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Entretien avec Jérôme Vayr, président du directoire du groupe Vacances Bleues

Bus & Car - Tourisme de Groupe | Entretien | publié le : 06.07.2020 | Dernière Mise à jour : 06.07.2020

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Auteur

  • Bruno Courtin

Le groupe Vacances Bleues est issu du tourisme social. L’entreprise est structurée autour d’un conseil d’administration, présidé par Antoine Cachin, et d’un directoire, dont le président Jérôme Vayr a succédé en octobre dernier à Nicolas Déchavanne. Jérôme Vayr est entré dans l’entreprise en 2013, comme secrétaire général en charge notamment des ressources humaines. Le groupe gère 24 sites en France et dispose de son propre tour-opérateur – Voyager Autrement - qui commercialise 120 destinations en France et dans le monde, notamment auprès des responsables de groupes.

Quel est à ce jour l’état des ouvertures de vos sites ?

Cela s’est fait progressivement, avec une première moitié à compter du 11 juin, à savoir nos résidences qui fonctionnent en locatif sans prestation de restauration, et pratiquement tous les autres seront ouverts le samedi 4 juillet, à l’exception de nos deux établissements parisiens. Malheureusement en raison d’une absence criante de clientèle en prévision jusqu’à fin août.

Quels sont les enseignements de ces premières semaines d’activité dans vos sites régionaux ?

Sur un plan positif, nous ressentons l’engouement de la clientèle française pour les séjours au sein de l’Hexagone et nous enregistrons une proportion bien supérieure de nouvelle clientèle par rapport aux années précédentes. Mais cet engouement pour un tourisme national a son revers et nos sites fréquentés par une clientèle internationale souffrent davantage. C’est vrai, donc de Paris qui reste fermé, et de nos établissements sur la Côte d’Azur, comme le Royal sur la Promenade des Anglais à Nice dont la montée en puissance est très lente. Nous avons espoir d’une amélioration dès le mois de juillet, mais je constate que les destinations urbaines sont moins prisées.

Que dire des autres ?

Nous sommes particulièrement présents sur le littoral atlantique et les réservations y sont déjà, dans certains cas, supérieures à celles de l’an passé. Je prends exemple de notre établissement à Biarritz, qui a été le premier à rouvrir et dont on pense qu’il battra son niveau d’activité de l’an passé.

Comment se comporte la clientèle groupes, qui est l’une de vos cibles principales ?

Nous avons espoir de la retrouver dès l’automne, d’autant que nous avons procédé à beaucoup de reports des réservations prévues pour le printemps. Je ne vous cache pas que l’on va être très attentifs au marché pour rassurer les organisateurs que l’on sent encore frileux et qui ont du mal à mobiliser les participants. Nous sommes en contact régulier avec nos confrères du tourisme social, qui constatent également le retrait de gros organismes pourvoyeurs de groupes, comme les CCAS qui travaillent pour le compte de municipalités, qui ont quasiment fait l’impasse sur la saison et l’arrière-saison 2020. Nous avons la chance de ne pas être trop concernés par ce marché et nos groupes restent programmés mais je reste très prudent.

Comment adaptez-vous votre politique commerciale face à cette situation ?

Nous sommes pragmatiques et souples. Nous pourrons nous adapter à des variations de taille de groupes et, souvent, nous avons reporté les réservations du printemps sur d’autres destinations plus favorables aux séjours à l’automne. La saison estivale sera animée avec des familles et des amis qui réservent en direct, pour la suite et notamment pour l’année 2021, il nous faut réactiver les relations avec les entreprises et les intermédiaires pour le segment Séminaires, pratiquement à l’arrêt depuis mars.

A plus long terme, cette crise vous conduit-elle à une réflexion sur votre modèle économique ?

Pas vraiment sur le fond. Il n’y a pas de remise en question de la stratégie ou du positionnement. En revanche, des chantiers déjà engagés vont devoir être accélérés comme la digitalisation dont on a vu l’importance pour garder le contact avec le client et avoir une présence accrue sur les réseaux sociaux. Par ailleurs, du fait de nos origines, nous avons déjà un fort engagement en matière de responsabilité sociale. Ces sont des valeurs anciennes, qui avaient peut-être pris quelques rides, mais qui sont remises à l’honneur. Nous sommes légitimes pour parler de lien social, d’ancrage local, de circuit court et nous devons le faire savoir.

Sur un plan économique, l’entreprise est-elle en danger ?

A court terme, nous avons profité des dispositions publiques pour parer au plus pressé. Nous avons bénéficié d’un prêt garanti par l’État, qui répond aux besoins de trésorerie. Mais nous devons forcément élaborer un plan d’économies et de relance pour être en mesure de retrouver une rentabilité suffisante pour rembourser l’emprunt et poursuivre notre développement. Il se trouve que la Caisse des Dépôts est actionnaire à hauteur de 20% de notre filiale patrimoniale et pouvons compter sur elle pour nous accompagner, y compris dans le plan de développement.

Des opportunités peuvent-elles se présenter ?

Nous avions déjà plusieurs cibles en vue. Les négociations seront certainement reprises avec les propriétaires. Nous avons toujours eu une politique plutôt sélective qu’agressive et cela se justifie encore davantage. Nous avons vocation à rester des généralistes en étant présents sur tous les segments, loisirs, affaires et séminaires avec des résidences, des hôtels et des clubs. En revanche, avec 24 établissements nous manquons un peu de profondeur sur ces segments. L’objectif est de garder cette diversité d’offre mais de l’approfondir pour fidéliser davantage.

Qu’est-il ressorti de positif de cette expérience ?

Au premier plan, la mobilisation des équipes en interne. J’en suis assez fier et cela augure plutôt bien de notre capacité à réagir à des situations difficiles. Cette capacité sera nécessaire car je reste prudent sur les mois à venir. Sans même parler de possible rebond du virus et d’un nouveau confinement, la reprise sera certainement progressive avec des échéances difficiles. Le Plan Tourisme du gouvernement est un gage de prise de conscience, mais il devra être accompagné d’actions individuelles et nous devons être en alerte permanente.

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