La grande tournée des offices de tourisme

SUR LA SCENE des acteurs touristiques du marché groupes, les institutionnels que sont les offices de tourisme et syndicats d’initiative ont ausi leur rôle à jouer. Et ils sont d’ailleurs nombreux aujourd’hui à travailler cette clientèle. “Nous sommes sur le terrain et nous avons une bonne connaissance de nos prestataires locaux répartis sur notre territoire”, assurent-ils. Et si tous ne commercialisent pas leur offre (on estime à environ à 200 le nombre d’offices de tourisme actuellement immatriculés), ils sont bien sûr à même d’aider les prescripteurs de voyages en groupe dans la conception de leur programme. Une personne dédiée aux professionnels est généralement en place au sein de la structure. La tenue du Club presse le 22 mars dernier à Paris, qui réunissait une vingtaine de ces institutionnels, était l’occasion de nous intéresser à la façon dont ces organismes abordent le marché groupes.

Pour faire découvrir les richesses de leur patrimoine, certains offices de tourisme ont choisi internet en y intégrant un “espace groupes” ou “pro” à l’exemple d’Antibes Juan-les-Pins, Carpentras, Gravelines-Les Rives de l’Aa (qui reçoit 1 500 pax en groupes par an), Mende, Strasbourg ou encore Versailles. Un site dédié est en projet au Cap d’Agde et devrait être opérationnel en 2012, tandis que Rambouillet et Marne-Gondoire (77) planchent sur une refonte totale de leurs sites pour proposer une autre version, accessible l’an prochain. D’autres répondent à des demandes ponctuelles (Saint-Brieuc, Chateauneuf-du-Pape, Chateaurenard…), informent, conseillent, interrogent les prestataires sur les disponibilités, et se chargent parfois même d’effectuer toutes les réservations nécessaires. Mais ils n’ont aucun outil dédié à proposer aux professionnels. Et puis, il y a ceux qui ont fait le choix de la brochure. Ainsi, sur le nombre total de participants à ce Club presse, plus de la moitié annonce faire paraître chaque année ce type de document. C’est le cas des villes d’Avignon, Gravelines (adultes et enfants), Le Havre, Martigues, Montélimar, Nîmes (édition tous les deux ans), Rambouillet (adultes et scolaires), Versailles… pour ne citer qu’elles. Mais tous reconnaissent travailler plus souvent “à la carte”. Ils estiment cependant que ce support papier est nécessaire et utile “dans la mesure où il constitue une vitrine de l’offre.” Pontivy (Bretagne), qui accueille une centaine de groupes par an, réfléchit actuellement à l’édition d’une brochure groupes. “En attendant, un site internet avec un espace dédié aux groupes sera opérationnel en fin d’année, annonce Gwénola de Araujo, directrice de l’office de tourisme. Il permettra aux professionnels de monter leurs programmes à travers une sélection de lieux adaptés.”

Au côté des brochures, un autre support papier est largement utilisé par les offices de tourisme: les “fiches produits”, accessibles via le net ou envoyées sur simple demande. “Elles donnent quelques suggestions de programmes à la journée ou sur plusieurs jours, généralement sur les incontournables du territoire”, disent les institutionnels qui ont fait ce choix, comme Carpentras (la ville et ses alentours reçoivent une centaine de groupes par an), Saint-Étienne et sa région dont le service groupes sera renforcé cette année ou encore Mende, qui vient de lancer des journées-types. Enfin, sachez que l’offre groupes d’Antibes Juan-les-Pins (qui édite également un manuel de ventes groupes) et du Cap d’Agde est proposée sur CD-Rom.

En matière de commercialisation, ils sont environ 400 aujourd’hui à vendre l’offre de leur territoire. D’autres sont en attente d’être immatriculés comme l’office de tourisme de Pontivy. En revanche, c’est en projet à Enghien-les-Bains qui, dans la foulée, devrait mettre en place un service groupes. En attendant, l’offre enghiennoise est commercialisée via le département du Val-d’Oise. D’autres structures disposent d’une centrale de réservation à l’exemple du Havre. Avignon, elle, commercialise à travers une société d’économie mixte (SEM) baptisée Avignon Tourisme, qui regroupe le Palais des Papes, le Pont, le Centre de congrès et l’office de tourisme. Autre cas de figure: “Escapades en Roannais”, marque commerciale de l’association Roannais Tourisme, dont la brochure groupes rassemble une quinzaine d’idées de circuits. “L’association est née il y a plus de vingt ans à l’initiative de prestataires locaux du tourisme pour proposer une offre groupes, raconte Olivier Richard, son directeur. Elle s’est structurée au fil des ans, avec l’aide technique et administrative de la chambre de commerce et d’industrie du Roannais. C’est aujourd’hui une structure indépendante commercialisant l’offre issue des territoires de chacun des huit offices de tourisme qu’elle rassemble.” Roannais Tourisme accueille en moyenne 80 groupes par an.

