
L'instance estime que "les mesures prises jusqu'à présent ont été insuffisantes pour empêcher la multiplication des attaques".
Le Conseil d'Etat enjoint le préfet de La Réunion de mieux informer résidents et touristes de l'île sur les risques liés aux requins par une "signalisation adaptée", dans une ordonnance rendue publique la semaine dernière, indiquait l'AFP le 13 août.
Le département de l'océan Indien a été le théâtre de deux attaques mortelles depuis le début de l'année : celle d'un surfeur imprudent, le 8 mai lors de son voyage de noces, et celle d'une adolescente qui se baignait tout près du rivage, le 15 juillet, sur la côte ouest. Ces deux drames avaient ébranlé toute l'île.
Une précédente ordonnance jugée "trop générale"
"Les mesures prises jusqu'à présent ont été insuffisantes pour empêcher la multiplication récente des attaques", souligne le Conseil d'Etat.
L'ordonnance du juge des référés vient renforcer l'injonction prononcée par le juge du tribunal administratif de Saint-Denis de La Réunion le 19 juillet dernier, en la modifiant parce qu'elle était "trop générale". Et déboute de fait le recours intenté par le ministère de l'Intérieur contre cette première instance.
La haute juridiction précise que cette information doit être "assurée non seulement" auprès de la "population permanente mais aussi des touristes". En effet, dans les zones où n'a pas été mis en place un dispositif de surveillance et d'alerte, "seules les mesures d'interdiction de baignades et d'activités sont susceptibles de supprimer le risque d'attaques", estime le Conseil d'Etat.
Et "le respect de ces interdictions, condition de leur efficacité, implique qu'elles soient convenablement signalées et que la population soit largement informée", poursuit le Conseil d'Etat.
Interdiction de baignade, surf et bodyboard
Après la décision du tribunal administratif de Saint-Denis, le préfet de La Réunion, Jean-Luc Marx, avait annoncé le 26 juillet un arsenal de nouvelles mesures de protection anti-requins dont l'interdiction de la baignade, du surf et du bodyboard, sur plus de la moitié du littoral réunionnais, et une campagne de prélèvement de requins portant sur 920 requins bouledogues et tigres.
Des mesures qui interviennent à La Réunion alors qu'une attaque de requin est survenue à Hawaii la semaine dernière, où une Allemande a eu le bras arraché par un squale alors qu'elle se baignait au large de l'île de Maui.
Des événements très médiatisés et cruellement spectaculaires, qui ne doivent pas masquer les statistiques : les requins tuent une dizaine de personnes par an, tandis que les victimes des moustiques s'élèvent à 800 000 personnes chaque année comme nous le rappelions dans notre article en juillet.