
La nouvelle équipe gouvernementale est désormais connue. Jean-Marc Ayrault succède au ministre des Affaires étrangères, jusqu'ici en charge du tourisme.
Réactualisé à 17h15
Selon le compte Twitter de l'Elysée, c'est Jean-Marc Ayrault qui a été choisi pour succéder à Laurent Fabius au Quai d'Orsay.
Depuis l'annonce du départ de Laurent Fabius à la tête du Conseil constitutionnel et la préparation du remaniement, les rumeurs battaient leur plein. Parmi les candidats à sa succession au ministère des Affaires étrangères (MAE), jusqu'ici tutelle du Tourisme, circulaient les noms de Jean-Marc Ayrault, Ségolène Royal, Elisabeth Guigou ou Matthias Fekl, secrétaire d'Etat au Tourisme sous la responsabilité de Laurent Fabius avant le remaniement.
Pour autant, Laurent Fabius ne quittera pas complètement le Quai d'Orsay, puisqu'il y gardera un bureau comme président de la COP21, chargé pour quelques mois encore de suivre les négociations climatiques sous l'égide de l'ONU. L'organisme international accueillera le 22 avril à New York une réunion au sommet pour lancer la signature formelle du texte.
Quant au tourisme, il semble que l'organisation bicéphale mise en place par Laurent Fabius perdurera, entre le Quai d'Orsay pour les questions de développement et de promotion au titre de la "diplomatie économique" chère à l'ancien ministre, et Bercy pour ce qui concerne les entreprises du secteur (concurrence, qualité, classement hôtelier, immatriculation au registre des opérateurs de voyages…). Martine Pinville supervise toujours ces dernières missions au ministère de l'Economie, conservant le titre de secrétaire d'Etat en charge du Commerce, de l'Artisanat, de la Consommation et de l'Economie sociale et solidaire.
Matthias Fekl, quant à lui, garde le même périmètre après remaniement, restant secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et du Développement international, chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l'étranger.
La composition complète du @gouvernementFR pic.twitter.com/uykbG8ILCx
— Élysée (@Elysee) 11 Février 2016
L'ambassadeur le plus capé et le plus impliqué qu'ait connu le tourisme
Avec le départ de Laurent Fabius, le tourisme perd l'ambassadeur le plus capé et certainement le plus impliqué qu'il ait jamais connu. Décidé à faire prospérer un secteur dont la balance commerciale est positive à hauteur de 6,5 Md€, qui représente 7,5% du PIB et 2 millions d'emplois directs et indirects, il a posé les jalons d'une structuration de la filière.
A travers les Assises du tourisme, dont les premières conclusions et mesures ont été présentées en juin 2014, il a donné l'impulsion d'une stratégie numérique de la destination France, à l'aide d'une vingtaine de marques fortes à l'international (Paris, Provence, Bordeaux, French Alps, Loire Valley…), lancé un dispositif d'investissement sous l'égide de Bpifrance et de la CDC, accéléré les procédures d'obtention de visas sur plusieurs marchés émetteurs dont la Chine, favorisé la prise en compte du travail le dimanche dans les zones touristiques, et proposé la mise en place d'un label d'excellence pour les écoles d'hôtellerie, restauration et tourisme…
L'inauguration dans les salons du MAE avant-hier de VisitFrenchWine.com, portail dédié à l'œnotourisme en France, aura été l'une de ses dernières interventions en tant que ministre de tutelle du Tourisme. S'il garde un bureau de président de la COP21 au Quai d'Orsay, peut-être aura-t-il toujours un œil sur le secteur. Ce qui ne serait pas pour déplaire aux professionnels du secteur, qui lui reconnaissent tous, quelle que soit leur obédience politique, un rôle proactif inédit. Nombreux sont ceux aussi qui reconnaissent à Matthias Fekl le mérite d'avoir "fait le job", bien que dans son ombre…
Virginie Dennemont avec AFP