Le gouvernement néerlandais a gelé samedi le déblocage d'une aide publique de 3,4 milliards d'euros destinée à la compagnie aérienne pour faire face à la crise du coronavirus, après le refus des syndicats de signer un accord sur cinq ans.
La situation se tend encore un peu plus chez KLM après la publication de résultats trimestriels en forte baisse vendredi dernier.
Le gouvernement néerlandais vient en effet de geler le plan d’aide de 3,4 milliards d’euros prévu pour la compagnie afin de passer le cap difficile qu’elle traverse en raison de la pandémie de coronavirus.
"L'aide prévue ne passe pas. C'est décevant mais c'est un fait", a déclaré à des journalistes le ministre néerlandais des Finances Wopke Hoekstra.
Auparavant, des syndicats de la compagnie néerlandaise avaient refusé de signer un accord censé débloquer l’aide sous forme de prêts, dénonçant des changements "de dernière minute" demandant au personnel d'accepter des baisses de salaires au cours des cinq prochaines années. Wopke Hoekstra avait donné à la direction et aux syndicats de KLM jusqu'à samedi 11h pour signer cet accord.
La semaine dernière, KLM a présenté au ministère des Finances un plan d'austérité qui prévoit des coupes de 15 % dans les dépenses et la suppression de 5 000 emplois à la suite de l'impact de la pandémie du coronavirus sur le transport aérien.
3 000 pilotes touchés
Le plan comprend un accord avec les syndicats prévoyant une baisse des salaires des pilotes du personnel naviguant et au sol. "Nous n'avons pas signé", a déclaré à l'AFP un représentant de VNV après l'expiration du délai.
Des discussions se poursuivent également avec le syndicat FNV qui a accusé le gouvernement de "créer une grande incertitude avec des changements à la onzième heure". "Nous ne comprenons pas pourquoi KLM et le gouvernement exigent des engagements supplémentaires à la dernière minute", a indiqué FNV dans une déclaration à l'AFP.
Quelque 3 000 pilotes devraient être particulièrement touchés, avec des baisses de salaires allant jusqu'à 20 %, selon les medias néerlandais.
D'autres syndicats ont cependant signé l'accord, notamment celui des personnels de cabine et celui des techniciens, estimant que la survie de la compagnie était la priorité.
KLM connaît "sa pire crise en 101 ans d'existence", a déclaré la compagnie dans un communiqué. La signature de l'accord "était le dernier pas à faire pour l'approbation par le gouvernement. Sans ce prêt, KLM ne se sortira pas de cette passe difficile", a affirmé le patron de la compagnie, Pieter Elbers, cité dans le communiqué. "Cela rend cette impasse extrêmement alarmante", a-t-il ajouté.