
Hier, une soixantaine de voyagistes exerçant en France ont demandé à l’État de reconnaître ses "négligences". Vous n’avez pas suivi l’affaire ? Voici les 3 points essentiels à retenir.
1- Schneider Finance, qu’est-ce que c’est ?
En France, quatre opérateurs financiers sont agréés par Bercy et Atout France, l’agence chargée de la promotion et du développement touristique de l’Hexagone. Les entreprises du tourisme peuvent souscrire auprès de ces entreprises des contre-garanties financières, calculées en fonction de leur chiffre d’affaires.
Schneider Finance est l’un de ces opérateurs financiers agréés. Or en août 2017, cette filiale du groupe britannique Schneider Brothers, a perdu son agrément officiel pour travailler en France. En clair, la structure est devenue une coquille vide.
2- Près de 3 millions d’euros de dépôts non restitués
Depuis un an, les 144 agences de voyages tricolores clientes de Schneider Finance sont dans l’attente. 70 auraient même été radiées d’Atout France, expliquait en mars dernier l’un des agents de voyages victimes. Ces points de vente ont ainsi perdu leur immatriculation et leur droit d’exercer, faute d’avoir pu récupérer leur dépôt, qui varie entre 20 000 et 150 000 euros, nécessaire pour souscrire à un autre fonds de garantie. Au total, plus de 2,6 millions d’euros ont été versés par les agences clientes. Le préjudice est donc colossal.
3- Attaque en justice de Schneider et "négligences" de l'État
Un collectif de 63 agences a décidé d’agir en portant plainte, le 10 octobre dernier, auprès du parquet de Paris, contre le groupe Schneider Finance et de son dirigeant "pour exercice illégal de la profession de banquier et escroquerie".
Le collectif dénonce aussi les "négligences fautives et la carence dans l’exercice de leur mission" de Bercy et d’Atout France, chargés de contrôler les organismes financiers agréés. "Schneider a pu exercer le métier de banquier pendant des années alors qu’il n’avait pas d’agrément auprès de la Banque de France", assure Richard Dilon, DG de l’agence Destino Mundo et membre du collectif.
De son côté, le ministère de l'Économie et des Finances estime que ses services et Atout France "ont mis en œuvre l'ensemble des actions possibles afin que les entreprises concernées puissent continuer leurs activités". Même si l'entreprise Schneider "n'a pas restitué aux agences les contre-garanties encaissées", "aucun dispositif public, tel qu'un fonds d'indemnisation, n'est envisagé par le gouvernement".