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Ollandini voyages, diversifier pour préparer la nouvelle génération

Entreprise | publié le : 01.11.2019 | Dernière Mise à jour : 07.11.2019

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  • Bruno Courtin

Raconter les débuts du groupe Ollandini, c’est remonter à 1890 quand le grand-père Baptiste fonde son entreprise de transport en Corse. Trente ans plus tard, la seconde génération, sous l’impulsion de Jean Ollandini, lance l’activité des autocars et, dix ans après, le département voyages.  

À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, Ollandini Voyages est le premier tour-opérateur français qui ose les affrètements aériens. La troisième génération suivra avec un développement du réceptif corse et de l’activité hôtelière, conduite par le frère aîné François Ollandini et poursuivie par son cadet, Jean-Marc.

Aujourd’hui seul aux commandes du premier opérateur touristique en Corse, Jean-Marc Ollandini poursuit avec encore plus de vigueur une stratégie de diversification qui vise, non seulement, à assurer la pérennité d’un groupe familial, mais à lui ouvrir de nouveaux horizons.

Ces horizons sont à la fois géographiques et économiques. Cela fait déjà un petit moment que le président considérait que son île de Beauté devenait trop étroite. « Nous avons commencé par proposer le même type de prestations que nous assurions en Corse sur l’île voisine, l’Isola Sorella, comme nous appelons la Sardaigne. Depuis l’an passé, cette destination dispose d’ailleurs de sa propre brochure qui fait la part belle aux séjours en hôtels-clubs et à la découverte en autocars. »

Mais il a fallu une « belle rencontre » pour aller encore plus avant. Stéphane Ralkos est entré en 2018 dans l’entreprise comme directeur des opérations, aux côtés de Jean-Louis Franceschini. Cet ancien de Mundicolor et de Sangho est résolu à pousser plus loin l’exploration, d’abord vers la Sicile, et, pour la saison 2020, vers les îles grecques, son pays d’origine. Cela a donné naissance à la production: « Les îles by Ollandini » avec une vingtaine de produits sur la Sardaigne et une dizaine sur la Sicile comme sur la Grèce. Aux dires mêmes du directeur, il fallait sécuriser une année de lancement autour des incontournables de chaque destination. « La distinction se trouve dans la qualité des prestations que nous avons voulue à la hauteur de ce que nous faisons en Corse, assez volontiers haut de gamme, privilégiant même le sur-mesure », insiste Stéphane Ralkos.

Pour autant, le groupe n’y est pas en terre inconnue, car poussé par les demandes de sa clientèle Groupes, Ollandini Voyages avait déjà fait des « infidélités » à son territoire naturel, la Corse. La voie est plus ouverte à l’arrivée de nouvelles îles méditerranéennes, tant pour les groupes que pour les individuels. On peut d’ores et déjà s’attendre pour la prochaine saison à des programmes « continentaux » en Grèce dans la suite de la programmation des Cyclades.

Le patron du groupe rappelle avec humour que l’agence de voyages qu’il possédait à Paris, dès les années 1960, s’appelait déjà l’Agence des Îles, un signe prémonitoire du développement engagé.

La corse autrement

S’il est favorable à cette diversification, Jean-Marc Ollandini n’en oublie pas la Corse pour autant. Elle reste au cœur de la programmation avec des centaines de possibilités d’explorer ou de séjourner dans l’Île de Beauté. « Nous privilégions deux collections, poursuit le président, la Corse Autrement, à pied, en kayak, en séjour, en catamaran… pour aller au plus près de l’authenticité corse et vivre des expériences originales; et les circuits en autocar, quatre itinéraires pour parcourir l’île sur une semaine en étoile ou en grand circuit dans l’un des douze véhicules du groupe. » Autocariste de naissance, Ollandini Voyages tient à maintenir cette activité qui favorise l’accueil des groupes.

Cette Corse, tour à tour caricaturée ou sublimée selon les affinités que l’on peut avoir avec l’île, recèle pour Ollandini des pépites à exploiter davantage pour coller avec l’air du temps. « Dans la plupart des programmes que nous mettons en place, nous voulons privilégier la rencontre, c’est vrai pour la Corse comme pour les autres îles », insiste Jean-Marc Ollandini. « Un arrêt dans une exploitation permet de mieux comprendre la vie d’un producteur, qu’il soit éleveur, viticulteur ou agriculteur. On mélange la visite avec la dégustation et tout le monde y trouve son compte. »

Ce travail sur la valeur ajoutée du tour-opérateur qui connaît son île, ses îles, et qui peut développer des partenariats locaux est encore plus vital quand on est sur des destinations très « désintermédiées », comme l’explique le président d’Ollandini Voyages. « Je crois que la Corse est l’endroit où l’on compte le plus de résidences secondaires par habitant. Il y a forcément une grande tentation à mettre ses villas ou appartements sur les plateformes de réservation entre particuliers. Cela freine le développement des professionnels sur un marché qui n’est pas extensible à merci. C’est une raison supplémentaire pour cultiver notre ADN, le sur-mesure et la valeur ajoutée, et pour conduire cette stratégie de diversification. »

