
En réponse au rétablissement du visa pour certaines nationalités de l'Union européenne par les Etats-Unis, l'Union européenne envisage de leur restreindre l'accès à l'espace Schengen.
La mobilité des Américains et des Canadiens vers l'Union européenne pourrait être rendue plus difficile, si les démarches de l'Union européenne finissent par aboutir, s'inquiète Etoa, l'association des tour-opérateurs européens.
En effet, l'Europe a réagi hier à la demande des Etats-Unis d'exiger un visa pour les ressortissants de cinq pays de l'Union : la Bulgarie, la Croatie, Chypre, la Pologne et la Roumanie. La Commission européenne a ainsi fait savoir qu'elle envisageait d'appliquer une mesure de réciprocité vis-à-vis des citoyens des Etats-Unis.
Elle a demandé formellement au Conseil des ministres et au Parlement européen de considérer la suspension du visa Schengen, qui permet de circuler librement dans l'Union européenne. Si elle s'applique, cette mesure concernera aussi le Canada.
La Commission européenne rappelle qu'il est contraire aux principes de l'Union européenne que certains Etats n'aient pas les mêmes droits que les autres en matière de visa. Elle avait laissé aux Etats-Unis un délai de 2 ans pour reconsidérer leurs positions, délai qui est venu à expiration.
Menace sur 15 Md€ de recettes et 600 000 emplois?
Etoa s'inquiète des conséquences pour les Etats membres de l'Union, si un visa était rétabli pour les citoyens américains et canadiens. L'association de tour-opérateurs européens estime à 50 milliards de dollars les recettes générées par les visites de ces deux marchés sur le territoire de l'Union européenne, toutes prestations et services confondus. Elle rappelle à ce titre que l'industrie touristique est "une industrie d'exportation au même niveau que l'automobile" et que "des millions d'emplois en dépendent".
Etoa reconnait qu'une mesure d'une telle ampleur n'ayant jamais été appliquée par le passé, il est difficile de chiffrer le manque à gagner qu'elle engendrerait. "Mais lorsqu'un régime de visa est imposé, nous nous attendons à ce que le voyage de loisirs (les séjours en famille et chez les amis inclus), qui représente plus de 80% du total, subisse une baisse de l'ordre de 30%" souligne-t-elle.
On parle ainsi d'une menace sur quelque 15 milliards d'euros de recettes et 600 000 emplois, selon Mario Bodini, le président d'Etoa, qui appelle le Conseil et le Parlement européens à bien considérer l'impact économique d'une telle mesure. Et de pointer la tache que représenterait la délivrance de 10 millions de visas pour les princicpaux pays de l'Espace Schengen, ce qui selon lui devrait imposer de renoncer d'emblée à cette idée...