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La Cappadoce entre ciel et terre

Destination | publié le : 01.05.2013 | Dernière Mise à jour : 01.05.2013

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La Cappadoce entre ciel et terre

Crédit photo Shahinez Benabed

Auteur

  • Shahinez Benabed

Turquie Blottie au cœur de l’Anatolie centrale, la Cappadoce, région montagneuse aux paysages uniques, a su préserver, au fil des siècles, son charme mystérieux et sa nature sauvage. Découverte.

À l’abri du temps et du monde, la Cappadoce, avec ses immensités lunaires, ses maisons troglodytes et ses villes souterraines, est sans doute le territoire le plus énigmatique de la Turquie*. Située au cœur de l’Anatolie Centrale, à 730 km d’Istanbul, la région montagneuse de 15 000 km2 est entourée des villes de Kayseri (ancienne Césarée) et d’Aksaray. Elle est notamment connue pour ses cheminées de fées, sorte de champignons de pierre qui, par-delà les montagnes, semblent avoir poussé dans la terre. Ses paysages rocheux spectaculaires, se sont formés il y a près de dix millions d’années, à la suite d’éruptions volcaniques successives. L’érosion a ensuite achevé d’en modeler les détails. Au point du jour, les visiteurs qui souhaitent découvrir la Cappadoce, encore ensommeillée, s’éveiller doucement au rythme du soleil naissant, pourront opter pour une escapade en montgolfière. Chaque ballon, dont la capacité est d’environ 20 personnes, effectue une balade d’une heure, ballottés au gré du vent à travers les montagnes escarpées, avant de se poser. La vue saisissante des monts et vallées en camaïeux de roses tendres, verts amande et ocres flamboyants, récompensera sans doute les courageux de leur nuit écourtée.

A l’ombre des cavernes

L’aventure peut se poursuivre par une visite d’un des nombreux lieux de vie et de culte logés dans les montagnes. Car l’Homme, présent dans la région dès l’âge du Bronze, a su très vite tirer parti de ces monts de tuf tendre pour y creuser des habitations. Aujourd’hui, ces maisons troglodytes en nid d’abeille, parfois toujours habitées, donnent aux “rochers” des allures de patchwork géant. À ce niveau, une maison troglodytique du village d’Uçhisar, ouverte au public et accessible aux groupes par une vingtaine de personnes à la fois, contentera les curieux. Creusée sur six étages, on y entre par une petite échelle de bois. L’intérieur, aux plafonds bas, aux sols recouverts de tapis persans, et aux murs nus, a, comme toutes les grottes et cavernes, l’avantage de retenir la fraîcheur en été, et la chaleur en hiver. Les plus téméraires pourront même s’aventurer à monter au dernier étage à l’aide de petits escabeaux en pente raide. Ils découvriront alors, à travers de minuscules fenêtres, une vue panoramique imprenable des environs, dominés par la citadelle d’Uçhisar, sorte de forteresse de 22 étages, aux faux airs de tour de Babel. Ils auront aussi un aperçu de la Vallée des Pigeons, jouxtant le village. Ce site spectaculaire, est surnommé ainsi car il abrite des milliers de pigeonniers troglodytiques. L’oiseau y est ici choyé, car il est possible de récupérer les amas de guano présent dans ses déjections, qui sont un engrais naturel pour les vignes cultivées dans les alentours.

Aux origines du christianisme

Pour la visite des lieux de culte, le site de la vallée de Gorëme, situé dans la province de Nevsehir, fait partie des incontournables. Ce musée en plein air regroupe nombre d’églises rupestres creusées entre les Ve et XIIe siècles, ainsi que des monastères et lieux d’habitation des religieux. L’endroit, abandonné au XVIIIe siècle, est un formidable témoignage du passé byzantin de la région, qui fut l’un des berceaux du christianisme. En effet, l’évangélisation de la Cappadoce serait l’œuvre de Saint-Basile (329-379), qui naquit à Césarée, et qui est considéré comme un des précurseur du christianisme social. Si certaines églises, datant de la période iconoclaste (725-842), restent peu décorées, beaucoup d’autres cependant, restaurées après le IXe siècle, regorgent de fresques aux couleurs étincelantes, faisant référence à des scènes bibliques. La plus emblématique d’entre elles est l’Église de la Boucle ou Tokali Kilise. Datée du début du Xe siècle, elle se compose de quatre pièces recouvertes de scènes de la vie de Jésus-Christ, ou représentant des personnages importants de la Bible. La partie la plus récente est décorée de peintures murales à dominante indigo et lapis-lazuli, dont les détails rappellent les intérieurs richement décorés des cathédrales russes orthodoxes.

Dans un autre registre, la Vallée de Dervent, surnommée la Vallée Magique, saura mettre en appétit les groupes amateurs de randonnée pédestre. Cet endroit irréel, où, sous la neige du mois de mars, on voit fleurir des abricotiers, est une immense étendue vallonnée parsemée de pics de pierre aux formes inattendues d’animaux, de visages ou autre, selon l’inspiration, comme s’ils avaient été sculptés par la main de l’homme. Le silence qui y règne, (en dehors de la période touristique de juillet/août), perturbé ça et là par les aboiements de chiens sauvages, ainsi que les tons rouges orangés de certains rochers, dans un paysage à dominante sable, donnent à l’endroit de faux airs de Far West américain.

