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Les vertes prairies de l’Espagne

Destination | publié le : 01.10.2015 | Dernière Mise à jour : 01.10.2015

Auteur

  • Shahinez Benabed

Galice Pour les groupes intéressés par l’idée de découvrir l’Espagne autrement que pour son tourisme balnéaire, la Galice est la destination idéale. Cette « Bretagne ibérique » verdoyante, surtout connue pour abriter la célèbre ville de Saint-Jacques de Compostelle, saura à coup sûr satisfaire les amateurs d’histoire, de culture, mais aussi de gastronomie.

Le tourisme en Espagne a dans l’inconscient collectif l’image d’un tourisme de masse. Avec des voyageurs qui s’entassent dans les complexes hôteliers de la Costa del Sol, de la Costa Brava ou de la Costa Barcelona, avec leurs plages de sable blanc ensoleillées, noires de monde et de draps de plage… Mais le pays du flamenco recèle aussi d’autres richesses inattendues, qui ne cherchent qu’à se dévoiler aux voyageurs désireux de sortir des sentiers battus. Parmi elles: la Galice. Située à l’extrême nord-ouest de la péninsule ibérique, au dessus du Portugal, cette région qui n’est pour autant pas confidentielle, présente en effet de nombreux centres d’intérêt. D’abord à travers ses paysages faits de plages et de falaises escarpées, se précipitant dans l’atlantique tourmenté. En raison de son climat doux, mais pluvieux, que l’on trouvera plus au nord. Ou encore en raison d’une région à la végétation luxuriante, où s’épanouissent camélias, eucalyptus, maïs, vignes… La végétation y est d’ailleurs si présente, et si rafraîchissante, que les touristes ne pourront sans doute pas s’empêcher de penser que l’Espagne, à l’image des terres d’Albion, a elle aussi ses vertes prairies.

Une histoire celte et catholique romane

L’autre particularité de la Galice vient de son histoire. Car contrairement au reste du pays, marqué plus profondément par les invasions arabes dans la culture et l’architecture, celle-ci est avant tout tributaire d’une colonisation plus ancienne, celle de la civilisation celte. Car ce peuple, qui s’y installa autour de 1 000 avant J-C, y vécut isolé pendant près de neuf cents ans, jusqu’à l’invasion romaine en − 137. Sans compter, les nombreuses autres: Wisigoths, Vandales, Maures, etc. , mais qui n’ont jamais déteint sur cette appartenance celte toujours revendiquée aujourd’hui. Comme en témoignent les constructions pour lesquelles l’utilisation du granit est encore très forte, ou encore l’empreinte d’une culture similaire à l’Irlande et à la Bretagne. Ainsi, la Gaita, la cornemuse galicienne, y est pratiquée par près de 10 000 adeptes dans la région. À cet héritage se sont ajoutées, bien sûr, d’autres influences, et notamment – comme d’ailleurs dans toute l’Europe – le catholicisme. Aujourd’hui, la Galice peut s’enorgueillir d’abriter l’une des villes les plus importantes de l’histoire de la chrétienté: Saint-Jacques de Compostelle.