Dans le cadre de la loi Novelli de juillet 2009 concernant le développement et la modernisation des services touristiques français, la Fédération nationale des offices de tourisme et syndicats d’initiative (Fnotsi) a entamé en fin d’année dernière une nouvelle démarche qualité. Ainsi, elle sera rebaptisée pour devenir “offices de tourisme de France”, un nouveau nom qui devra être validé en juin prochain lors d’une assemblée générale extraordinaire. L’autre changement concerne les classifications. Les “étoiles” laisseront désormais la place aux “catégories”. Les adhérents à la fédération en ont donc fini avec leurs classifications qui, d’une à quatre étoiles, “ne reflétaient pas de façon explicite une qualité d’accueil et la gamme des services proposés”, explique un communiqué de la Fnotsi. Le nouveau classement s’articule selon trois niveaux. “1^re catégorie”: structure de type entrepreneurial ayant vocation à fédérer les professionnels et à développer l’économie touristique dans sa zone géographique. Son équipe polyglotte est nécessairement pilotée par un directeur. Elle déploie des actions de promotion à vocation nationale ou internationale; “2^e catégorie”: structure de taille moyenne dont le domaine d’action recouvre un bassin de consommation touristique homogène. Elle propose des services variés de nature à générer des ressources propres. Elle développe une politique de promotion ciblée et met en œuvre des outils d’écoute de la clientèle afin d’améliorer la qualité des services rendus; “3^e catégorie”: structure de petite taille dotée d’une équipe permanente chargée de l’accueil et de l’information. Les offices de tourisme devront afficher de façon claire les engagements correspondant aux critères de leur catégorie. On estime entre 3 et 5 % le nombre global de personnes accueillies dans ces structures.

Une escapade culturelle et un thé dansant sont les deux nouvelles journées proposées par l’office de tourisme. Elles s’accompagnent de deux séjours deux jours/une nuit (“un palais et un pont de légende et “les incontournables d’Avignon”), ainsi que d’un programme découverte de trois jours/deux nuits intitulé “cœur de Provence”. Autre nouveauté: “de la Cité des papes à Cairanne: le vin et la vigne”, un circuit-journée culturel combinant visites, dégustations et parcours sensoriel.

• Le laboratoire d’œnologie Mouriesse ouvre ses portes aux groupes pour une initiation à la dégustation des vins.

• La distillerie A. Blachère, la plus ancienne de Provence, est accessible toute l’année à la visite (elle n’ouvrait jusqu’alors qu’en juillet et août).

• Des ateliers thématiques pour découvrir l’univers du chocolat et du vin sont proposés dans le cadre de la chocolaterie artisanale Castelain.

Depuis le 30 avril, l’office de tourisme reprend pour la seconde année consécutive ses visites guidées sur différents thèmes: “Gloire et prestige”, “la ville se dessine autour du lac”; “rien ne va plus!” (au fil des petites histoires d’Enghien qui ont façonné la grande au départ du casino); “histoires d’eau” (sources et thermes) et “de l’ombre à la lumière” sur les traces d’enghiennois célèbres.

L’office de tourisme développe son offre de programmes à la journée à l’exemple du produit “croisière, au fil de l’eau” combinant une balade fluviale, un déjeuner sous forme de buffet à bord du bateau et la visite de la distillerie Persyn, spécialisée dans la fabrication de genièvre.

Quatre lieux emblématiques du monde industriel et portuaire ouvrent leurs portes à la visite: le port du Havre, EDF Centrale thermique, Renault-Sandouville et Total.

Après huit mois de travaux, le moulin Husson (XIX^e siècle) fait peau neuve, et un aménagement spécifique enrichit la visite: un mobilier interactif adapté évoque son histoire et l’évolution des techniques, le fonctionnement des mécanismes… Il y a aussi l’odeur de farine produite par le site, la découverte sous les doigts des différentes étapes du blé au pain (que les visiteurs dégustent).

La visite est complétée par une balade dans la vallée de la Brosse.

L’office de tourisme propose une “soirée cabaret” en hommage aux grands noms du music-hall français (Brel, Piaf, Trenet, Barbara, Bécaud…), également conçue sur deux jours avec nuit en centre-ville; “les Flâneries au miroir” les 10 et 11 septembre 2011, journée durant laquelle plus de 180 bénévoles costumés de l’association “Les masqués vénitiens de France” animeront le cœur de la ville ou encore “aux couleurs de la Venise provençale” du 29 juin au 30 octobre 2011 sur le thème des peintres. Côté séjours: “au cœur de la Provence” en six jours; “magie de Noël et traditions provençales” en cinq jours et “savoir-faire en Provence” en cinq jours également.

