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Nîmes: la renaissance à la sauce romaine

Destination | publié le : 01.12.2018 | Dernière Mise à jour : 06.12.2018

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  • Christian Goutorbe

Nîmes, aujourd’hui en pleine maturité urbanistique, rayonne entre modernité et romanité. Même sans le label Patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco qui se fait attendre, la cité gardoise déroule ses atouts et renouvelle son offre, notamment comme base d’exploration d’un département riche en opportunités.

Qu’importe si les experts de l’Icomos (Conseil international des monuments et des sites) ont, l’été dernier, savonné la planche de la candidature nîmoise au Patrimoine mondial de l’Unesco, la cité romaine, même recalée cette année, jubile. Car depuis juin dernier, par la grâce des huiles romaines, la ville est devenue la nouvelle coqueluche touristique. Nîmes croule sous les compliments des visiteurs qui (re)découvrent le patrimoine exceptionnel de cette ville moyenne (120 000 habitants) dont l’image est calquée sur celle de ses arènes et des débordements festifs de ses ferias de Pentecôte et des vendanges.

Il faut dire que la vraie révolution est arrivée avec l’inauguration d’une pépite architecturale: le Musée de la Romanité posé à deux cents pas de gladiateur, à peine, de l’amphithéâtre le mieux préservé de tout l’ancien empire romain. Début novembre, ledit musée, imaginé par l’architecte-urbaniste franco-brésilienne Elizabeth de Portzamparc, a très largement explosé ses objectifs de fréquentation avec 130 000 visiteurs. Cerise sur ce gâteau, le taux de satisfaction des visiteurs, caresserait les 95 %. Après avoir marché dans les couloirs du temps, celui des Romains et de nos ancêtres les Gaulois, les visiteurs peuvent à loisir arpenter les pavés du cœur de ville réinterprété de Nîmes, débarrassé de ses voitures au profit d’un tram-bus performant.

Mise en lumière

Depuis cinq ans, la municipalité a engagé des travaux d’urbanisme et de mise en lumière qui peuvent inspirer des visites de soirée, notamment sur le boulevard Feuchères. Cette artère, désormais sans circulation automobile, permet de relier la gare SNCF à l’esplanade qui jouxte l’amphithéâtre romain. L’illumination des jardins de la Fontaine par Guy Geoffroy est encore plus réussie. Elle a reçu le deuxième prix Lumières 2018 au printemps dernier. « Ici, la visite à pied s’impose. Le centre-ville est à taille humaine. Et on peut très facilement se déplacer d’un point à un autre, depuis les jardins de la Fontaine jusqu’aux arènes. Tous les sites sont proches et les autocars peuvent se garer en périphérie immédiate du cœur de ville », explique Xavier Labaune, directeur de l’office du tourisme. « Le système de dépose-minute est possible à hauteur du Carré d’Art et à proximité immédiate du Musée de la Romanité. »

L’office attend les premières retombées de l’ouverture du Musée de la Romanité. « On peut espérer un rallongement de la durée des séjours dans notre ville. À date on est à 1,6 jour. On espère atteindre la moyenne de 1,8 jour ce qui serait déjà une belle performance. Nous sommes idéalement positionnés pour héberger et ensuite permettre l’exploration vers des destinations prisées aussi différentes que les Alpilles, la Camargue, les Cévennes, Arles, Avignon ou le Pont-du-Gard », poursuit le directeur. En attendant les excursions et autres escapades, pour les plaisirs de la vie, il convient de cheminer dans l’Ecusson de Nîmes. D’abord il faut aller toiser la Maison Carrée, superbement restaurée. Et faire un détour par son pendant contemporain de l’autre côté de la place, le Carré d’Art contemporain Jean-Bousquet, construit en 1993 par Sir Norman Foster. C’est dans ce grand bâtiment de verre et de béton que l’on peut découvrir les collections d’art contemporain de la ville. Jusqu’au 24 mars 2019 on peut apprécier un captivant accrochage des œuvres de Picasso sous l’angle du grand peintre et des conflits guerriers. Surtout, le Carré d’Art dispose d’une terrasse bar-restaurant qui offre la meilleure perspective, en plongée, sur le monument de la Maison Carrée et sur les toits de Nîmes. Le Ciel de Nîmes est particulièrement apprécié à l’heure du déjeuner à la fois pour sa cuisine à base de produits locaux et de saison.

