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Dessine-moi… un parc

Bon plan | publié le : 01.07.2014 | Dernière Mise à jour : 01.07.2014

Auteur

  • Catherine Mautalent

Haut-Rhin « Il sera le premier parc aérien au monde », lance Jérôme Giacomoni, président de la société Aérophile, à l’origine du projet et spécialiste dans la conception et l’exploitation de ballons captifs. Le Parc du Petit Prince a ouvert ses portes en ce début du mois de juillet à Ungersheim, un site entièrement consacré à l’œuvre de Saint-Exupéry, parue en 1943. Trente et une attractions, accessibles à tous, y sont à découvrir. Avec pour objectif d’accueillir 80 000 visiteurs d’ici la fin de cette année.

Depuis sa parution en 1943, Le Petit Prince, roman emblématique d’Antoine de Saint-Exupéry, a acquis un statut d’œuvre culte ainsi qu’une notoriété mondiale. Il s’en écoule deux millions d’exemplaires par an, dont 350 000 en France. Sans compter les sept millions d’amis sur Facebook. Depuis juillet 2011, le Futuroscope propose une attraction sur le thème du Petit Prince*, tandis que le 7 octobre 2015 sortira sur les écrans français une adaptation animée, en 3D relief, réalisée par Mark Osborne et produite par la Paramount.

« S’il te plaît, dessine-moi un mouton », « l’essentiel est invisible pour les yeux. On ne voit qu’avec le cœur », « tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé »…, sont autant de répliques légendaires de ce conte poétique et philosophique sous l’apparence d’un conte pour enfants écrit dans un langage simple et dépouillé. Chaque chapitre relate une rencontre du Petit Prince, à la chevelure dorée et à l’écharpe aérienne, qui laisse celui-ci perplexe quant au comportement absurde « des grandes personnes ».

En ce début du mois de juillet, notre héros a désormais son parc d’attractions, qui reprend les grands thèmes de l’œuvre de Saint-Exupéry et dont le principal dénominateur commun est l’air. Un pari osé, mais néanmoins jouable. Le Parc du Petit Prince possède déjà au moins trois atouts: la notoriété internationale du personnage, son concept (un parc aérien avec pour principales attractions deux ballons captifs) et sa localisation. Implanté au sud de l’Alsace, à Ungersheim, à 15 km de Mulhouse et à 30 km de Colmar, il devrait attirer des visiteurs français, suisses, belges, luxembourgeois et allemands, un dernier pays où il se vend encore davantage de livres du Petit Prince qu’en France.

A l’origine du projet: le groupe français Aérophile, leader mondial du vol en ballon (il fait « voler » 500 000 personnes par an). Il est spécialisé dans la conception et l’exploitation de divers ballons captifs situés dans les parcs de loisirs ou des lieux touristiques en France et aux États-Unis (Ballon Air de Paris, Ballon PanoraMagique à Disneyland Paris, le Ballon des Puys à Vulcania, Aérobar au Fururoscope, Characters in Flight à Walt Disney World à Orlando…). « En termes de fréquentation du Parc, nous tablons sur 80 000 visiteurs d’ici la fin de l’année, avec un objectif dès 2015 de 150 à 200 000 annuels », annonce Jérôme Giacomoni, Président du groupe Aérophile. Le Parc du Petit Prince, conçu, financé et exploité par le groupe, propose 31 attractions réparties autour de trois thèmes, que sont « voyager » « voler » et « rencontrer ». A ses commandes: Michel Vié, un ancien pilote de l’air. Et déjà, avant même son ouverture, le parc a remporté son premier prix, celui du Trophée de l’Innovation remis à l’occasion du Salon CE de Strasbourg qui s’est déroulé en mars dernier!

