Un Minotaure et une araignée géante sont lâchés dans les rues de Toulouse. Un retour en fanfare pour la compagnie La Machine.
La grande araignée avance en lançant ses longues pattes, tandis que lui souffle bruyamment. Lui, c'est le Minotaure qui s’est réveillé sur la place du Capitole. Bravant la foule, le géant de 12 m s’est aventuré dans les rues de Toulouse, son nouveau labyrinthe. L’araignée Ariane sur ses pas. Cette dernière avait été aperçue scrutant la Garonne sur le toit de l’hôtel Dieu. Pour la voir descendre de son perchoir, 200 000 personnes se sont massées sur le Pont Neuf jeudi soir, à tombée de la nuit.
« C’est une mobilisation sans précédent », estime Francis Grass, adjoint à la culture. « C’est rare que l’on ait autant de monde le premier soir », assure la compagnie La Machine, pourtant rompue à l’exercice. Cette fois, son fondateur et directeur artistique, François Delaroziere, a concocté un spectacle en quatre actes, Le Gardien du Temple, qui se joue dans les rues de Toulouse, du 1er au 4 novembre.
Quatre jours pendant lesquels l’accès au centre -ville est restreint et bon nombre de bus déviés. Aussi la cadence du métro a-t-elle été renforcée, absorbant une hausse de fréquentation de 25 % le premier jour. De même, la ville rose enregistre 30% de nuitées en plus. Ce qui a un coût : Toulouse Métropole a acheté le Minotaure 2,4 millions d’euros et le spectacle 2,1 M€.
La piste des Géants
A l’issue, les deux monstres doivent s’acheminer dans leur antre : la toute nouvelle Halle de la Machine, dans le quartier en pleine requalification de Montaudran. Là aussi, trois jours d’inauguration sont prévus, du 9 au 11 novembre. Le public pourra découvrir 70 inventions mécaniques et poétiques de toutes tailles sur 6000 m2. La construction et l’aménagement de la Halle de la Machine se montent à 15 millions d’euros, auxquels s’ajoute 5,7 millions de subventions sur dix ans.
L’aspect mémoriel n’en est pas oublié pour autant avec l’ouverture le 22 décembre prochain de L'Envol des pionniers, un musée dédié aux débuts de l'aviation à Toulouse (10,6M€). Car c’est ici, sur cette piste désormais dénommée La piste des Géants, que sont partis, il y a 100 ans, les pionniers de l’Aéropostale. Le 25 décembre 1918, Pierre-Georges Latécoère ouvrait la première liaison Toulouse-Barcelogne.