Déambulation dans l’écusson

On ne saurait visiter Nîmes sans pousser, pour se délasser, jusqu’aux jardins de la Fontaine, pure création urbanistique du XVIIe siècle pour occuper un espace majeur prisé des Romains. C’était le temple de Diane, très vaste sanctuaire, monument à vocation artistique et culturel, lui-même érigé sur un site de culte gaulois. On peut admirer un vestige intéressant de ce sanctuaire. À l’autre extrémité de l’Ecusson, il faut aussi découvrir la porte Auguste, préservée mais enchâssée dans la ville. Entre les jardins et la porte, la traversée de l’espace urbain est très touristique, avec ses places méditerranéennes (place du Chapitre, place aux Herbes, place de l’Horloge, place du Marché, place de la Calade) avec un charme indéniable qui appellent à se poser en terrasse.

Il faut aussi sillonner les ruelles commerçantes (rue de l’Aspic, rue de l’Horloge). Dans ce circuit, les halles de la ville constituent « La » destination gourmande et conviviale par excellence jusqu’au déjeuner. À la demande, l’office du tourisme organise des dégustations (groupe maxi de 15 personnes) pour bénéficier de la convivialité des étals et pour déguster les spécialités locales: tapenade, brandade, huiles d’olive, vins des Costières. Pour le plaisir encore, il faut découvrir les bars de Nîmes, ses brasseries nombreuses, endiablées au moment des ferias, majestueuses le reste du temps qui passe: Le Napoléon (boulevard Victor-Hugo), La Grande Bourse et Les Trois Maures, aux portes des arènes.

Des hôtels très particuliers

Nîmes n’est pas seulement riche de ses origines romaines et de ses bistrots. La prospérité des commerçants de la ville à partir du XVIe siècle, dans le domaine des tissus, puis de la soie et de la vigne, a laissé dans le cœur de la cité une collection très complète d’hôtels particuliers construits aux XVIIIe et XIXe siècles. Ces chefs-d’œuvre de l’architecture se visitent via l’office du tourisme qui détient « les clefs de toutes les portes », dixit Isabel Boyer, la responsable Groupes de l’OT. La période contemporaine, à partir de 1984, et l’avènement de Jean Bousquet à la mairie ont complété la mise en scène urbanistique avec les interventions remarquées des grands architectes mondiaux: Jean Nouvel, Jean-Michel Wilmotte, Sir Norman Foster et donc dernièrement Elizabeth de Portzamparc avec sa façade de plaques de verre. C’est ce qui aurait décoiffé les puristes obnubilés par la confrontation avec les pierres séculaires de l’amphithéâtre. Gageons que pour la probable candidature nîmoise à l’Unesco en 2020, la création contemporaine sera inscrite dans le paysage comme une richesse supplémentaire.

 
1) Insolite

• Escape game dans les arènes

L’opérateur touristique des grands édifices romains nîmois propose un programme groupe (à partir de 20 personnes) très complet avec visite des arènes assistée par audio-guide, projection du film à l’intérieur de la Maison Carrée et découverte de la Tour Magne. Culture-Espace propose un Escape game dans l’amphithéâtre. Durée de la partie limitée à deux heures sur tablettes fournies. À réserver. www.culturespaces.com

• Château d’Or et de Gueules à Saint-Gilles

À 20 minutes de Nîmes. C’est l’une des belles adresses pour découvrir la Costière de Nîmes, cette succession de collines au sud de la ville. Dans leur château, Diane de Puymorin et Mathieu Chatain reçoivent divinement bien les visiteurs pour déguster (AOC costières de Nîmes) et pour sillonner les vignes en suivant un sentier pédagogique. À réserver. chateaudoretdegueules@wanadoo.fr

• Les oliviers de Jeanjean à Saint-Gilles

À vingt minutes de Nîmes, ce domaine familial de trente hectares est la meilleure adresse pédagogique pour plonger dans l’oléiculture. Les parcelles se visitent sous la conduite de Fabien: 10 000 pieds, 7 variétés dont la reine Picholine classée en AOP. En 1 h 30, vidéo et dégustation comprise (tapenade, huile, olives confites). www.oliveraie-jeanjean.com / bienvenue@oliveraie-jeanjean.com

• Les halles de Nîmes

Le ventre de Nîmes se porte bien, de bonne heure et de bonne humeur. Soixante professionnels des métiers de bouche et apparentés forment une équipe soudée et conviviale pour tirer le meilleur parti des produits locaux. Jusqu’à 13 heures. halles@ville-nimes.fr

