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Atelier 2

Les groupes sont-ils toujours les bienvenus?

Événement | publié le : 01.02.2018 | Dernière Mise à jour : 27.03.2019

Dans certaines destinations, les touristes commencent à provoquer un certain rejet, de la part de la population locale, qui se sent envahie, et de la part des autorités, qui maîtrisent difficilement les conséquences de cette popularité.

Même si les groupes en autocar peuvent peser sensiblement sur les chiffres de fréquentation d’un site touristique et donc ses recettes directes et/ou périphériques, sont-ils pour autant toujours les bienvenus? Certaines grandes villes européennes (mais pas que) ont commencé à imposer de véritables contraintes d’accès, voire des interdictions, aux autocars. Alors quel dialogue instaurer avec les élus et responsables touristiques? Quelles solutions proposer pour associer harmonieusement fréquentation et qualité de visite?

« C’est une vraie tendance. Pour 2018, Amsterdam modifie son plan d’accès. Les autocars en centre-ville, en pose et dépose, c’est aussi terminé », précise Sylvie Royer, responsable commerciale et production groupes chez Club Alliance (91). « Donc moi je pense que c’est un combat perdu d’avance, car c’est un confort pour tout le monde, y compris pour les touristes, de ne pas avoir de nuisances visuelles et sonores sur des lieux qu’ils viennent visiter. Maintenant, la problématique, si on tend vers ça, c’est de proposer des solutions adéquates pour le stationnement. Si l’on prend l’exemple de Paris, je pense que tout le monde continuera d’aller voir Notre-Dame, même si le car ne se gare pas à côté. La seule chose c’est que, effectivement, il y ait des propositions, avec les professionnels, pour des zones de pose et de dépose réglementées et des stationnements envisageables. Après on s’adaptera. »

Au final, la voix du tourisme porte-t-elle vraiment? « Le problème, c’est bien que la cause du tourisme n’est pas défendue », renchérit Guillaume Devals, directeur de Voyages Triangle (12). « Ce n’est pas normal que l’on laisse le pouvoir à certains maires. Ce n’est pas un sujet municipal, c’est un sujet national. Qu’il y ait une volonté de régulation des sites, c’est tout à fait normal, mais il ne faut pas que ça dépende du bon vouloir d’un accord politique local. On sent que c’est complètement désorganisé, il n’y a pas de stratégie globale au niveau national. Moi je suis toujours assez choqué et surpris de la façon dont on est représenté au niveau de la profession. Et je ne parle pas qu’au niveau du car. »

Plusieurs exemples existent néanmoins, dans des villes de premier plan pour le tourisme comme Venise en Italie, où la question ne se pose pas d’emprunter les transports en commun à partir de la station des cars. « Après, il y a des expériences comme ce qui a été fait sur le Mont-Saint-Michel qui sont globalement des échecs quand même, où il y avait une problématique de stationnement et la solution n’a pas été satisfaisante », explique pour sa part Olivier Bonvarlet, responsable service groupes chez Voyages Mariot (59). « Cela a été assez mal pensé. Ils s’aperçoivent que c’est compliqué à mettre en place et le coût de l’installation, ainsi que de l’exploitation des navettes, ça revient extrêmement cher. Dans la gestion du système, ce n’est pas une réussite, avec des investissements lourds. »

Si l’accès en autocar, au plus près d’un site à visiter, n’est pas possible, diverses solutions d’acheminement existent par ailleurs. Exemple avec la plateforme multimodale de Cassis qui permet d’accueillir des autocars gratuitement, avec des installations spécifiques pour le repos des chauffeurs pendant que les passagers sont conduits en centre-ville par un petit train touristique (une initiative qui a d’ailleurs permis à l’Office du tourisme de Cassis de remporter le prix du Meilleur Accueil Groupes aux premiers Trophées du Tourisme organisés par Bus & Car – Tourisme de Groupe en décembre dernier). Où que ce soit, cette solution peut paraître intéressante, mais comme le souligne encore Sylvie Royer, « il faut au minimum que les navettes aient la capacité d’un car. Si ce sont des navettes de 20 places, ce n’est pas assez ».

Se pose aussi, finalement, la question des sites touristiques majeurs, assurément dignes d’intérêt mais particulièrement surchargés en fréquentation à certaines périodes. Le contingentement est-il inévitable? « C’est quand même un enjeu pour nous de préserver ces sites pour pouvoir les vendre ensuite », rappelle Guillaume Devals. Pour autant, réorienter sa programmation paraît bien compliqué. « On ne peut pas éviter les incontournables, alors qu’à la base nos clients ont choisi la destination pour ça. Aller en Italie du nord sans faire Venise, ce n’est pas possible », concède Véronique Dubois, responsable département voyages chez Dupasquier Autocars (54).

Une initiative pour une coopérative?

Au cœur des débats de ce second atelier de Tour & Group 2018, une idée a été lancée, celle d’un regroupement. « Pourquoi ne pas imaginer la mise en place d’une coopérative d’achat, comme cela existe au niveau des agences individuelles. On le fait assez pour l’aérien, mais au niveau des prestations touristiques en France, on ne le fait pas », s’étonne Anne-Sophie Lecarpentier, directrice générale de Périer Voyages (76). À suivre. Peut-être.

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