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E-tourisme

La mobilité douce pour l'augmentation de l'expérience touristique


Publié le : 09.03.2023 I Dernière Mise à jour : 10.03.2023
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Auteur

  • Christophe de Bruyn et Saioa Tricquet

Christophe de Bruyn, CEO de Tourism Industry Advisors, et Saioa Tricquet, consultante en stratégie, évoquent la mobilité douce comme un moyen soucieux de l'environnement mais aussi comme une expérience touristique intéressante

 

En partenariat avec Welcome City Lab, Tour Hebdo et Quotidien du tourisme proposent un feuilleton hebdomadaire du cahier des tendances crée par ce laboratoire du tourisme innovant.

 

Présentation de l’entreprise

THR est un cabinet de conseil en stratégie spécialisé dans le tourisme et qui travaille dans 3 domaines d’activité : la planification et gestion des destinations, le marketing des destinations et la stratégie pour des projets concrets d’investissement touristique. Depuis près de 40 ans et après plus de 1.000 projets, THR conseille des clients publics et privés dans plus de 70 pays sur des sujets stratégiques liés au développement de l’industrie du tourisme. Récemment, l’entreprise a intégré le groupe d’ITG (International Tourism Group), le principal groupe européen de marketing et de communication dans le domaine du voyage, bénéficiant ainsi d’un meilleur accès à des informations sur les touristes des marchés émetteurs et de savoir-faire dans le domaine du marketing opérationnel.

THR a noté que dans ces dernières années, de plus en plus d’acteurs touristiques considèrent la mobilité douce comme un élément important, et quelquefois essentiel, de leur approche sur le tourisme.

 

Notre compréhension de la mobilité douce

Pour rappel, la mobilité douce englobe les moyens de transport qui contribuent à une baisse des émissions CO2. Le terme désigne principalement la notion du remplacement de la voiture individuelle avec des alternatives plus écologiques, pour réduire ainsi la pollution et les congestions routières.

Deux grands objectifs de la mobilité douce appliqués au tourisme c’est d’utiliser le transport comme un moyen de :

-Générer et garantir une expérience agréable en adressant les nuisances qui peuvent affecter le confort des voyageurs dans la destination

-Le convertir en une expérience différente soit en améliorant l’expérience touristique ou en devenant une expérience touristique en elle-même

 

Analyse de la mobilité douce et de ses effets sur la perception des touristes

En plus d’être plus respectueuse de l’environnement, la mobilité douce peut faire du transport une expérience plus agréable et de meilleure qualité. Cependant, cette transition présente également des contraintes, qui affectent à la fois les touristes, les habitants et les acteurs publics et privés.

 

Plus de choix

Le principal avantage de faire appel à des modes de transport plus responsables, en dehors d’avoir un impact positif de CO2, est qu’ils nous offrent une plus grande variété.

À présent il y a un large éventail d’options de transports responsables disponibles, et avec l’augmentation de la sensibilisation environnementale, les options continueront de croître. Parmi ces options figurent les formules traditionnelles : transports publics (bus, tramways, métros), le réseau ferroviaire, les modes de transports actifs (marche, vélo) ; ainsi que des formules plus récentes ou innovantes : les véhicules mis en commun (autopartage, covoiturage), et les véhicules électriques payés à la minute (vélos, voitures, scooters, motos), entre autres.

Bien sûr, ces moyens de transport sont plus ou moins disponibles selon les destinations, plus urbaines ou rurales, plus grandes ou plus petites. Mais toutes les formules plus récentes peuvent être appliquées n’importe où, sans un grand investissement et en générant des revenus par leur location/utilisation.

 

Augmentation de l’expérience touristique

Le transport ne se limite pas qu’au déplacement d’un point à un autre, mais permet aussi de renforcer les sensations offertes par le tourisme, ou d’en faire une expérience en soi.

Voir la destination d’un point de vue différent – le large éventail d’alternatives au véhicule personnel donne aux touristes la possibilité de voir la destination sous des angles nouveaux et rendre leur séjour plus mémorable. Par exemple, une expérience différente pour découvrir le Bristol culturel est de faire un walking tour sur un itinéraire de street art où les touristes peuvent voir les graffitis de grands artistes tels que Banksy. De même, dans les grandes villes touristiques comme Barcelone, des options plus responsables comme la flotte de scooters de location eCooltra permettent aux touristes de visiter des zones qui seraient autrement difficiles d’accès, comme les Bunkers del Carmel – une attraction sur un point élevé de la montagne - d’où l’on peut admirer toute la ville avec une vue à 180º.

Le transport en lui-même est une expérience – de plus en plus, les destinations mettent en place des options de transport qui sont différentielles, car elles créent des expériences touristiques en elles- mêmes. Non seulement ces nouvelles options de transport contribuent à réduire l’empreinte environnementale ou permettent de se déplacer facilement, mais elles permettent également aux visiteurs de s’immerger totalement dans la destination. Par exemple, dans plusieurs régions d’Espagne, il existe des trains thématiques qui permettent de promouvoir les produits locaux, de transmettre l’histoire de la destination et de faire du transport un événement.