Une forte présence sur l’hôtellerie

Cela fait déjà un moment que le groupe varie ses activités et sa clientèle. L’un des premiers pas a été en direction de la location de voiture, avec la concession pour toute l’île de l’enseigne Avis, dès les années 1960. Plus tardivement, avec la filiale Corsica Events, c’est le marché du MICE qui s’est ouvert. Et enfin, dès les années 2000, la création du pôle hôtelier. « C’est une activité très capitalistique et nous avons fait le choix d’investir massivement dans la création de nouvelles unités et la reprise d’établissements existants. » Les faits marquants ont été la construction, dans la baie d’Ajaccio, au sud de Porticcio, d’un hôtel neuf sous la marque Radisson Blu et la reprise en 2010 du site de Santa Giulia sur la côte est de l’île (voir encadré). Ce pôle est le plus dynamique en termes de croissance et qui concentre la moitié de la marge brute.

À la même époque, le groupe a aussi diversifié son périmètre en rachetant le seul tour-opérateur spécialiste de la Corse en Belgique, Corsica Travel. C’est ce qui a incité Ollandini à développer une activité de réceptif pour des tour-opérateurs français et étrangers. Jean-Marc Ollandini n’est pas loin de penser qu’il tient là un relais de croissance en profitant de sa parfaite connaissance de son terrain de jeu insulaire.

La corse authentique

Depuis une dizaine d’années, le groupe Ollandini veut davantage faire partager la vie et les traditions de l’île. Autrefois, réservées aux habitants, les célébrations religieuses, notamment celles autour du Vendredi Saint, donnent lieu à des programmes qui « servent de passerelle », indique le président. « Nous avons une mission d’expliquer la signification religieuse et spirituelle de ces processions et cérémonies, souvent spectaculaires. » Dans la même lignée, les foires rurales qu’il s’agisse du vin, de la châtaigne et aux produits corses servent aussi de support à un voyage plus intime dans la Corse authentique. Et que dire des festivals de musique: « Nuit de la guitare » ou festival de musique polyphonique qui révèlent l’âme et la sensibilité de la Corse.

Loin d’avoir épuisé toutes les opportunités d’enrichir les programmes, Jean-Marc Ollandini a bien conscience qu’il doit poursuivre la diversification qui assure les futurs développements. D’autant que la quatrième génération se prépare à la relève. Michaël, fils de Jean-Marc est entré dans l’entreprise en 2009 comme directeur marketing et e-commerce. Il en est aujourd’hui le directeur général jusqu’au moment où il reprendra totalement le flambeau familial.

Ollandini responsable

Engagé dans une démarche responsable, le tour-opérateur a décidé de soutenir deux associations: Global Earth Keeper, une ONG qui œuvre au renforcement des lois internationales sur la protection animale et environnementale, et Un Sourire, un espoir pour la vie, association fondée par l’ancien footballeur Pascal Olmeta, dont le but est d’améliorer le bien-être physique et moral des enfants malades et de leurs familles. Pour chaque groupe réalisé en 2019, 1 € par participant sera réparti entre les deux associations.

 

En chiffres…

→ 86 millions d’euros de CA cumulé en 2018, dont:

– plus de la moitié pour son activité voyages (6 millions d’euros pour les Groupes);

– 18 % pour la location de voitures (Avis et Budget);

– 22 % pour l’activité hôtelière à Porticcio et Santa Giulia;

→ 6 000 pax en groupes;

→ 50 % du résultat net du groupe (1,1 million d’euros en 2018) par le pôle hôtelier.

Pôle hôtelier

Le pôle hôtelier d’Ollandini Voyages est d’abord constitué par le Radisson Blu Resort & Spa Ajaccio Bay, un établissement de 170 chambres et suites en 4*, dont certaines avec kitchenette, un restaurant brasserie et bar lounge U Punente. Il comprend également un espace Spa de 900 m2 et un espace Affaires de 400 m2 polyvalents.

Plus récemment, fin 2010, le groupe Ollandini s’est porté acquéreur de la société Sud Corse Hôtellerie, qui possède et exploite le site de Santa Giulia, au sud de Porto-Vecchio. Le complexe de la baie de Santa Giulia comprend plusieurs établissements à vocation complémentaire, comme l’hôtel Moby Dick (ex-Club Méditerranée), avec ses 44 chambres entièrement rénovées en 4*, l’hôtel-résidence Castell’Verde, la résidence Blue Marine, les pavillons Moby Dick et les appartements du domaine Cala Sultana. Soit une capacité totale de 1 300 lits du 3 au 4*.

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