Saint-Jacques de Compostelle: l’incontournable

Cette capitale de la Galice s’avère bien entendu un passage obligé pour tout explorateur des terres galiciennes. Célèbre pour être, depuis le IXe siècle, l’étape ultime du fameux pèlerinage éponyme, elle accueille chaque année, et depuis plus de mille ans, des millions de visiteurs. Parmi eux, on trouve bien sûr de nombreux pèlerins, venus du monde entier, armés de leurs bourdons ou bâtons, de leurs sacs à dos, et pour certains, de leur coquille Saint-Jacques, emblème de la ville et symbole du pèlerinage accompli. Il y a une visite à ne pas manquer: celle de sa cathédrale, imposante et fière, découpant le ciel de ses pierres de granit austères. L’édifice roman, dont la construction a débuté en 1098, abriterait le tombeau de l’apôtre Saint-Jacques qui a converti l’Espagne au catholicisme. Lors des années saintes, à midi, il est possible d’assister à la messe du Pèlerin. Mettant à l’honneur les courageux marcheurs, elle perpétue la tradition du Botafumeiro, cérémonie au cours de laquelle un encensoir grand comme un homme, attaché à une corde, et basculé manuellement au dessus des fidèles. À l’origine, cette tradition servait à parfumer l’édifice, car les pèlerins, autorisés à dormir dans l’église après leur long périple, ne dégageaient pas forcément une odeur de sainteté… La visite peut être complétée par une balade guidée des toits de l’édifice, qui permettra de voir l’étendue de la ville et bien au-delà.

La découverte de la cité se poursuit par l’Hostal de los Reyes Catolicos, un ancien hospice du XVIe siècle, qui accueillait les voyageurs fraichement débarqués, aujourd’hui transformé en hôtel de luxe. Ensuite, il s’agit de se perdre dans le dédale de ruelles médiévales entourant la cathédrale. S’aventurer entre les étals du marché, prendre un verre dans un petit café ou déguster un morceau de la fameuse tarta de Santiago, un gâteau typique de la région, à base de poudre d’amandes. Tout en écoutant un de ces fameux gaiteros jouant des airs traditionnels de cornemuse, croisés au hasard des rues…

Sur les traces de l’Albarino

Quittons Saint-Jacques de Compostelle pour prendre à présent la direction du Sud, le long de la route menant à Pontevedra et s’arrêter au Palaccio de Fefiñanes.

Dominant la place centrale de Cambados, joli petit village situé au bord de l’océan, le bâtiment a été construit au XVIIe siècle. Appartenant toujours à la famille qui l’a édifié, il représente un bel exemple d’architecture baroque civile de l’époque moderne. La visite des lieux permettra de découvrir l’habitat d’une famille de la noblesse galicienne, son histoire, si intrinsèquement liée à celle de la région, mais aussi tout un pan de la gastronomie traditionnelle.

En effet, le Palaccio est aussi le plus ancien lieu de production du vin Albariño, un cépage blanc – considéré d’ailleurs comme l’un des meilleurs d’Espagne – fait à partir du raisin du même nom.

Une dégustation est même proposée dans les caves du domaine. Pour les passionnés de la culture du vin, une visite des vignes, peut aussi être organisée, agrémentée de commentaires sur la viticulture locale.

L’île de A Toxa

Après cet arrêt rafraîchissant, un petit détour par l’île de A Toxa, non loin du Palaccio, s’impose. Ce havre de paix a l’avantage de présenter de multiples intérêts. Outre le fait qu’il dispose d’un casino, d’un terrain de golf, et qu’il recèle d’espaces naturels d’une rare beauté, il abrite aussi l’Hermitage de San Caralampio. Datant du XIIe siècle, il a la particularité d’avoir des façades entièrement recouvertes de coquilles Saint-Jacques, sur lesquelles les pèlerins et visiteurs de passage y gravent une inscription. En outre, l’île de A Toxa est aussi réputée pour être une station balnéaire aux pouvoirs extraordinaires. En effet, la légende raconte qu’au XVIIIe siècle, un prêtre de la région y abandonna son âne malade, étant trop triste à l’idée de le voir mourir. Revenant sur l’île quelques jours plus tard pour enterrer le pauvre animal, il découvrit avec stupeur que, non seulement l’âne n’était pas mort, mais qu’il avait en plus recouvré la santé! Ce miracle fut alors attribué à la boue et aux eaux de l’île, riches en sodium, magnésium, fer et calcium, et bénéfiques selon certains pour les personnes souffrant de problèmes respiratoires ou de peau. Et si les touristes veulent vérifier par eux-mêmes le pouvoir de cette eau magique , il leur suffit d’acheter un des savons vendus sur le site.