Du Bioscope au Petit Prince

Mais, comment est né ce projet? Pour répondre à cette question, il faut remonter à l’origine du Bioscope qui a vu le jour à Ungersheim en 2006, un parc de loisirs muséographique consacré à l’homme et son environnement. « Le Bioscope était un très beau projet, mais peut-être un peu trop intellectuel, il manquait un peu de fun dans les 15 attractions proposées, selon Jérôme Giacomoni. Il a cependant trouvé un public puisqu’il a totalisé tout au long de ses six années d’exploitation 90 000 entrées par an, mais parallèlement, il perdait quatre millions d’euros par an ». La compagnie des Alpes, qui était à l’époque l’opérateur du Bioscope, décide donc d’en arrêter l’exploitation, et remet les clés à un organisme public, le Symbio, constitué de l’agglomération de Mulhouse, du département du Haut-Rhin et de la région Alsace. Le président du Symbio, également vice-président du conseil général du Haut-Rhin, prend la décision en septembre 2012 de faire un appel à projet pour le Bioscope.

« Nous sommes très liés à la Compagnie des Alpes et nous travaillons avec elle depuis de nombreuses années (Aérophile a installé, par exemple, l’aérobar au Futuroscope, ndlr), poursuit Jérôme Giacomoni, et avant que la Compagnie des Alpes décide de fermer le site, elle nous avait demandé de réfléchir à la mise en place d’un ballon au Bioscope, un projet tout à fait réalisable car nous avions découvert que l’emplacement du parc dédié à l’homme et à son environnement était un des endroits les plus favorables à la pratique des sports aériens ». Un « U » montagneux constitué d’une part à l’ouest des Vosges, à l’est de la Forêt Noire et au sud du Jura. Un des meilleurs sites pour faire du ballon! Ce qui ne pouvait pas laisser indifférent le groupe Aérophile, qui très vite se positionne sur l’appel à projet du président du Symbio (une dizaine de candidats se sont déclarés). Et il est retenu, sans avoir pour autant défini précisément la thématique du futur projet. Avec un défi de taille: ouvrir un nouveau parc d’attractions « avec les moyens d’une PME », souligne Jérôme Giacomoni, annonçant un investissement de 11 millions d’euros. « C’est le hasard qui donnera forme au projet, reconnaît-il. Nous venions d’ouvrir au Futuroscope l’aérobar (c’était en avril 2013, ndlr), qui rencontrait un vif succès. Et juste en face était présentée l’attraction consacrée au Petit Prince… élue « meilleure attraction » 2012 du Futuroscope. Je vais voir ce film, et dans une scène, on voit Le Petit Prince survoler sur le dos d’un mouton des montagnes herbeuses, et je fais aussitôt le lien avec les Vosges ». Jérôme Giacomoni tient son parc! Il contacte alors Olivier Daguet, directeur de la succession de Saint-Exupéry, et lui soumet l’idée d’un parc du Petit Prince, à laquelle il adhérera. Idem pour les attractions qui lui seront soumises plus tard. Une idée qui prend également tout son sens sur le site même du Bioscope, puisque ses architectes à l’époque l’avaient conçu en redessinant le cratère d’une météorite de 127 kg, tombée à proximité de la ville d’Ensisheim un 7 novembre 1492. « Notre fil conducteur est de dire que Le Petit Prince a utilisé le tunnel de l’espace temps de cette météorite pour venir se poser au même endroit, imagine Jérôme Giacomoni, accompagné des personnages qu’il a rencontrés dans son voyage de planète en planète, personnages évoqués par les attractions du parc, comme le Roi, l’Allumeur de réverbère, le Buveur, et qu’une fois au sol, ils retrouvent le renard, les moutons, une roseraie, une fontaine… ». Et de rappeler cette phrase d’Antoine de Saint-Exupéry: « Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants, mais peu d’entre elles s’en souviennent ». Jérôme Giacomoni y voit là tout l’intérêt du Parc du Petit Prince. Car son « objectif est de faire en sorte que chaque adulte qui entre dans le parc se dise qu’il a été un enfant, qu’il a lui aussi lu le Petit Prince, et qu’il y retrouve le goût des choses simples », dit-il.

