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Parcs animaliers, des expériences immersives qui séduisent et sensibilisent

Marché | publié le : 01.10.2019 | Dernière Mise à jour : 11.10.2019

La Panda roux du PAL

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  • Éric Grandsagne

Les parcs animaliers enregistrent chaque année environ 20 millions de visiteurs en France. Si le géant du secteur demeure le Zooparc de Beauval (41), qui a dépassé 1,5 million d’entrées l’an dernier, les autres grands sites animaliers français, entre autres ceux du PAL à Dompierre-sur-Besbre (03), de Sainte-Croix, à Rhodes (57), ou du Bioparc de Doué-la-Fontaine (49) poursuivent leurs investissements afin de magnifier et étendre leurs domaines. Objectif commun: proposer une immersion au visiteur, pour mieux faire connaître les espèces présentées.

Dans le Loir-et-Cher, aux côtés des incontournables châteaux de la Loire, l’effet Panda ne retombe pas. On ne peut évidemment pas résumer l’intérêt du Zooparc de Beauval à

Yuan Meng, le très célèbre bébé panda né en août 2017 surtout pas, puisque 750 bébés naissent chaque année là-bas, toutes espèces confondues, mais sa médiatisation a sans doute participé à l’évolution de la fréquentation: + 100 000 visiteurs en 2018, pour atteindre les quelque 1 550 000 entrées au global, et un chiffre d’affaires de 72 millions d’euros contre 60 millions un an plus tôt. C’est énorme, voire hors-norme sur un marché des parcs animaliers où, derrière Beauval, les sites les plus visités que sont le PAL à Dompierre-sur-Besbre (03) et le zoo de La Palmyre (17) comptabilisent plutôt entre 600 000 et 700 000 visiteurs par an.

Mention spéciale au PAL d’ailleurs, qui, dans l’Allier, ne profite ni d’atouts touristiques majeurs aux alentours comme la vallée la Loire (pour Beauval) ou la côte Atlantique (pour La Palmyre), et s’appuie aussi sur un rythme bien plus saisonnier.

« À la différence des parcs zoologiques, le PAL n’est ouvert qu’à peine six mois dans l’année, de mi-avril à fin septembre. Reste que nous avons reçu 640 000 visiteurs l’année dernière, ce qui nous place au 5e rang des parcs de loisirs en France, et au second rang des parcs animaliers. C’est très bien puisque nous sommes situés sur une zone de chalandise qui est la plus faible de toute la France. En fait, dans un rayon de 100 km autour du PAL, il n’y a que 900 000 habitants, ce qui est peu, comparé à des parcs qui ont des millions de visiteurs potentiels à moins de 100 km. C’est donc une performance dont nous sommes fiers parce que globalement, on ne devrait pas atteindre ce nombre de visiteurs », confie Arnaud Bennet, président du PAL.

« Après, il y a des explications, et tout d’abord l’originalité du PAL, à la fois un parc d’attractions et un parc animalier. C’est aussi une destination touristique à part entière avec bientôt un nouvel hôtel. N’ayant que peu de population et de visiteurs potentiels à proximité du parc, nous allons chercher nos visiteurs assez loin, avec des temps de trajets qui sont longs: 70 % de nos visiteurs mettent plus d’une heure pour venir nous voir. L’originalité du parc c’est bien sûr la découverte de la biodiversité avec beaucoup d’animations pédagogiques pour permettre à nos visiteurs de mieux connaître les animaux et les espèces. Allier ce concept de parc d’attractions/parc animalier permet cette découverte et cet apprentissage de la biodiversité, et en même temps de proposer du divertissement pur. Nous sommes les seuls à faire ça en France et un des rares en Europe. Cela donne une attractivité au PAL qui est très forte, c’est unique. »

Investir pour grandir

On sait les investissements colossaux pratiqués chaque année dans les parcs de loisirs majeurs de l’Hexagone, à l’instar du Futuroscope, du parc Astérix, du Puy du Fou ou encore de Disneyland Paris. Le monde animalier, qui reste pourtant bien plus marqué par une propriété de type « familiale », en noms propres, est lui aussi dans une dynamique d’investissements et d’évolution de l’offre. Une fois encore, sur ce point, le Zooparc de Beauval s’est encore distingué, prenant de la hauteur avec « Le Nuage de Beauval » ouvert fin mars 2019: 24 télécabines, dont certaines sont vitrées au sol, afin d’aller d’un bout à l’autre du site, avec un point de vue tout à fait inédit sur les animaux pour une vision à 360° sur l’ensemble du parc. Ce « Nuage de Beauval » que nous avons déjà évoqué dans nos colonnes, permet de relier deux points stratégiques du zoo, dans un sens, comme dans l’autre: la zone des éléphants, située près des célèbres pandas, avec celle des lions, positionnée exactement à l’opposé. À plus de 45 m au-dessus du sol, les télécabines (chacune de 8 places) survolent les lieux sur une distance de 800 m. La traversée ne dure que 3 minutes contre 30 minutes à pieds. Cette impressionnante installation a représenté un coût de 8 millions d’euros, dans un budget global d’investissement annoncé de l’ordre de 55 millions d’euros sur la période 2018-2020.

