Luc Mazuel, consultant Agence Kipik, auteur de l’étude sur le slow tourisme pour la DGE: « Un gros volume de tourisme potentiel »
Spontanément, ce n’est pas ce à quoi on pense. Tout dépend où l’on place le curseur du groupe: une tribu d’amis jusqu’à 20 personnes, une famille élargie… Je trouve que c’est en cours, par exemple le domaine de Riberach fait du tourisme d’affaires, ou Sud Rando travaille maintenant avec des plus gros comme Allibert Trekking parce qu’ils ont la même sensibilité.
Il y a des adjonctions de niches, de sensibilité. Et tout le monde y trouve son compte, pour une question de coût les gens choisissent des produits qui se prennent en groupe. J’y crois, c’est transférable! Il en va de même avec le bio qui était réservé à quelques bobos. Je crois que l’éco-tourisme commence par des gens sensibles, militants. Et maintenant de jeunes Chinois veulent découvrir des caves à fromages.
L’anglicisme slow m’agace, on y voit un effet de mode, or derrière il y a un changement radical. Je crois au retour à une proximité, à un voyage peu lointain, à une certaine intimité avec les hôtes. Il y a une envie de changer les habitudes de consommation, avec un choix qualitatif, c’est un changement sociétal. Et a fortiori quand il s’agit de nos vacances, de ce moment de retrouvailles, on est vraiment au-delà de la tendance.
Le temps du slow est vraiment devant nous. Il y a un gros volume de tourisme potentiel. J’y crois vraiment, mais cela suppose l’adaptation de nouvelles structures.
Ces nouveaux acteurs sont très différents. Ces artisans innovent au niveau de la consommation, de l’énergie, des mobilités… Ces gens se croisent dans des réseaux informels. Ce sont de nouveaux types d’acteurs, alternatifs. Cela crée des dynamiques sur les territoires, il y a une mise en relation.