Une découverte en profondeur

À ceux qui penseraient avoir tout vu de la région après avoir exploré les montagnes et les cieux, la Cappadoce réserve pourtant encore d’autres surprises invisibles au premier abord. En effet, l’Homme, au fil des siècles, ne s’est pas contenté de creuser la surface, les flancs de montagnes. Il a aussi construit nombre de villes souterraines (dont près de 200 sont répertoriées à ce jour), aux tailles variées. Certaines d’entre elles, s’étageant sur plusieurs niveaux, pouvaient abriter près de 30 000 personnes et permettaient de protéger les habitants de villages alentour des attaques et invasions fréquentes dans la région. La ville souterraine d’Ozkonak, située à 14 km d’Avanos, fait partie des sites qui ont été ouverts au public. Découverte en 1972 par un habitant de la région, celle-ci était reliée à une autre ville souterraine située à neuf kilomètres de distance, et s’étendait sur dix niveaux. Elle pouvait abriter 6 000 personnes pendant trois mois. Aujourd’hui, seuls quatre étages peuvent être visités. Mais les plafonds bas, les couloirs étroits à l’atmosphère lourde, ayant aujourd’hui des chauves-souris pour seules locataires, permettent aisément à l’imagination de recréer les conditions de vie particulièrement difficiles de ses anciens résidents.

L’aventure gustative

Quand viendra enfin l’heure de passer à table, le repas turc, copieux et varié, saura rassasier les appétits les plus gourmands. Il débute d’abord par un verre de raki, eau-de-vie nationale au goût anisé, ou bien par un verre de jus de cerise. Viennent ensuite en entrée une ribambelle de meze divers, qui se composent par exemple de plats tels que le Cacik (yaourt au concombre assaisonné de menthe, d’ail et d’aneth), le Houmous (purée de pois chiches) ou les feuilles de vignes. Les Börek, sortes de pâtisseries salées fourrées au fromage, peuvent être aussi proposés.

Les amateurs de viande pourront ensuite se régaler, en plat principal, du “Poterie Kebab” régional. Il s’agit en fait d’une viande (mouton, bœuf ou autre), réchauffée dans une jarre en terre cuite que l’on casse au moment de servir. Le tout est proposé accompagné de légumes, boulgour ou semoule. Le dessert mettra quant à lui une note finale “très” sucrée à l’aventure gustative, avec tout un assortiment de pâtisseries orientales au miel ou au sirop de sucre, comme les Baklava. Ce dîner pourra être pris dans un des restaurants troglodytiques de la région, tel que l’Uranos à Avanos. Le lieu atypique, propose par ailleurs un spectacle mettant à l’honneur les danses traditionnelles des différentes régions de la Turquie. Les touristes les plus motivés seront même invités à rejoindre la piste centrale pour se familiariser avec quelques pas de danse.

Lorsque la nuit, fraîche, enveloppera enfin l’Anatolie de son épais silence, les voyageurs pourront alors songer à rejoindre Morphée. Les offres d’hébergement, assez variées, donnent même la possibilité aux groupes de séjourner dans des hôtels troglodytiques. Ainsi, l’expérience cappadocienne pourra se prolonger encore un peu plus dans les profondeurs du sommeil.

Turkish Airlines poursuit son développement en France

Après Paris, Nice, Toulouse et Lyon, la compagnie aérienne Turkish Airlines mettra en place, dès le mois de juin prochain des vols pour Istanbul au départ de l’aéroport de Marseille-Provence. Dans un premier temps, seuls quatre vols par semaine seront proposés, puis il est prévu de mettre en place un vol quotidien, dès que possible. Cette volonté de se développer en France fait suite au nombre toujours plus croissant de Français qui font le choix de voyager avec la compagnie aérienne. Cet engouement concerne notamment les groupes: "Nous recevons énormément de demandes de la part de cette clientèle, au point que nous avons parfois du mal à répondre à tous les besoins", explique Didar Gunduz, responsable Interlines de Turkish Airlines. La compagnie est d’ailleurs bien consciente de l’intérêt du marché groupes et propose des tarifs préférentiels dès dix pax. En tête des destinations les plus prisées pour l’année: Istanbul. La raison d’un tel retour en force de la Turquie comme destination-phare s’explique, selon Didar Gunduz par le fait qu’il y a "de plus en plus de personnes qui boudent des destinations comme la Tunisie et l’Egypte en raison du Printemps arabe. La Turquie est alors perçue comme une alternative abordable". Turkish Airlines possède une flotte de 218 avions, et propose 209 destinations dans 98 pays. Elue meilleure compagnie européenne en 2011 et 2012, elle a généré un chiffre d’affaires de neuf milliards de dollars en 2012.

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