L’archipel toscan fait honneur à sa réputation. Entre ses eaux turquoises, son abondante végétation, ses plages pour tous les goûts et son folklore italien, cette petite île sauvageonne s’est parée pour le tourisme et peut revendiquer son statut de destination à part entière.
Il faut 35 fois l’île d’Elbe pour faire la Corse, et seulement sept heures d’autocar (pauses non comprises!) pour circonscrire ses 147 km de côtes. Malgré sa petite taille, l’île d’Elbe, la fameuse prison dorée de Napoléon Ier en 1814, parvient à surprendre ses visiteurs. Légalement liée à la Toscane, cette miette de terre jetée dans les eaux tyrrhéniennes se divise en huit communes bien décidées à promouvoir leur territoire. « On ne peut pas complétement traiter l’île d’Elbe comme le reste de la Toscane », explique Claudio Della Lucia, le responsable du consortium touristique local
« Il y en a pour tous les goûts ici », assure Claudio Della Lucia, enthousiaste. Certes, son but est de promouvoir l’île, mais, chose surprenante pour une destination à peine visible sur la carte, force est de constater qu’il n’a pas tort. Si la simplicité est de mise sur l’ensemble du territoire, cette destination permet d’appréhender des paysages très variés, et différentes atmosphères entre le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest. Avec quelque 200 plages blanches, noires, ou de galets, ses falaises, des activités variées (balnéaires, sports nautiques, randonnées, vélo, excursions vers les six îles avoisinantes…), et des paysages bigarrés, de la forêt au maquis en passant par les villages, les vignobles et les pinèdes, l’île d’Elbe est une destination pour tous, quels que soient les centres d’intérêt, et qui plus est, bénéficie d’un environnement calme et sauvage.
Vers Portoferraio, qui concentre près de la moitié des 33 000 Elbois, les villas et « palazzine » (maisons avec un plus petit jardin) inondent les collines, et s’étendent des hauteurs jusqu’au port de plaisance. Les façades aux mille persiennes, variant de l’ocre au rouge pastel, emprunte des Médicis, immergent les touristes dans une atmosphère typique des villages du nord italien. Dans le port, Napoléon Ier, dont on fête cette année le bicentenaire de son exil de 300 jours, est un véritable leitmotiv.
Au sommet de la ville, et après s’être courageusement attelé aux escaliers raides entre les rues étroites, se dresse la « Palazzina Napoleonica dei Mulini », ouverte à la visite ( 30 pax maximum), avec la mer en toile de fond. Cette demeure au mobilier de style Empire permet de découvrir Napoléon Ier sous un jour plus contemplatif, à l’encontre de son habituelle figure de héros triomphant.
À un quart d’heure de Portoferraio, par les routes tortueuses, s’étend La Biodola sur 750 m, la plus réputée des plages de sable fin dans cette partie de l’île, ponctuée d’hôtels et de points de restauration donnant sur la mer. Au Nord-Ouest, les petits ports de plaisance, comme Marciana Marina, plongent les visiteurs dans une ambiance très locale, entre les pêcheurs, les commerçants qui partagent un café, et les petites places, comme la Piazza Vittorio Emanuele, où les vastes terrasses des restaurants s’abritent de la chaleur sous une armée de parasols.
En remontant vers l’intérieur du territoire, dont le relief peut s’élever jusqu’à 1 019 m (Mont Capanne), la végétation change, et il n’est pas rare de voir épineux et palmacées se tutoyer, sur le bord de la route. La flore, très haute au Nord de l’île, recouvre les monts imposants, et donne au paysage une teinte montagnarde. De petits villages médiévaux, comme des îlots d’habitations cramponnés aux versants pentus, viennent ça et là trancher le vert abondant.
