Avec près de 2,9 millions de visiteurs en 2025, le deuxième parc d’attraction de France voit les choses en grand avec un plan d’investissement de 250 millions d’euros d’ici 2030. Découvrez plus en détail ses trois grands projets pour 2026-2028 visant une nouvelle ambition : rejoindre le top 5 des parcs les plus attractifs d’Europe
À seulement 35 km de Paris, le Parc Astérix continue d’enrichir son univers avec plus de 50 attractions et spectacles répartis dans six zones : la Gaule, l’Empire Romain, la Grèce Antique, les Vikings, À Travers le Temps et l’Égypte.
Trois hôtels thématisés permettent déjà de prolonger l’immersion avec un quatrième en cours de construction.
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Extension égyptienne : un nouveau souffle pour 2026
La transformation de la zone Égypte se poursuit en 2026. Déjà amorcée en 2025 avec la création du restaurant Les Fastes du Nil et l’ouverture du souk, cette extension prend une nouvelle dimension. Le projet : élargir l’univers d’Astérix et Cléopâtre à travers une Égypte réinventée, plus vivante, plus immersive.
Les anciennes attractions et infrastructures adoptent une nouvelle identité. Les chaises volantes deviennent l’Envol d’Ibis, avec une touche ludique : des jets d’eau viendront surprendre les visiteurs en plein vol. L’Oxygénarium, quant à lui, se transforme en Descente du Nil. Décors, gare d’embarquement et thématisation tirée de l’univers de Goscinny et Uderzo offriront une atmosphère fidèle aux albums.
Enfin, le restaurant Le Cirque cède sa place aux Comptoirs d’Épidemaïs. Le célèbre marchand phénicien, globe-trotter invétéré, installe ses valises sur les rives du Nil. Sa nouvelle halte culinaire proposera aux visiteurs une plongée dans ses souvenirs de voyage, visibles dans la décoration comme dans les assiettes.
Un restaurant pensé pour toutes les saisons
L’espace imaginé pour Les Comptoirs d’Épidémaïs ne se contente pas d’offrir un décor dépaysant. Il s’adapte aux différentes saisons du parc. L’intérieur, spacieux, baigné de lumière grâce à une grande hauteur sous plafond, permet des transformations rapides.
À l’automne, ce lieu deviendra le Buffet de l’Horreur pendant Peur sur le Parc. En hiver, il accueillera les visiteurs autour d’un Buffet de Noël gaulois. Un restaurant, trois ambiances, pensé pour séduire toute l’année.
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Cap sur la Grèce : un voyage en 2027
Direction la Grèce pour la saison 2027. Fabien Manuel, directeur de création à la Compagnie des Alpes, dévoile les grandes lignes de ce projet ambitieux. L’ancienne zone des jeux d’eau douce, située derrière le théâtre de Poséidon, s’apprête à accueillir une nouvelle presqu'île thématique.
L’inspiration vient de Symi, une île voisine de Rhodes, célèbre pour ses façades colorées, ses maisons en étages et son petit port pittoresque. Cette reconstitution prendra vie sur 5 000 m², dans une ambiance méditerranéenne propice à l’évasion.
Attractions pour petits et grands explorateurs
Trois attractions composeront cette nouvelle zone familiale :
- D’abord, une installation bondissante du type Gogo Bounce (signée Zamperla) plongera les visiteurs dans un mouvement de rebonds et de rotations, entre ciel et terre. Une expérience accessible à tous, petits et grands enfants compris.
- Ensuite, deux tours jumelles du constructeur Zierer permettront aux plus jeunes de s’initier aux premières sensations de chute libre, tout en profitant d’une vue panoramique sur la zone, grâce à des nacelles tournantes.
- Enfin, une aire de jeux immersive verra le jour : un chantier naval où les enfants pourront grimper, explorer et traverser échafaudages et coques de bateaux. Pensé en partenariat avec la société allemande Kinderland, cet espace ludique contribuera pleinement à l’univers narratif de la presqu’île.
La Table de Dionysos : un festin antique
Point d’orgue de cette zone : un restaurant de 2 000 m², La Table de Dionysos, remplaçant Arcimboldo, le restaurant du lac. Cette immense structure, pensée comme un décor de théâtre, abritera six salles aux thématiques variées.
Trois univers s’y côtoieront :
- Le marché, où les visiteurs déjeuneront entre amphores et étals de cavistes.
- La cité, avec ses façades en perspective forcée et ses ruelles inspirées de Symi.
- Le port, qui offrira une terrasse agréable avec vue sur le lac.
À l’intérieur, chaque espace proposera une ambiance unique. Le péristyle central, coiffé d’une verrière zénithale, créera l’illusion d’un repas en plein air, quelles que soient les conditions météo.
Humour et esprit Astérix s’invitent aussi dans les moindres détails : la pitara, cette cuisine antique installée au cœur de la salle, ou encore Chez Petit Bateau, l’architecte en galère, personnage fictif et attachant qui accueille les convives dans son atelier reconverti.