Au PAL, les sommes injectées dans les nouveautés de ces dernières années sont également considérables: ce fut 5,7 millions d’euros d’investissements pour Les Lodges du PAL (des hébergements atypiques sur pilotis qui ont enregistré 16 000 nuitées en 2018), ou encore 10 millions d’euros pour la grande nouveauté 2018, le Yukon Quad (du côté du parc d’attractions).

Notre performance globale est également liée à la stratégie d’investissement mise en place depuis 1996. Nous réinvestissons globalement plus que le marché, de l’ordre de 20 à 50 % de notre chiffre d’affaires chaque année! Cette capacité à réinvestir permet de renforcer encore l’attractivité du parc grâce aux nouveautés et de fidéliser de manière très forte puisque ce côté nouveautés suscite la revisite. En 2017 et en 2018, nous avons ainsi réinvesti 50 % de notre chiffre d’affaires, et en 2019 environ 25 %.

« C’est évidemment un élément très important, rendu possible car nous avons un très bon niveau de rentabilité, avec un endettement très faible, et puis cela a vraiment toujours été notre mode de fonctionnement », explique encore Arnaud Bennet, président du PAL. Investissements soutenus et qualité du produit expliquent ainsi les quelque 640 000 visiteurs de ce site de l’Allier. « Nous sommes vraiment un parc différent. Pour ce qui concerne sa partie animalière, nous disposons de grands environnements, et pour certaines espèces que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. Nous avons par exemple une présentation d’hippopotames qui est la plus grande d’Europe. Ils sont dans des espaces complètement naturels. Nous privilégions beaucoup, comme la plupart des parcs d’ailleurs, le bien-être animal. Il faut savoir qu’on a d’abord fait les espaces pour les animaux plutôt que pour le grand public. Et ce sont des environnements que les gens apprécient. » Et d’ajouter: « Chez nous, les groupes viennent chercher la même chose que les individuels: 24 % d’entre eux se déclarent venir avant tout pour les attractions, 5 % pour les animaux, et 71 % pour les deux. On voit bien que la majorité de nos visiteurs sont attirés par notre concept de mixité. »

Vive les grands espaces

Les grands environnements, c’est aussi l’objet de la dernière extension du Parc de Sainte-Croix dans l’est de la France, à Rhodes (57). Avec ses « grands espaces nord-américains » ce parc animalier a ouvert au printemps dernier une toute nouvelle zone de 8,5 ha. « Cet espace Nouveau Monde, c’est une évolution dans la continuité pour le parc, après deux ans de travaux, mais à partir d’une réflexion engagée il y a déjà une dizaine d’années. La zone est dédiée aux grandes espèces d’Amérique du Nord, dans de grands espaces, avec très peu d’éléments artificiels. Pour nous, il s’agissait de passer d’un parc animalier régional à une destination de courts séjours internationale », précise Clément Leroux, directeur de la communication du Parc de Sainte-Croix. Cet investissement s’est d’ailleurs accompagné de nouveaux lodges afin de compléter ceux ouverts dès 2010.

À l’époque, c’était une première en France, pour une expérience des plus immersives, avec les loups que l’on peut apercevoir juste derrière la baie vitrée du séjour. Les nouveaux « Lodges de la rivière de l’ours noir » sont installés sur pilotis, ils affichent une surface de 49 m2 avec vaste terrasse pour une vue unique sur le territoire de vie des ours noirs et des bisons américains. Il y a aussi « La Grange aux coyotes », pensée comme une grange traditionnelle nord-américaine de 600 m2 et composée de 11 lofts avec mezzanine.

« Nous sommes météo dépendants et les hébergements nous permettent de pérenniser notre activité. Nous avons eu 334 000 visiteurs l’an passé, pour 180 000 il y a 10 ans. Le Nouveau Monde est une accélération de la dimension du parc et nous répondons à une nouvelle attente, celle du retour à la nature, avec un intérêt évident pour la biodiversité, l’écologie, la pédagogie, le bien-être animalier… En fait, tout ce qui était une raison de ne pas venir avant est devenu une motivation pour le faire maintenant. D’ailleurs, sur les premières tendances de l’année concernant la fréquentation, nous sommes encore en progression sur les années record », note encore Clément Leroux.