Une journée sur le thème du tourisme religieux: centre historique de Mende et sa cathédrale; déjeuner; collégiale de Bédoues; château de Grizac et son exposition sur le pape Urbain V; temps libre au pont de Montvert, l’un des foyers les plus ardents du protestantisme dans les Cévennes.

La Maison Nantin: ce lieu étonnant fermé depuis cent ans constitue une énigme. Louis Mantin la fit construire afin d’abriter les nombreux objets d’art qu’il admirait. Dans son testament, il souhaitait que sa demeure soit ouverte au public cent ans après sa mort. Mais l’excentrique donateur n’a rien laissé sur l’histoire de sa vie. En parcourant la maison, les visiteurs découvrent une série d’indices étranges…

Dans le programme journée combinant les visites du Palais des bonbons, du nougat et de la Maison des jouets, du château de Grignan et du domaine Almorix, déjeuner inclus, deux options sont proposées: la dégustation de produits locaux ou la visite libre du château des Adhémar. Parmi les autres nouveautés: un produit “truffe et vin” (de novembre à mars); une dégustation de produits du terroir dans le programme “Journée gourmande”; “Montélimar, couleur lavande” incluant une fabrique de nougat, une balade en petit train touristique, un déjeuner et du temps libre pour découvrir le marché aux saveurs et senteurs de lavande; “visite découverte chez un producteur de lavande” comprenant aussi une fabrique de nougat, une dégustation de cocktail “couleur lavande”, un déjeuner “lavandé” et le petit potager pour réaliser quelques sélections et dégustations de produits du terroir et huiles essentielles issus de lavande ou encore un séjour “truffes et gourmandises” sur deux jours/une nuit…

Les travaux avaient débuté en 2006, et se sont achevés fin 2010: la Maison Carrée a donc rouvert ses portes au public cette année. Ce temple gallo-romain est un témoignage quasi unique de cette période de l’antiquité. Elle est composée d’une salle culturelle et d’un portique (auquel on accède par un escalier), de colonnes, de chapiteaux d’ordre corinthien ornés de feuilles d’acanthe.

Un musée consacré au célèbre coureur cycliste Jean Robic, situé à Radenac (ville où il a grandi) ouvrira ses portes en 2012. Sa vie et sa carrière seront retracées au côté d’autres grands champions.

• Dans le programme d’une journée “Promenades littéraires”, la visite guidée de la maison Elsa Triolet-Louis Aragon constitue une nouvelle étape.

• Une “journée en forêt”: randonnée accompagnée par un agent de l’Office national des forêts autour des thèmes de l’arbre et de la sylviculture ou des grands mammifères; déjeuner champêtre; visite libre de l’Espace Rambouillet; présentation de rapaces en vol libre et goûter.

• “Rambouillet en plein air”: randonnée accompagnée en forêt; déjeuner champêtre; Bergerie nationale; promenade en calèche dans le domaine présidentiel (habituellement fermé au public) et goûter.

• “Rambouillet, parcours et chemins de traverse”: randonnée accompagnée en forêt; déjeuner; Musée de jeu de l’oie et goûter.

De nouvelles étapes à découvrir dans la brochure groupes 2011: Saint-Jean-Maurice-sur-Loire, village de caractère au riche passé historique; le prieuré de Pommiers-en-Forez; le Musée de la cravate et du textile des collines du matin à Panissières; le jardin des plantes à couleurs à Essertines-en-Donzy; l’atelier l’Estampille Daniel Vial (soieries); l’atelier Ovtcharenko (sculptures); l’Observatoire (patrimoine naturel et historique de Digoin et sa région); Cap Bourgogne à Digoin (deux restaurants + un bateau de croisière); le Musée de la céramique à Digoin; le domaine du Palais à Ambierle (activité viticole). Enfin, le Musée de la croix blanche à Chateauneuf (dans un ancien relais de poste du XVII^e siècle est contée l’histoire des ancêtres en Charolais-Brionnais).

Ouverture de la Maison de la baie à Hillion permettant de découvrir la faune et la flore briochines de manière interactive.

Un circuit touristique d’une journée intitulé “au cœur du parc naturel régional du Pilat” avec la visite de la Maison des tresses et lacets à la Terrasse-sur-Dorlay, une dégustation de produits régionaux en option, un déjeuner, une visite guidée de la Chartreuse de Sainte-Croix en Jarez et une dégustation de vins rosé, blanc et rouge accompagnés de fromages locaux à la cave Déplaude.

• “Sa majesté Versailles”: les Grandes Écuries; démonstration de dressage; déjeuner et exposition “Trônes en majesté” (offre proposée jusqu’au 19 juin).

• Demi-journée “Versailles et les Fêtes vénitiennes”: château; temps libre dans la ville; dîner et spectacle nautique et pyrotechnique des Fêtes vénitiennes, qui remplace celui des Fêtes de nuit du bassin de Neptune qui n’auront pas lieu cette année (24/06, 01, 08 et 15/07).