2027, une année symbolique ?
« J’ai remarqué un truc : 1997, c’était Tonnerre de Zeus. 2017, Pégase Express. Et là, 2027… Il y a quelque chose avec les 7. » Fabien Manuel, directeur de création de la Compagnie des Alpes ne cache pas son enthousiasme. Dans la symbolique grecque, le chiffre 7 renvoie à l’harmonie et à la perfection. Un bon présage pour cette nouvelle aventure, pleine de soleil, de mythologie… et d’humour gaulois.
2027 : un quatrième hôtel baptisé L’Odyssée
Le Parc Astérix poursuit son expansion avec un nouvel établissement signé par Thierry Retif, concepteur scénographique reconnu pour les hôtels Les Quais de Lutèce et La Cité Suspendue. Cette fois, il entraîne les visiteurs dans un périple autour de la Méditerranée antique, sur les traces d’Astérix et Obélix, en 50 avant Jésus-Christ.
Cet établissement 4 étoiles s’inspire librement de l’album L’Odyssée d’Astérix imaginé par Albert Uderzo et René Goscinny. Conçu comme un caravansérail, il évoque ces refuges où marchands et caravaniers trouvaient abri lors de leurs voyages à travers le désert. Une haute tour, semblable à un phare, guide les visiteurs vers ce lieu de repos et de rencontres.
Un refuge architectural au cœur d’une oasis
Thierry Retif décrit une architecture protectrice, pensée comme un cocon pour voyageurs venus d’horizons lointains. Construit sur une colline avec sept mètres de dénivelé, l’ensemble s’organise autour d’un vaste jardin-labyrinthe végétal. L’accès piéton, situé du côté du parc, conduit vers un espace central baptisé l’oasis originelle, tandis qu’un second accès, réservé aux voitures avec également un dépose minute, dessert les séminaires dans une aile dédiée, plus calme et isolée.
L’hôtel s’articule autour de cinq zones : une oasis centrale et quatre jardins périphériques, chacun inspiré d’une culture méditerranéenne : la Perse, la Mésopotamie, l’Égypte et la Phénicie. Chaque quartier possède sa propre atmosphère, son époque et son rythme.
Une cité aux multiples visages
Les visiteurs circulent entre passages horizontaux et verticaux, se perdant avec plaisir dans ce dédale architectural. « On a voulu créer une cité où l’on se promène, où l’on flâne, où l’on se perd un peu », explique Thierry Retif.
La Mésopotamie, première étape après l’oasis, dévoile un univers sobre et terrien, peuplé de petits artisans et commerçants.
En contraste, la Perse déploie des façades raffinées offrant des espaces paisibles pour la détente.
La Phénicie, plus exubérante, met en scène un quartier coloré dominé par Epidemaïs, marchand légendaire de l’Antiquité.
Quant à l’Égypte, royaume de Numérobis, « architecte de talent mais perpétuellement en retard », son quartier volontairement inachevé garde l’aspect d’un chantier vivant, envahi de papyrus et de nénuphars.
Entre artisanat et immersion sensorielle
Chaque façade résulte d’un travail artisanal minutieux : les artistes ont sculpté à la main les surfaces, créant des reliefs qui rappellent les cités de terre du désert. Les teintes ocre, rosées ou rougeâtres s’harmonisent avec une couleur complémentaire propre à chaque quartier avec le bleu pour la Phénicie, par exemple.
L’eau, omniprésente, nourrit une végétation luxuriante et renforce l’impression d’oasis. « On a voulu une présence végétale forte, pas une architecture simplement minérale », précise Thierry Retif.
Crédit photo : Parc Astérix
Un hôtel à vivre comme une cité
À l’intérieur, l’hôtel se découvre comme un parcours sensoriel. Des coursives ouvertes invitent à la flânerie et mènent vers une palmeraie sous verrière, où s’élèvent des palmiers de dix mètres protégés du froid. Au cœur de cette serre, un ancien puits sanctuarisé offre un espace de recueillement avant d’accéder au restaurant principal, Le Restaurant des Rois.
Ce dernier, d’une capacité de 400 couverts, se divise en espaces privatifs aux ambiances variées : salons intimes, fresques murales, ou zones plus animées évoquant les marchés antiques. Un second restaurant, Le salon des Marchands, reprend le thème des caravanes et transforme les chariots de transport en buffets.
Une expérience poétique et lumineuse
Au sommet, un bar panoramique en rooftop permet d’observer l’ensemble des quartiers (Phénicie, Perse, Égypte, Mésopotamie) dans un panorama à 360 degrés. De nuit, la mise en lumière minutieuse sublime l’architecture : des centaines de points lumineux transforment la cité en décor féérique.
Enfin, les chambres prolongent l’immersion avec un mobilier en bois ancien, fabriqué à partir de matériaux de récupération. Les tissus naturels, issus d’une maison ancienne de tissage française, rappellent le savoir-faire d’antan. « L’idée ne consistait pas à créer une chambre sur le thème du caravanserail, mais une véritable chambre de caravanserail », résume Thierry Retif.
Ce nouvel hôtel du Parc Astérix promet une aventure complète, à la croisée du voyage, de l’histoire et de la rêverie. Un véritable univers où chaque pierre, chaque arbre et chaque lumière racontent une étape de L’Odyssée.
2028 : adieu les rues de Paris et bonjour le Londinium
Avant d’explorer Londinium, une petite rétrospective sur les rues de Paris s’impose. Cette zone originelle du Parc Astérix ne s’ancre pas dans l’univers d’Astérix et Obélix, comme chacun peut le constater. Imaginée dès la création du parc, elle proposait une traversée de la capitale française à travers les siècles, du Moyen-Âge au XXe siècle.
Dense et architecturée, cette partie du parc n’a accueilli qu’une seule attraction : les chevaux du roi. Malgré sa longévité, soit 36 ans d’existence, elle suscite peu de visiteurs, notamment en raison de son éloignement thématique avec l’univers gaulois.
Dès le 12 novembre, les travaux de transformation débuteront. Objectif : remplacer cette zone vieillissante par un nouvel espace, totalement intégré à l’univers des célèbres irréductibles.
Londinium : humour british et ambiance gauloise
Le thème retenu pour cette métamorphose : Londinium, inspiré de l’album Astérix chez les Bretons, publié en 1966 et classé parmi les huit tomes les plus populaires. Décliné en dessin animé et en film live, cet opus regorge de clins d'œil à l’humour anglais : clichés sur le Brexit, traditions royales, anarchie savoureuse, et cet esprit so british inimitable.
« L’Angleterre, c’est très inspirant », souligne Delphine Pons. « Il y a des codes très reconnaissables, et puis il y a l’humour british qui est exceptionnel. »
La future zone couvrira un espace majoritairement couvert, pour offrir aux visiteurs une expérience confortable en toute saison, à l’abri du froid et de la pluie.
Attractions, boutiques et décors typiquement anglais
Londinium s’articulera autour d’une place centrale, évocatrice de Piccadilly Circus, avec ses enseignes lumineuses, ses bus à étage, ses cabines téléphoniques et même une reproduction de Big Ben. Les visiteurs pourront y découvrir :
- Une montagne russe immersive, 100 % indoor
- Un dark ride interactif à la thématique foraine
- Une aire de jeux verticale
- Un restaurant dans l’esprit d’un pub de l’an 51 avant J.-C.
- Deux boutiques, dont une dédiée aux confiseries
- Une scare zone, aménageable en patinoire pour Noël
- Un salon d’« eau chaude », clin d'œil à l'absence de thé à l’époque
Un soin particulier guidera la scénographie, avec des détails poussés jusque dans les sanitaires. L’entrée depuis le lac s’ornera de deux grandes tours, en remplacement des anciennes tours amoureuses. Une pyramide marquera la frontière entre l’Égypte et Londinium, avec une transition visuelle forte : Cléopâtre au soleil, cocktail en main à gauche, Cassivellaunos sous la pluie, tasse de thé à la main à droite.
Un dark ride familial et interactif
Parmi les nouveautés majeures, le dark ride signé Alterface. Conçu comme une fête foraine déjantée, ce parcours interactif plongera les visiteurs dans six salles distinctes. Installés à bord de véhicules de quatre places, les participants utiliseront une gourde de potion magique pour viser des cibles, marquer des points et se challenger en famille ou entre amis.
Accessibles dès 90 cm, les wagons accueilleront petits et grands. Dans l’une des scènes, les visiteurs devront viser des tasses dans une boutique de porcelaine typiquement britannique, ajoutant une touche d’humour absurde à l’expérience.
Une montagne russe innovante et immersive
Clou du spectacle, une montagne russe indoor développée par Intamin (également à l’origine de Toutatis). Composée de cinq trains de douze places, cette attraction mêlera sensations et immersion. Les wagons, dotés de systèmes de contrôle de vitesse et de rotation, se déplaceront en marche avant et arrière, au service d’un véritable story coaster.
L’objectif ? Plonger les visiteurs dans une aventure scénarisée, inspirée directement de l’album Astérix chez les Bretons. L’expérience commencera dès la file d’attente, se poursuivra par un pré-show, et culminera dans le parcours principal, entièrement couvert. Accessible dès un mètre, cette montagne russe offrira une capacité d’accueil de 1110 personnes par heure.
Selon ce plan, une expansion de 20 % de la capacité totale du parc est envisagée. Deux tiers des nouvelles installations se feront à l'intérieur, ce qui permet de réduire l'influence de la météo sur la fréquentation. L'arrivée de L'Odyssée Hôtel permettra d'atteindre 750 chambres au total.
Le but de cette montée en puissance ? Proposer une expérience de qualité supérieure en Europe, alliant confort, immersion, accueil et variété.