Des temples d’Angkor, symboles de l’empire Khmer gravés dans la pierre qui attirent et fascinent, à son grand fleuve nourricier, le Cambodge se découvre aussi grâce aux croisières proposées sur le mythique Mékong et l’immense le lac Tonlé Sap. Un voyage au fil de l’eau, paisible et confortable, parfaitement adapté aux groupes.
Si le Cambodge n’est pas le pays auquel on pense forcément pour un premier voyage en Asie, si la croisière fluviale n’est pas le mode de visite et d’hébergement le plus classique, ce périple séduit pourtant par son authenticité et son invitation à la méditation, comme par la qualité des circuits en navire grand confort dont l’essor se poursuit. Dans cette partie de l’Asie du sud-est, les premières programmations sur le Mékong datent du début des années 2010. Elles n’ont cessé de se développer depuis. En atteste le tout nouveau RV Indochine II, cinquième bateau de la flotte CroisiEurope sur ce fleuve (le second commercialisé auprès de la clientèle française) inauguré en septembre dernier à Phnom Penh, la capitale du Cambodge. Ainsi, si la demande est de plus en plus forte, l’offre s’adapte. D’un peu moins de 3 000 pax/an commercialisés jusqu’ici sur la France avec le seul RV Indochine, la compagnie strasbourgeoise devrait passer, sur l’année 2018, à environ 5 000 pax Mékong, grâce au potentiel de ce nouveau navire pouvant accueillir jusqu’à 62 passagers dans ses 31 cabines.
Les croisières complètes vont de Siem Reap au Cambodge, à Hô-Chi-Minh-Ville (Saïgon) au Vietnam (ou en sens inverse). Pour notre part, nous avons pu vivre ce voyage au fil de l’eau, jusqu’à Phnom Penh, un parcours exclusivement cambodgien.
Arrivée sur Siem Reap, au nord-ouest du pays. C’est ici, à quelques kilomètres de la ville, que l’on trouve les splendeurs du Cambodge, les vestiges d’une des plus fabuleuses cités du monde ancien. Les temples d’Angkor, disséminés dans la forêt, dans la jungle même, sont les témoins de l’empire Khmer. Nul besoin d’être bouddhiste pour apprécier la sérénité qui y règne. Avant de naviguer sur le Tonlé Sap, puis le Mékong, nous sommes bien ici sur terre, aux racines du Cambodge. Combien y a-t-il de temples à Angkor? Un millier, sans doute, répartis sur quasiment autant de kilomètres carrés. Nous n’en verrons qu’une poignée, érigés entre le Xe et le XIIIe siècle. Celui d’Angkor Vat est assurément le plus célèbre, symbole du pays, faisant toutes les couvertures de guides, et au programme de tous les circuits touristiques. Ne boudons pas notre bonheur de le découvrir. Le cœur du temple révèle plusieurs galeries couvertes de bas-reliefs sculptés qui s’étirent sur des centaines de mètres; majestueux, protégé d’impressionnantes murailles et par des douves aux proportions remarquables, sur lesquelles nous aurons d’ailleurs le plaisir d’effectuer une balade en gondole au coucher du soleil. Magique. Le petit souvenir en plus pour les groupes.
Le temple du Bayon est tout aussi marquant, avec ses énigmatiques visages sculptés dans la pierre, comme autant de sourires pour l’éternité, à ciel ouvert. Dans celui du Ta Prohm, enfin, les arbres ont carrément pris racine dans les monuments en ruine, enserrant les galeries et piliers. Envoûtant, et la nature continue lentement d’y faire son œuvre. Dans ces temples bouddhistes, on peut ressentir un apaisement, une émotion, c’est selon. Chacun y vit son expérience, mais incontestablement, la douceur du Cambodge s’y dévoile déjà.
