Les opérateurs déclinent de nouveaux codes d’hospitalité, privilégiant les espaces de rencontre et de partage, pour des clients en quête d’expériences uniques. On y dort en chambres partagées ou privatives; on profite d’espaces communs généreux et conviviaux; on peut y manger bio et local, s’y détendre et/ou travailler… Ces lieux à vivre ensemble, pour des séjours tout en confort, connectés/déconnectés, fun et à prix abordables offrent de nouvelles alternatives aux groupes.
D’abord développé dans les grandes villes, le concept d’hostel se déploie depuis 2015 en montagne. Cette nouvelle génération d’auberges de jeunesse design, confortables et à prix tout doux se multiplie en stations. Le premier hostel a ouvert à Châtel en juin 2015. Une création d’un enfant du pays, Jason Baud, revenu d’un job en auberge de jeunesse en Nouvelle-Zélande avec un projet bien à lui: la transformation d’une ancienne colonie de vacances en un hostel convivial de 70 lits en chambres doubles et dortoirs, Le 1861. Depuis, cinq autres hostels ont vu le jour.
Station de ski prisée des jeunes, Les 2 Alpes était le lieu idéal pour implanter le premier People Hostel en montagne de France Hostel (présent à Paris, Marseille et Strasbourg). Ouvert en décembre 2018, il vise un public jeune et festif avec ses 92 chambres privatises et dortoirs, soit un total de 364 lits et 350 m2 d’espaces communs aménagés dans une ancienne résidence réhabilitée, surélevée et agrandie. Ses autres plus? Un binôme chef et nutritionniste pour des repas simples et équilibrés et un bracelet Kifétou (checking, paiement sans contact, clé…).
En décembre 2016, le Drômois Christian Salomon ouvrait son Moontain Hostel à Oz-en-Oisans, station piétonne de l’Alpe d’Huez Grand domaine (38). Aménagé dans un grand chalet (l’ex Hors-Piste) bordé de sapins, il a été conçu comme un lieu d’échange et de partage. L’intérieur a été imaginé par Matthieu Rochas, un ancien de la maison Chanel: en rez-de-chaussée un vaste espace d’accueil, de détente et de restauration (bio et locale) et, en étages, une vingtaine de chambres privatisables ou à partager à 4, 6, 8 ou 12 personnes. Chaque lit est équipé d’une liseuse, d’un rideau occultant, de prises électriques et USB.
Les Lyonnais Frank Delafon et Johan Didou ont ouvert cet hiver leur deuxième hostel en montagne, à La Plagne (73). Ce cinquième Ho36 prolonge l’état d’esprit qui fait leur succès. Central et à deux pas des pistes, il abrite 31 chambres (23 classiques pour 2, 4, 5 ou 6 personnes et huit à partager pour 4 à 6 personnes) et quatre lofts privatifs, pour des nuitées confort à prix tout doux (à partir de 25 € en chambre partagée), un espace restauration XXL (150 couverts) avec bar à cocktail et chilling room ouverte sur la station. Un Ho36 tout en couleurs signé Alexandra Malgrain.
Depuis décembre, Piau-Engaly (65) abrite le premier hostel des Pyrénées. L’ancienne résidence de tourisme transformée en « immeuble de vie » tout en couleurs de 2 000 m2 par VO Architecte dispose de chambres doubles classiques, de dortoirs de 8 à 10 personnes et d’une soixantaine de cabines avec hublots pour 1, 2 ou 4 personnes, soit au total 290 lits. Autour du bar (22 mètres de long!), 300 m2 d’espaces restauration de l’alcôve intimiste à la table pique-nique à partager à 20. Et en guise de couvre-chef, un roof top pour casser une graine au soleil. Le concept est appelé à se multiplier dans toute la chaîne pyrénéenne.
Les créateurs d’hostels n’ont pas le monopole de l’innovation en montagne. Moins ciblés Millennials, d’autres établissements cassent les codes, surfent sur la convivialité et le mixte d’hébergement.
Romain Trollet bouscule l’hôtellerie chamoniarde. Trois ans après son 4* Héliopic Sweet et Spa élevé au pied de l’Aiguille du Midi, il a ouvert en 2016 un 3* convivial, ultra-connecté et accessible: le RockyPop. Sa déco (signée Leslie Gauthier) est tonique et colorée (façon pop culture des années 1980) et son lobby déjà un terrain de jeux. Ses 148 chambres pensées pour 2, 4 ou 12 personnes sont ultraconfort et à prix mini (nuitée à partir de 10 € par personne!), ses espaces restauration décalés (ambiance foodtruck ou banquise japonaise), ses espaces partagés ludiques…
Ce fut vraiment un palace, le mythique Savoy ouvert à Chamonix en 1904, racheté par Élie de Rothschild en 1960, puis loué dès 1963 au Club Med. La Folie Douce y a installé cet hiver son premier spot hôtelier, sportif, festif et accessible à tous. Cet établissement type 4 et 3* parie sur le mélange des ambiances (déco année folle côté lounge bar, feutrée au Janssen bar, contemporaine et épurée dans les chambres), déploie un mix d’hébergement (141 chambres Premium et 109 Access dont 29 en dortoirs pour 4) et des prix doux. À partir de 37 €/lit en dortoir.
Une ancienne gare d’arrivée de téléphérique (le Solaise, premier de Val-d’Isère installé en 1933) transformée en hôtel-refuge ultra-cosy, un restaurant d’altitude panoramique reconstruit, une extension (l’aile est) avec piscine et spa… Situé à 2 551 mètres d’altitude, le lieu est unique. Ses concepteurs et propriétaires, l’architecte Jean-Charles Covarel et Jean-Claude Borel, prévoient l’ouverture de ses chambres (34), des appartements (3), du dortoir en vieux bois de 14 lits et de l’aile est en novembre 2019.
C’est dans le nouveau quartier des Alpins libéré de la caserne du 7e BCA, que le groupe Chalets des neiges construit avec Restoleil son premier Base Camp Lodge, un lieu de vie à la déco décalée signée Stéphane de Coster (Plus Haut Design). Conçu par l’atelier Studio Arch, il proposera en décembre 2019, 88 chambres dont 71 en configuration classique pour des nuitées premium ou économiques et 11 en espace à partager pour un total de 63 lits (en dortoir, capsule, en tente et en cabine de téléphérique) à petit prix. Également prévus, un restaurant (300 couverts) avec espace steack house, un pub avec scène pour des concerts live…