été taquiné sur ce sujet par la presse locale. "La surcharge carburant n'entre plus réellement dans la composition du prix du billet", répond-il au Journal de La Réunion.
Le Pdg ajoute, pour justifier la position de la compagnie : "Les clauses ont été modifiées il y a quelques années notamment sous la pression des autorités régulatrices du transport aérien. Du fait de la baisse du kérosène, nous nous attendons à des évolutions à la baisse de la recette unitaire. Elle résultera d'une part de la baisse du prix du pétrole mais aussi de son impact sur la compétition. Selon les estimations de Iata, le prix du billet devrait baisser de 5% en 2015. Selon la DGAC, les tarifs étaient déjà en baisse en 2014 par rapport à 2013. La baisse du prix du pétrole a un impact sur le prix du billet. Nous ne resterons pas les bras croisés. Nous regardons l'évolution de la concurrence. In fine c'est la concurrence qui fixe le prix. Il est clair que les compagnies et donc Air France répercuteront tout ou partie de la baisse pour que les passagers en bénéficient." Air France reste en accord avec les réponses formulées lors de notre enquête de décembre dernier.
Ce qui a changé récemment, ce sont les décisions de quelques majors, comme les compagnies chinoises internationales (Air China, China Eastern Airlines, China Southern Airlines, Xiamen Airlines et Lucky Airlines) et surtout Singapore Airlines, de baisser la surcharge carburant.
Singapore Airlines réduit la facture de 5 à 83 dollars selon la destination. AirAsia et Qantas ont également réduit la surcharge. Donc pour l’instant, la pression se concentre sur le réseau Asie, là où les vols sont parmi les plus longs pour les compagnies européennes. A l’Ouest, rien de nouveau. Les américaines sont très liées par des coentreprises transatlantiques où l’on retrouve Air France, Lufthansa ou British Airways. On y partage coûts et recettes mais aussi des intérêts communs bien compris.
T.V.