
Alors que le trafic aérien affiche des résultats positifs en juillet, l'Association internationale du transport aérien se montre prudente pour l'avenir.
IATA souffle le chaud et le froid. Après avoir publié la semaine dernière une étude prospective sur la hausse spectaculaire de l'emploi dans le secteur du transport aérien, l'Association internationale du transport aérien se montre plus mesurée au moment d'annoncer les résultats de l'été.
D'un côté, IATA se félicite d'une "forte croissance du trafic et d'un coefficient d'occupation record en juillet". Le nombre total de passagers-kilomètres payants s'inscrit en effet en hausse de 6,2% par rapport à juillet 2017 et le coefficient d'occupation des sièges gagne 0,6 point pour atteindre 85,2% en juillet.
Dans le détail, toutes les régions sont en progression. L'augmentation du trafic a atteint 7,5% pour les compagnies aériennes d'Asie-Pacifique, 6,8% pour l'Afrique, 4,8% pour le Moyen-Orient, 4,4% pour l'Europe, 4,1% pour l'Amérique du Nord et 3,8% pour l'Amérique latine. A noter que l'ensemble des compagnies européennes a vu son coefficient d'occupation gagner 0,5 point pour atteindre 89,1%, soit le taux le plus élevé au monde.
Coûts élevés, grèves et manque de capacités
Mais ces bons résultats n'ont pas de quoi faire triompher Alexandre de Juniac, directeur général de IATA : "Les coûts croissants, en particulier le carburant, vont probablement atténuer la stimulation associée aux bas tarifs", estime-t-il. "Par conséquent, nous nous attendons à constater un ralentissement continu de la croissance comparativement à 2017."
D'ailleurs, l'association note que la croissance observée en juillet est moins forte que le taux de croissance de 8,1% observé en juin. La décélération apparaît même plus forte sur le segment des passagers internationaux : le trafic est en croissance de 5,3% en juillet par rapport à juillet 2017, contre une croissance de 8,2% en juin. Les marchés de passagers intérieurs résistent mieux : la demande intérieure enregistre une augmentation de 7,8%, comparable au taux de 8% du mois de juin.
En Europe, Alexandre de Juniac déplore le manque de capacité et les grèves des aiguilleurs du ciel cet été : "Il est grand temps que la Commission européenne, les États membres et les fournisseurs de services de navigation aérienne prennent des mesures urgentes pour éliminer les engorgements dans l'espace aérien européen et dissuader les contrôleurs aériens de punir les voyageurs lorsqu’ils sont insatisfaits de leur contrat de travail."