 

Plus grand confort

Moins d’embouteillages – en encourageant l’utilisation des transports collectifs, tels que les transports publics et le covoiturage, il y aura moins de véhicules dans les rues, ce qui entraînera une réduction des embouteillages. Cela se traduit par une meilleure expérience de mobilité pour les citoyens et les touristes, qui peuvent ffaire meilleur usage de leur temps en se rendant plus efficacement là où ils le souhaitent, en passant plus de temps à leur destination et en réduisant le nombre d’heures non « productives ».

Moins de problèmes de stationnement – De même, une réduction du nombre de véhicules entrant et circulant dans les destinations urbaines diminuera les problèmes de stationnement créant ainsi une ville mieux organisée, avec plus de zones vertes et piétonnes, et augmentant l’attrait de la destination pour les touristes…et les résidents.

Réduction de la contamination acoustique – tout autant cette transition entraînera une réduction de la pollution acoustique, ce qui peut exercer une influence positive sur les visiteurs et sur la façon dont ils vivent et se souviennent de la destination qu’ils visitent en évitant les distractions et en améliorant leur connexion avec l’environnement local?

 

Possibilité de mitiger le surtourisme

Un moyen de transport plus responsable peut réduire les impacts négatifs du tourisme, dont les flux de circulation ou les agglomérations, grâce à la diminution des véhicules en circulation.

Néanmoins, la mobilité douce n’incite pas à une réduction du nombre de touristes qu’une destination recevra. Ainsi, bien que ce soit une bonne démarche pour réduire les inconvénients qui peuvent survenir pendant un voyage, elle ne suffit pas à garantir un tourisme plus durable.

 

Manque de disponibilité

Pour une transition vers des modes de transport plus éco-responsables, il faut disposer de suffisamment d’options, d’horaires et de services complémentaires pour servir la société.

Pas assez de points de recharge – Actuellement, il n’y a pas assez de points de charge, ce qui fait que les touristes qui arrivent à une destination avec l’idée de louer une voiture électrique se voient dissuadés par le fait que leur voyage sera limité aux zones qui disposent de chargeurs. Ainsi, pour assurer leur utilisation, la fourniture de véhicules électriques doit s’accompagner d’un effort similaire en matière de points de charge.

Location et zones de stationnement – de même, alors qu’il existe de plus en plus de véhicules électriques partagés et payés à la minute, comme les scooters ou les trottinettes, beaucoup présentent des inconvénients d’utilisation, surtout pour les touristes. Par exemple, dans certaines villes, les services de location de vélos ne sont accessibles qu’aux résidents. En outre, beaucoup d’entreprises qui offrent ces services délimitent des zones spécifiques où les véhicules peuvent être accédés et garés. Ces parkings ont tendance à être mal reliés aux principaux centres d’intérêt et à être pleins, obligeant à chercher un autre parking, ou vides, obligeant à se déplacer vers un autre point en espérant qu’il y aura des véhicules disponibles.

Normes de circulation et comportement incivique des touristes – les destinations qui offrent ces nouveaux modes de transport doivent aussi gérer le comportement des touristes qui ne connaissent pas, ou ne respectent pas les normes de circulation. Cela a un impact négatif sur les résidents et les autres touristes qui se sentent « envahis » et qui ressentent un danger physique, souvent réel. Mais la plupart du temps, ces problèmes sont créés déjà par les propres résidents qui utilisent eux-mêmes ces moyens de transport.

 

Exige un investissement (dans le cas des modes de transport traditionnels)

La plupart des villes ne sont actuellement pas conçues pour accueillir de nouveaux modes de transport car il y a une absence d’infrastructures pour réguler les flux de circulation. De plus, les périphéries ne sont pas bien connectées aux centres-villes, ce qui complique le transport vers et depuis ces derniers. Pour cela, une réorientation du secteur du transport vers des options plus responsables exige un investissement considérable quand il requiert de grandes infrastructures.

Ainsi, la viabilité de cette transition tient à la capacité d’investissement des acteurs publics et privés pour adapter les transports et offrir l’infrastructure et l’équipement nécessaire.

 

Coûts plus élevés pour les habitants et les touristes

Le passage à la mobilité douce risque de se manifester par des prix plus élevés au niveau de l’utilisation individuelle puisque les alternatives plus responsables ont tendance à être plus chères. Par exemple, confrontés au choix d’utiliser une voiture personnelle à moteur diesel ou de louer un véhicule électrique pour se rendre à une destination, la plupart des gens opteront pour la première option car elle est plus économique. Il est donc possible que la transition vers des alternatives plus responsables fasse l’objet de plaintes ou de réactions négatives.

Il faut noter, cependant, que certains des coûts déterminant le choix du moyen de transport sont en train d’évoluer, comme l’augmentation du prix de l’essence, ce qui pourrait favoriser une adoption plus rapide des véhicules alternatifs.

 

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