Un bémol néanmoins: derrière la magie des temples d’Angkor, il y a ses nombreux visiteurs – dont nous avons évidemment fait partie –, toujours plus nombreux chaque année, les vestiges Khmers restant l’attrait majeur du pays. Et avec l’essor du tourisme cela ne devrait pas s’arrêter. Dans Siem Reap, à quelques kilomètres des temples, les constructions en cours de quelques complexes hôteliers en témoignent. Angkor sans la foule? Pas gagné.
Cap ensuite sur le Tonlé Sap, le plus grand lac d’Asie du sud-est. Là encore, la nature est la plus forte. À la fin de la saison des pluies, de mai à octobre, le lac peut atteindre jusqu’à 16 000 km2, recouvrant les rizières comme les forêts qui l’entourent. Sa surface s’étend alors sur cinq à six fois plus qu’en basses eaux, au terme d’une saison sèche qui court, elle, de novembre à avril.
Pour les mêmes raisons, la profondeur du Tonlé Sap varie de 1 à 9 m, avec des zones de pêche qui font partie des plus productives du monde. On ne compte plus les villages lacustres et les longues embarcations de bois et à moteur que l’on croise en descendant vers Phnom Penh, où les eaux du lac rejoignent alors le Mékong. Après avoir pris sa source au Tibet, le grand fleuve nourricier (4 900 km environ) traverse des provinces de Chine, longe ensuite la Birmanie, le Laos, la Thaïlande, et alimente le Cambodge du nord au sud. Puis il coule vers le Vietnam, et son delta à neuf bras, avant de se jeter en mer de Chine.
Le Tonlé Sap, lui, est comme une mer intérieure. Outre son immensité, il se caractérise par un phénomène unique au monde, recueillant durant la saison humide le trop-plein du Mékong, via la rivière qui le relie au grand fleuve. Aussi incroyable que cela puisse paraître, les eaux remontent du Mékong vers le lac, ce qui le fait s’étendre. Et ce n’est donc qu’à la saison sèche que le Tonlé Sap redevient un affluent du fleuve. Ses eaux se retirant, elles laissent derrière elles un sol fertile et des étangs remplis de poissons. Ici, les habitants résident sur des villages flottants, souvent de bric et de broc, ou construits sur pilotis. Le bateau est leur unique moyen de se déplacer, à travers les forêts inondées, sur des étendues d’eau à perte de vue. Et la pêche reste évidemment l’assurance de pouvoir nourrir toute la famille.
La capitale cambodgienne est le point final de notre circuit. Notez qu’elle n’est qu’une étape, le 7e jour (sur 13), du voyage produit par CroisiEurope et reliant Siem Reap à Hô-Chi-Minh-Ville (Saïgon) au Vietnam. Alors que le RV Indochine II y emprunte désormais le Mékong pour poursuivre sa navigation, nous faisons étapes le long de ses quais. Nous parcourons Phnom Penh à pied, en tuk-tuk, comme en autocar. Premier constat, ici, la vie s’accélère, et après les merveilles de pierre d’Angkor, les fastes et dorures du Palais Royal tranchent nettement. Ce Palais Royal est un ensemble de bâtiments, à l’architecture traditionnelle et raffinée, dont une partie sert encore de résidence au roi du Cambodge. Les bâtiments privatifs ne se visitent pas. L’impressionnante salle du trône, comme une pièce maîtresse du Palais, avec sa flèche culminant à près de 60 m, non plus. On peut juste observer ce qu’elle abrite depuis ses portes et fenêtres, mais ni entrer, ni même prendre une photo de son somptueux intérieur, car les gardes veillent attentivement au respect des interdits. Dommage, certes, mais les joyaux ne manquent pas dans cette enceinte. À commencer par la Pagode d’Argent, dans laquelle on accède sans soucis, qui est l’antre d’un bien curieux et précieux Bouddha, en or et orné de diamants! Le Musée national, tout près, regorge lui aussi de sculptures, statues, et autres stèles.