À mesure que le paysage défile vers la partie sud de l’île, quelques figuiers de barbarie s’invitent dans le décor, puis la végétation s’affaisse jusqu’à devenir sèche et rase, à l’image du maquis corse. Les maisons, elles aussi, blanchissent dans un style de plus en plus méditerranéen. Les côtes auréolées de bleu turquoise plongent en falaises dans la mer, ou s’y glissent en pente douce, formant des plages de sable blanc, parfois noir. L’île se transforme peu à peu en destination balnéaire paradisiaque. Près des eaux cristallines de Pomonte règne un calme saisissant. Au loin, la mer se perd. Sur la ligne d’horizon jaillissent les silhouettes des îles voisines, Pianosa, Montecristo et même celle de la Corse par temps clair. Au Sud-Ouest, les plages de Fetovaia et de Cavoli sont tout particulièrement réputées pour leur sable fin, et leurs aménagements balnéaires. Dans les environs de Marina di Campo, au centre de la partie sud, les étendues de sable s’épaississent et permettent d’accueillir un nombre plus conséquent de touristes, parfois au détriment du charme intime des plus petites baies. À l’Est, sur la presqu’île de Capoliveri, où les pins et les vignes sont légion, les falaises prennent de la hauteur, créant un panorama féérique sur la mer.
Dans la ville même de Capoliveri, quelques activités sont proposées aux voyageurs. Au détour d’une ruelle, le musée de la Mer retrace l’histoire d’une épave engloutie en 1841. L’infortuné bateau à vapeur qui effectuait un voyage entre Marseille et Naples a fait naufrage près de Porto Azurro, et gît encore à 103 m sous la surface de l’eau. A travers quatre petites salles, le musée exhibe la cargaison échouée: des sacs de pièces, des outils du quotidien très bien conservés, et des bijoux, présentés sous une lumière bleue pour imiter l’ambiance des fonds marins (la visite est accessible en français).
La promenade dans les petites rues animées de Capoliveri permet de découvrir les produits locaux, notamment l’Aleatico, un vin rouge très sucré à déguster au dessert. Pour savourer un verre de vin blanc produit dans la région, ou une Nastro Azzurro, la bière locale, la place principale de la ville, construite autour d’un belvédère, regroupe plusieurs bars-restaurants. Côté gastronomie, l’île d’Elbe fera vibrer les amateurs de poissons. Les deux plats phares dans les assiettes elboises: la friture de calamars et la salade de poulpe.
En matière d’excursions dans la commune de Capoliveri, les mines de fer situées en bout de presqu’île sont incontournables. Avec une partie extérieure, huit kilomètres de galeries souterraines et un musée, la visite de ces mines, abandonnées dans les années 1980, peut durer jusqu’à trois heures et demie! Sous terre: l’attirail des mineurs, de vieux chariots et d’impressionnantes cavités creusées dans la roche couleur rouille.
Seul bémol concernant cette petite île: l’accessibilité. Desservie uniquement par ferries (trois compagnies: Toremar, Mobylines et Corsica Ferries) depuis Piombino, l’île d’Elbe est encore très isolée du circuit continental. L’aéroport d’Elbe, conçu pour recevoir de petits appareils, ne relie pour l’heure que la Suisse, l’Allemagne et l’Autriche. Cela explique sans doute la rareté des touristes français, qui doivent atterrir à Pise par les airs (certaines régions françaises n’ayant pas de vol direct), ou voyager plusieurs heures par les routes, en traversant le Nord de la botte italienne.
Hôtel Airone ****
85 chambres. A quelques minutes du centre de Portoferraio en autocar, et des thermes à pied, il forme un « U » autour d’un patio plein de charme, avec vue sur la mer. Il dispose d’une piscine et d’un vaste parc pour les promenades.
Tél.: +39 05 65 92 91 11
Site:
Hôtel Casa Rosa ***
50 chambres. Cet hôtel, comme un petit village accroché sur une colline en bord de mer, dispose d’une très belle vue. Avec un cours de tennis, une piscine, sa plage (la Biodola) et un restaurant affilié (en plus de sa propre salle de restauration), l’établissement propose des excursions en français.
Tél.: +39 05 65 96 99 31
Site:
Tenuta delle Ripalte ***
20 villas (de 5 à 12 lits chacune) et 50 appartements (de 3 à 8 lits chacun).? Hors du temps et à deux pas des mines de fer, ce domaine entre les vignes, les pins et l’eau propose des excursions sportives, des balades à cheval, deux restaurants (un au sommet d’une colline, l’autre au bord de la plage privée), et produit son propre vin « magnétique »…
Tél.: +39 05 65 94 211
Site:
Hotel Le Acacie ****
80 chambres.? Cet hôtel et résidence offre des chambres à trois minutes à pied de la plage de Naregno, un cours de tennis et une piscine extérieure. Le restaurant, proche de la mer, est à la carte et au buffet.
Tél.: +39 05 65 96 61 11
Site: