Fin 2020, les promoteurs Aqua Invest, porteurs du projet de centre océanographique de Dieppe, ont annoncé le début des travaux en 2021 pour une livraison en 2023. Le contexte actuel soulève de nombreuses interrogations.
Le projet est ambitieux à hauteur de 80 millions d’euros. Il a été présenté depuis plus d’un an par le groupe Kapital Conseil et ses deux filiales Rives de Seine, en charge de la construction, et par Aqua Invest pour l’exploitation. Le projet architectural est conduit par le cabinet normand Artefact qui a choisi de lui donner une forme de « galet anamorphique ». Ce sera un complexe océanographique le plus grand d’Europe, décliné sur 17 000 m2. Il devrait compter une centaine de bassins différents, soit 10 millions de litres d’eau, qui accueilleront plus de 1 400 espèces différentes venant de toutes les mers et océans du monde. On pourra aussi y voir un exceptionnel réservoir de 2 millions de litres pour faire évoluer des requins taureaux.
Par ailleurs, il va comporter de nombreux points de restauration, une terrasse panoramique et un amphithéâtre.
Science contre bien-être animal
Le projet n’est pas que touristique mais aussi pour « agir pour la sauvegarde des espèces », assurent les instigateurs alors que des voix s’élèvent pour défendre le « bien-être » animal difficilement compatible avec les bassins et aquariums.
Récemment, le directeur aquariologique, Pascal Coutand, et le PDG de Kapital Conseil, Olivier Wilhelm, ont dû se justifier face à une opposition grandissante. Ils assurent que la construction du bâtiment va respecter des normes extrêmement contraignantes en termes d’empreinte carbone, et ils défendent ardemment le projet scientifique au moins aussi vital que le projet ludique, et les 70 emplois créés. Il a résumé son ambition dans une formule : « le but n'est pas de mettre des poissons en bocal. Il y a un projet scientifique de grande ampleur », ajoutant par ailleurs « qu’il n'y aura jamais de mammifère dans ce centre ».