Moins brillant que le Palais Royal, beaucoup plus angoissant, Phnom Penh ouvre aussi aux touristes, par devoir de mémoire, le terrible « S21 », Musée du génocide cambodgien. Cet ancien lycée était un centre de détention, de torture et d’exécution choisi par les Khmers rouges de 1975 à 1979, sous le régime de Pol Pot. Des milliers de prisonniers n’en sont jamais ressortis. Même glaçant, le lieu fait évidemment partie de l’histoire du pays…
La capitale cambodgienne dévoile aussi, aujourd’hui, un mélange d’immeubles ultramodernes et de bâtiments traditionnels. Elle est vivante, se métamorphose avec son développement économique, mais conserve quelques endroits cultes. Pour passer une excellente soirée, passage recommandé par le FCC, ancien Club des correspondants de guerre étrangers, devenu un bar branché à la déco coloniale. Phnom Penh, par ailleurs, fourmille de marchés alimentaires et/ou de bibelots et bijoux. Le marché « russe », entre autres, vous met à l’épreuve de la négociation pour repartir chargé de souvenirs en tous genres.
Pour nous, ce Cambodge au fil de l’eau se termine. Pour vos groupes, il se poursuit, à partir du 8e jour (sur 13) vers le Vietnam, en traversant notamment le très étroit et splendide canal de Chao Gao en direction de Hô-Chi-Minh Ville. D’autres sourires les attendent.
FORMALITÉS
Passeport valide six mois après la date de retour en France + visa cambodgien obligatoire.
ACCÈS
Il faut compter moins de 14 heures de voyage, pour le plus rapide, avec la Thaï Airways (vol quotidien), même si aucun vol direct n’est assuré entre Paris et Siem Reap au Cambodge. Cet accès passe par la Thaïlande: 11 h 30 de vol entre Paris et Bangkok, puis 1 h 30 environ d’escale à Bangkok, enfin, 1 heure à peine de vol de Bangkok à Siem Reap. Air France propose aussi ce même type de trajet (en un peu plus de 14 heures) via Bangkok, et Vietnam Airlines via Singapour.
Comme son nom le laisse entendre, l’Indochine II est le second navire de CroisiEurope à être proposé à la clientèle française désireuse de découvrir, depuis le fleuve Mékong, le Cambodge et le Vietnam. À l’instar de tous les bateaux derniers cris de cet opérateur français, il est classé cinq ancres, soit le plus haut niveau de prestations de la compagnie, avec quelques spécificités. L’Indochine II est un trois ponts de 65 m de long par 13 m de large, entièrement habillé de bois exotiques. Sur le pont soleil, on trouve, sur l’avant, le grand salon-bar panoramique moderne et coloré (110 m2), et sur l’arrière, le bar extérieur, la piscine réfrigérée et abritée sous un auvent, ainsi que le salon de plein air et les multiples transats « bain de soleil ». Le pont intermédiaire, lui, est entièrement consacré aux cabines, tandis que le pont principal (au premier niveau) regroupe d’autres cabines vers l’avant, la réception et la boutique au centre, et enfin, le restaurant (120 m2) à l’arrière. Côté bien-être, en complément de la piscine, notez la présence à bord d’une salle de massage. Au total, ce tout nouveau fleuron de la flotte CroisiEurope peut accueillir jusqu’à 62 passagers dans ses 31 cabines. Celles-ci sont spacieuses (18 m2 ), baignées de lumière avec leurs baies vitrées frontales donnant sur un balcon privatif. L’esprit de la décoration s’inspire de l’époque coloniale, charmant et élégant, mais le confort est bien là: deux lits accolés de 90 x 200 cm chacun, salle d’eau contemporaine (avec sèche-cheveux), pièce wc séparée, bureau, écran TV, coffre-fort, et, évidemment, la climatisation. Ce nouveau bateau navigue de Siem Reap au Cambodge, à Hô-Chi-Minh-Ville (Saïgon) au Vietnam, via Phnom Penh (ou en sens inverse), d’août à avril, et ce pour des circuits-croisières de 13 jours. Comptez de 3 070 à 4 110 €/pers. (sur la base d’une cabine double), selon le pont choisi, principal ou supérieur, et la saison.
