L'interview de Jean-Philippe Pérol, directeur Amériques chez Atout France, sur le WTM Latin America.
Atout France est présent sur le salon WTM Latin America qui a ouvert ses portes hier, à Sao Paulo. Tour Hebdo fait le point sur le marché émetteur brésilien, avec Jean-Philippe Pérol, directeur Amériques de l'agence de promotion de l'Hexagone.
Tour Hebdo : Que représente la destination France pour le Brésil ?
Jean-Philippe Pérol : La France est la première destination européenne vendue au Brésil. Parmi les pays d’Amérique latine, le Brésil est, de loin, le premier marché émetteur pour la France, avec une croissance annuelle comprise entre 4% et 10%. En 2013, quelque 660 000 touristes brésiliens ont visité la France métropolitaine et 40 000 environ ont choisi nos destinations d'outre-mer. En comparaison, environ 220 000 touristes mexicains et 120 000 touristes argentins sont venus dans l’Hexagone sur la même période. Les Brésiliens aiment vraiment la France.
T.H. : Et où vont ces voyageurs brésiliens ?
J.-P.P : Paris reçoit 85% des touristes brésiliens qui viennent en métropole. Les 15% restants optent pour Nice, les châteaux de la Loire, une région des vins et des sites religieux tels que Lourdes ou Lisieux. Outre-mer, Saint-Martin est la destination la plus visitée, suivie de la Polynésie française (pour les voyages de noces), Saint-Barthélemy, la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane.
T.H. : La croissance de ce marché émetteur a-t-elle été affectée par le ralentissement économique du Brésil ?
J.-P.P : Oui. Depuis deux ou trois ans, cette décélération nous a fait revoir nos objectifs à la baisse. Nous ne visons plus une croissance annuelle de 11% du marché brésilien, mais plutôt de 6%. L'objectif d'accueillir 1,5 million de touristes brésiliens en 2020 a été repoussé à 2023-2024.
T.H. : Quel est le profil des touristes brésiliens qui choisissent la France ?
J.-P.P. : Outre-mer comme à Saint-Barthélemy, en Polynésie française ou à Saint-Martin, il s’agit d’une clientèle CSP+. Sur les autres destinations françaises, ce sont des CSP+ francophiles ou des personnes issues de la classe émergente, qui choisissent Paris, avec des centres d’intérêt dans la culture, le shopping, et, dans une moindre mesure, dans le vin et dans la religion. Enfin, les "bleisure", ces touristes d’affaires qui combinent séjours business et loisirs, représentent 20% des touristes en provenance du Brésil.
Propos recueillis par Florence Donnarel