Un parc aérien… et animalier

Les travaux avaient commencé en février dernier… « Tout n’a pas été reconstruit, l’agencement centré sur la simulation du crash de la météorite et les principaux éléments architecturaux du Bioscope ont été conservés, indique Jérôme Giacomoni. Cependant, tout a été transformé ». Ce sont donc pas moins de 31 attractions (dont 11 couvertes) qui sont proposées aux visiteurs, et ce sur 15 hectares des 24 composant le site. Des attractions accessibles à tous, dont quelques unes d’entre elles dites « à sensations », imposant un âge minimum d’accès. « Nous serons le premier parc aérien au monde », lance Jérôme Giacomoni. L’aérobar, permettant de prendre un verre à 35 m de haut avec les pieds dans le vide, mais surtout les ballons du Roi et de l’Allumeur de réverbère constituent les attractions-phares du parc. Ces ballons, qui décollent toutes les dix minutes, se déplacent verticalement le long d’un treuil jusqu’à 150 m d’altitude, soit l’équivalent d’un immeuble de 80 étages! « Ce qui offre, par temps dégagé, une vue à 360 degrés sur la plaine d’Alsace, les Vosges, la Forêt Noire, la Suisse et même le Mont-Blanc », promet Jérôme Giacomoni. D’autres expériences aéronautiques attendent les visiteurs comme les chaises volantes, l’Aérousel (carrousel composé d’avions et de ballons), Vol de Nuit (un parcours simulant les conditions épiques du pilote sans visibilité), Courrier Sud où les plus jeunes doivent transporter le courrier sur le bon continent ou encore une visite à bord d’un véritable Antonov 2, le plus grand biplan au monde conçu dans les années 40. Trois salles de cinéma de 60 à 500 places complètent la découverte du parc. Un voyage de planète en planète en 2D, 3D et 4D avec notamment Les aventures du Petit Prince, Le Petit Prince, la série ou encore Les Ailes du Courage, film de Jean-Jacques Annaud (également projeté au Futuroscope), qui retrace la grande saga de l’aéropostale et l’épopée de Guillaumet dans les Andes. De plus, via un partenariat exclusif avec France 3 Ludo et Method Animation (producteur français), les plus jeunes retrouveront l’univers de la célèbre série actuellement diffusée dans l’émission Ludo (suivie par 600 000 spectateurs à chaque fois). Les projections durent en moyenne une quarantaine de minutes. Toujours sur le thème du voyage sont également proposés des jeux comme Les questions astronomiques, quiz géant sur les planètes du système solaire pour petits et grands conçu avec le CNRS, Planète sous-marine, une attraction 4D pour un safari-photos dans les profondeurs de l’océan, et enfin Apprivoise-moi où assis sur un scooter des mers, le public échange « réellement » avec un jeune renard virtuel.

Ce qui amène à parler d’animaux, mais cette fois en vrai! Avec des rencontres dans les serres et le jardin aux papillons invitant à découvrir le cycle de la métamorphose, de la reproduction et de l’évolution dans un espace verdoyant et floral. Rencontre aussi avec Gaia, un border collie et ses moutons (Danse avec les moutons), et avec de jeunes renardeaux quasiment apprivoisés (Rencontre avec Renard), tandis que Pigeon vole promet des « découvertes étonnantes », dit Jérôme Giacomoni. Et puis, les visiteurs peuvent aussi se perdre dans une roseraie au milieu du Labyrinthe de la fontaine. « De nombreux espaces verts parsèment le parc, ajoute-t-il, des bancs et des points de repos avec parasols (huit en tout, ndlr) sont à disposition de celles et ceux qui souhaitent prendre le temps de faire une pause ». Et qui sait, à ce moment-là, ou au fil du parcours, croiseront-ils Le Petit Prince en personne…

Un « phénomène d’édition »