Combarro la pittoresque

La visite de la Galice ne saurait être complète sans la visite de ses petits villages de bord de mer. Parmi eux figure Combarro. Situé à 25 km de l’île de A Toxa, il est typique des villages de pécheurs encore nombreux dans la région. Ses rues tortueuses, ses horréos (greniers de granit surélevés pour protéger la nourritures des souris), et ses petites places de granit occupées par les anciennes du village, n’y sont que quelques-uns des témoignages des traditions de la Galice. Pour tirer profit au mieux de cette visite, là aussi, il faut prévoir du temps libre dans le programme pour la flânerie, tout en profitant de l’un des nombreux cafés en buvant le vin au bol et en dégustant des tapas au poulpe.

Pontevedra à pied

Dans la découverte de l’histoire et de la culture Galicienne, il faut aussi compter sur Pontevedra. Capitale de la province éponyme, elle aurait été connue dès l’Antiquité grecque, mais c’est à l’époque romaine que remonte la première citation de la ville. Riche d’un important patrimoine religieux et civil, elle permet de découvrir en un seul endroit, un condensé d’époques architecturales qui ont marqué l’Espagne et la Galice. Un condensé que l’on ne peut apprécier qu’à pied (la majeure partie de la ville est piétonne). Parmi les monuments qui valent le détour, il faut mentionner la basilique Sainte-Marie Majeure construite au XVIe siècle, l’église arrondie de la Pélerine (XVIIIe siècle) ou encore le palais Garcia Florez du XVIIIe siècle. La ville abrite aussi le musée de la province de Pontevedra, qui mérite qu’on s’y attarde. Installé dans cinq bâtiments, il rassemble à la fois des collections archéologiques, des sculptures religieuses, des peintures du XVe siècle au XVIIIe siècle, etc. L’un de ces bâtiments, le palais Sarmiento, est entièrement dédié à la peinture galicienne, et offre un voyage dans le temps à travers l’art et l’histoire de la région et de ses artistes.

Baiona et la découverte de l’Amérique

Direction Baiona, plus au Sud. Cette ville, fondée en 140 av.-JC est notamment célèbre depuis qu’en 1493, la Pinta, la caravelle de Martin Alonso Pinzon, accosta et annonça pour la première fois la découverte du Nouveau Monde à l’Europe. Une réplique de la mythique caravelle fait office de musée de la Navigation. À voir également: l’impressionnante péninsule de Monterreal et son majestueux Parador, une forteresse faisant face à la mer. Et s’il reste encore un peu de temps, pourquoi ne pas poursuivre par Tui? La petite ville, située à l’extrême sud de la région, est riche d’un patrimoine architectural impressionnant à travers ses églises, ses miradors et ses petites ruelles caractéristiques. Sur les hauteurs, à proximité de la cathédrale, les côtes portugaises, uniquement séparées par le Río Miño, le fleuve qui marque la frontière entre les deux pays, s’offriront alors aux regards.

Restauration: bons plans

La gastronomie galicienne est célèbre pour ses fruits de mer (pousse-pieds, coquilles Saint-Jacques, etc.) et ses empanada (petits chaussons farcis).

– S’adaptant à toutes tailles de groupes, le restaurant de l’hôtel Pousada del Castillo, à Soutomaior dans la province de Pontevedra, peut accueillir de dix à 400 personnes. On y déguste différentes spécialités de la région et de l’Espagne, telles que jambon ibérique, souvent appelé Pata Negra.

(Contact:info@hotelpousadadelcastillo.com)

– Situé à quelques minutes à pied du centre historique de Tui, Le Silabario, restaurant de l’hôtel Colón Tui *** peut accueillir jusqu’à 250 personnes. Les plats mêlant tradition et modernité ont de surcroît l’avantage d’être copieux (http://www.hotelcolontuy.com/en/inicio).

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