• Le Comptoir de Mathilde

Rue de l’Aspic, voici le petit royaume de la gastronomie à emporter et de la friandise absolue. Bocaux de babas au rhum, pâte à tartiner maison à partir d’ingrédients locaux fabriqués chez les voisins de la Drôme provençale. Chocolats et, bien sûr, mille et une gourmandises. nimes@lecomptoirdemathilde.com

 
2) Nos recommandations

→ Renaissance de l’Imperator

Sous la conduite de l’architecte Marcelo Joulia, Maison Albar promet de faire de l’Imperator un 5* mêlant le meilleur de la technologie et la patine du temps quand Ava Gardner, Ernest Hemingway ou El Cordobès rodaient dans les jardins. En mai prochain, il proposera 56 chambres et 6 villas, un Spa avec piscine dans le mythique jardin. En cuisine, Pierre Gagnaire.

→ Les Jardins Secrets 5*

L’établissement porte bien son nom, en plein cœur de l’Ecusson. Installé dans un ancien relais de poste du XVIIIe. Luxe discret. Seulement 14 chambres.contact@jardinssecrets.net

→ Novotel Atria 4*

Pour mieux accueillir les stars de foot et autres VIP, AccorHôtels modernise ses 120 chambres idéalement situées à 2 mn de l’esplanade puis de l’amphithéâtre.hO985@accor.com

→ C Suite 4*

L’ancien Mercure a accouché de C Suite, totalement refait, au cœur d’un parc à 3 km de l’amphithéâtre. 83 chambres supérieures ou junior suite.contact@c-suite.fr

→ Nîmotel 3*

L’établissement rénové est situé en ville active à l’extérieur du centre. C’est la base arrière idéale pour ceux qui veulent rayonner autour de Nîmes.contact@nimotel.com

→ Gastronomie

Mas de Boudan. Le jeune chef Jérôme Nutile, MOF, s’est installé à l’extérieur de la ville avec son étoile prometteuse.www.jerome-nutile.com

→ Le 2 de Franck Putelat

Le chef étoilé de Carcassonne a posé ses casseroles sur la plus belle terrasse de la ville, avec vue sur les arènes et les toits de la cité romaine. Le bistronomique du musée offre différentes formules pour les groupes, y compris en salle privatiséecontact@latabledu2.com

→ Le Winebar

Michel Hermet est une figure de la ville et du monde de la sommellerie. Il connaît mieux que personne les joyaux viticoles languedociens. Face aux arènes, le Winebar propose une formule groupe à 23 € (entrée, plat dessert, vin et café), en salle privatisée. Jusqu’à 80 personnes. winebar@wanadoo.fr

 
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Musée de la romanité : éloge de la légèreté

« L’idée, c’était de mettre de la légèreté face à la force extraordinaire qui se dégage de l’amphithéâtre. Si j’avais pu, j’aurais même posé le musée sur des pilotis. Mais nous sommes en zone sismique », explique Elizabeth de Portzamparc, qui signe ce Musée de la Romanité, magistral et harmonieux. Pour faire léger, l’architecte franco-brésilienne a imaginé une façade en lames de verre comme un drapé romain, une rue intérieure comme dans les grandes villes de l’art avec exposition du propylée reconstitué du sanctuaire de la Fontaine. Ladite rue dessert la librairie du musée, le café, le restaurant et, luxe absolu, un jardin botanique ouvert au public. Au sol? Les vestiges des anciens remparts. Et dans le ciel, sur la façade de verre miroir, les reflets changeants des nuages par-dessus les arbres. Dans le musée? Un escalier à double vis façon Chambord pour accéder à la collection permanente de 5 000 pièces puisées dans le plus bel inventaire européen de la romanité (25 000 pièces). L’organisation muséale est fluide, limpide, digitale souvent, interactive. La visite guidée permet d’arpenter les couloirs du temps en 1 h 30. Plus les expositions temporaires. Pour des groupes ambitieux la privatisation du musée est préconisée, en début de soirée, après la fermeture pendant deux heures avec organisation d’un cocktail dans les espaces restauration des étages supérieurs et panorama exceptionnel sur les arènes. Le toit terrasse végétalisé offre un point de vue exceptionnel sur la ville.

www.museedelaromanite.fr

Contact groupes. Manon Agullo. 04 48 210 220.

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