Le Petit Prince fait son apparition dans les librairies américaines en 1943. Mais cela faisait quelques années que Saint-Exupéry pensait à cette histoire. A moins que l’on puisse lire l’ouvrage comme une « autobiographie discrète », faisant référence à la mort de son frère François, qu’il nommait « le roi soleil », en juillet 1917, marquant ainsi, peut-être, le passage de Saint-Exupéry du stade d’adolescent à celui d’adulte. Prévu comme un conte de Noël devant sortir en 1942 à cette période de fête, à la demande de son éditeur américain qui lui avait suggéré de mettre en texte l’histoire du petit bonhomme qu’il n’arrêtait pas de dessiner partout, Le Petit Prince sort finalement en anglais et en français le 6 avril 1943, puis en France aux éditions Gallimard en novembre 1945. L’ouvrage, vendu à plus de 145 millions d’exemplaires dans le monde et 12 millions en France, est traduit en 270 langues et dialectes. Ce qui en fait le livre le plus vendu au monde et le plus traduit après la Bible. Sans compter les cassettes, les DVD, les CD, un musée au Japon, un opéra aux États-Unis et en Allemagne, une comédie musicale en France et en Corée, une présence dans les programmes scolaires, plus de 400 produits dérivés sous licence…

Le manuscrit original est conservé à la Pierpont Morgan library à New York.

Pratique

– Accès

Le Parc du Petit Prince est situé entre Mulhouse et Colmar. Par l’autoroute A35, sortir à Ensisheim ou par l’autoroute A36, sortie 18 ou 18bis.

– Horaires

Ouvert jusu’au 31 août 2014, tous les jours de 10 h à 19 h; du 01/09/2014 au 02/11/2014, tous les jours de 10 h à 18 h; du 28/11/2014 au 04/01/2015, tous les jours sauf lundi et mardi.

– Tarifs

Les tarifs sont appliqués sur la base de 20 pax. Adultes: 19,50 euros/pers. (gratuité conducteur + 1 pour 20 payants) – Scolaires (de 3 à 11 ans): 14,50 euros/enf. Une tarification spéciale a été mise en place pour les groupes d’enfants issus, par exemple, des centres de loisirs, se rendant au parc lors des vacances scolaires, soit 9,50 euros/enf. (gratuité conducteur + un accompagnateur tous les 10 enfants payants).

– Visites

Sur demande peuvent être organisées des visites guidées du parc.

– Animations

Spectacles d’animaux et fanfare (harmonie alsacienne composée d’une quarantaine de musiciens).

– Restauration

Six points de restauration sont à disposition sur le parc, et c’est le restaurant « La table de St Ex » qui accueille les groupes (80 places + 60 en terrasse). Y sont proposées des formules en buffet à base de spécialités allant de Toulouse à Santiago, de New York à Casablanca, avec pour objectif de « retrouver les saveurs qu’a connu Saint-Exupéry », indique Marie Lathoud, en charge des groupes. Au côté de la formule buffet est suggéré – pour l’instant – un seul menu groupe comprenant trois plats, boissons comprises (eau + café), mais vin en supplément. Son prix: 16,90 euros/pers. Autre possibilité: le « Volcan des passions », une salle d’une capacité de 500 places. « Ici, la restauration sera mise en place par un traiteur, précise Marie Lathoud, et il faut être minimum 50 personnes ». Pour l’instant, « il n’est pas proposé de packages combinant entrée+repas », ajoute t-elle.

– Hébergement

S’il n’y a pas d’hôtels sur place, le parc compte mettre en place différents partenariats avec des établissements spécialistes de l’accueil des groupes situés à proximité. A l’exemple de l’hôtel-restaurant Au Cheval Blanc*** situé à Balderksheim, à une quinzaine de minutes de route, premier d’entre eux.

– Aux alentours

Ecomusée d’Alsace, Mulhouse, Colmar, la Route des Vins d’Alsace…

– Stationnement

Les autocars stationnent, gratuitement, sur un parking qui leur est dédié et situé à 20 m de l’entrée du parc

Contact au 03 89 62 43 07

www.parcdupetitprince.com.

Dans un théâtre immersif aux effets sensoriels (vibrations au sol, pluie, fumée…), les spectateurs « volent » de planète en planète pour retrouver la rose du Petit Prince.

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