Si globalement la part des groupes se veut plutôt stable au Parc de Sainte-Croix, ce qui évolue le plus ce sont les séminaires. Logique, en regard de la capacité d’hébergement qui grandit. « Nous avons reçu 30 séminaires depuis juin. Nous en avons 15 de programmer sur septembre et encore une vingtaine de demandes en cours. Pour nous, c’est une vraie tendance de marché, et nous faisons partie des 10 parcs qui ont le plus investi pour ça avec désormais 48 lodges et un hôtel nature de 44 places. »

La conservation de la nature

Tous les zoos et parcs animaliers doivent s’engager au respect de l’arrêté ministériel du 25 mars 2004 notamment en ce qui concerne l’investissement dans la conservation de la biodiversité avec un rôle primordial à jouer dans la sauvegarde des espèces menacées. C’est un tronc commun imposé et, bien évidemment, pour la plupart d’entre eux, d’abord une vocation de longue date afin de sensibiliser le grand public à cette conservation. Sur ce point, nous vous invitons d’ailleurs à lire l’interview publiée dans les pages qui précèdent ce dossier d’Arnaud Bennet, président du PAL mais aussi président du SNELAC (Syndicat national des espaces de loisirs, d’attractions et culturels). Chaque parc animalier a son programme: Beauval Nature, la Fondation de la Nature au PAL, Sainte-Croix Biodiversité, Thoiry Conservation… Les engagements sont innombrables, précieux et financés en large partie avec les propres recettes des parcs. Un élément mis en avant par le Bioparc de Doué-la-Fontaine (49), comme nous le souligne Manuel Lomont, son responsable de la communication, de l’éducation et du management environnemental: « Nous avons deux grandes spécificités. Nous sommes d’abord le seul zoo troglodytique au monde, ce qui amène une ambiance de visite très particulière. Il s’agit d’une succession de carrières que l’on joint par des tunnels, chaque carrière ayant une ambiance très différente selon les espèces que l’on y présente. Nous avons par exemple des carrières extrêmement végétalisées quand on veut évoquer l’Afrique équatoriale, entre autres avec des cascades, alors qu’on peut aussi découvrir des carrières très sèches avec très peu de végétation pour présenter des espèces d’oiseau rupicole d’Amérique du Sud. Ce sont de vastes espaces d’immersion. Nous sommes ensuite le parc qui contribue le plus au regard de son chiffre d’affaires à des actions de conservation de la nature. Une part importante des prix des billets de nos visiteurs part ainsi sur nos 25 projets Nature sur tous les continents. On travaille en direct avec des ONG. Pour nous, ces budgets avoisinent les 150 000 à 200 000 € chaque année. Au Bioparc, en fait, nous choisissons nos espèces, celle que nous présentons, non pas parce que c’est un lion blanc ou parce que c’est une espèce énorme ou spectaculaire, mais en priorité parce que cet animal va pouvoir, par sa présence, parler à nos visiteurs de sa situation dans son pays d’origine. Nos animations ne sont pas des spectacles, nous ne faisons pas de dressage. Nous essayons surtout de mettre en avant le spectacle de la nature. Lorsque l’on rentre dans la plus grande volière d’Europe, où il y a plus de 500 oiseaux en vol, les couleurs, les odeurs et les bruits que ça génère sont forcément très propices à un émerveillement et donc à une curiosité pour s’instruire sur les raisons qui font que cette espèce est au bord de l’extinction. »

Le Bioparc de Doué-la-Fontaine réalise entre 220 000 et 250 000 entrées chaque année, avec une moyenne à la hausse de 0,5 à 1 % de progression par an. « C’est stable et solide avec, selon les années, une part de groupes allant de 9 à 12 %. Nous sommes globalement sur un bon cru 2019, et on ouvre une grande nouveauté l’an prochain avec la création du Cratère des Carnivores. »

Pour les groupes, le Bioparc dispose par ailleurs d’un levier pour spécialiser une visite en regard de la composante même du groupe, scolaire ou affinitaire par exemple. La visite libre s’effectue en 4 heures environ, à la journée et à son rythme. Mais elle peut aussi s’effectuer en compagnie d’un soigneur animalier pour découvrir les espaces emblématiques du site, durant 2 heures. Avec ce forfait dit « Privilège » les groupes peuvent ainsi choisir deux expériences à vivre, parmi six proposées à la carte: approcher et caresser un reptile; assister à la course des guépards; visiter la cuisine animalière; préparer et donner un goûter aux primates; découvrir la gestion des oiseaux de la grande volière et assister à leur nourrissage; réaliser une empreinte en argile (pour des groupes à majorité d’enfants).

La suite du dossier Marché des parcs animaliers dans le numéro d'octobre de Bus&Car Tourisme de groupe N°88

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