Dans l’offre Asie, sentez-vous un engouement pour le Cambodge?
Pour l’année 2018, nous enregistrons globalement une forte évolution vers l’Asie du sud-est. Le Cambodge en fait parti, pour une destination moins classique que les autres. Chez Verdié Voyages, nous la couplons avec le Laos, car les clients ont souvent déjà fait le Vietnam et la Thaïlande.
Quel est le profil type de la clientèle groupe pour une telle destination?
Le Cambodge est devenu une destination à lui tout seul, avec des gens qui veulent vraiment découvrir sa culture, sa population, les temples d’Angkor. L’accueil y est très sympa, on y est bien reçu, ça plaît. Nous programmons cette destination en GIR sur au moins trois de nos brochures, avec des formules variées: du classique en circuit; de l’exploration pour des visites plus insolites, avec une nuit chez l’habitant par exemple; évidemment en croisière, pour plus de confort, et pour ceux qui ne veulent pas changer de chambre tous les soirs. Concernant les groupes constitués, ils sont vraiment de tous types, des CE aux associations entre autres.
Quels avantages voyez-vous à découvrir le pays via une croisière sur le fleuve Mékong et le lac Tonlé Sap?
Je trouve que le produit croisière est très bon avec des moments forts à vivre sur le lac Tonlé Sap, de la traversée des villages lacustres aux excursions en parallèle où l’on peut apprécier la population locale très accueillante. Sur le lac Tonlé Sap, notamment, les paysages sont fabuleux avec cette végétation à perte de vue, mélangée à l’eau. C’est féerique.
→ Hôtel Victoria Angkor 5*
Au cœur de Siem Reap, tout près des célèbres temples dont il reprend le nom du site, le Victoria Angkor est un hôtel des plus élégants. Inspiré de l’architecture coloniale des années 30, l’hôtel est situé face au Parc Royal, et parfaitement intégré dans son environnement naturel. Il dispose de 120 chambres et 10 suites, chacune inspirée de l’histoire de l’Indochine. Ses jardins, qui entourent la piscine d’eau salée, sont magnifiques, tandis que ses coursives, à la décoration authentique, sont d’un charme fou.
→ Bar, restaurant FCC
Situé le long d’un quai, face au Mékong, le Foreign Correspondant Club de Phnom Penh est un des lieux mythiques de la capitale cambodgienne. L’endroit était le Club des correspondants de guerre étrangers, point de rencontre et de détente de ces derniers durant les périodes troubles du pays. S’il dispose aujourd’hui de chambres d’hôtel, il est surtout connu pour son bar et son restaurant, couru par les touristes car typique et vraiment sympa pour y passer une soirée. Il s’agit là d’une ancienne bâtisse coloniale rénovée, meublée « époque » avec une large terrasse ouverte sur la ville.
→ Marché russe
Pour les touristes de passage à Phnom Penh, le marché russe est un passage animé et obligé. Il est situé au sud de la ville, et est réputé pour ses bons prix autant que pour la diversité de ses produits et souvenirs en tous genres. La négociation y est de mise, pour ramener statuettes, étoles, vêtements et autres bibelots.
www.ambcambodgeparis.info site officiel de l’ambassade du Cambodge en France
www.tourismcambodia.com site du ministère du Tourisme du Cambodge (en anglais)
→ Touristes français au Cambodge en 2016: 150 000 (+ 3 %)
→ Nombre de touristes au Cambodge en 2016: 5 millions environ (+ 5 %), dont principalement des asiatiques (Chinois, Vietnamiens, Thaïlandais et Coréens).
→ Prévision de visites pour 2020: 7 millions
→ Population au Cambodge: environ 15 millions d’habitants
→ Température moyenne: 27 °C; décembre et janvier sont les mois les plus frais, tandis qu’en avril et mai, il y fait particulièrement chaud.