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Armelle Solelhac, présidente de Switch-Future-Strategy-Action

Bus & Car - Tourisme de Groupe | Entretien | publié le : 12.11.2020 | Dernière Mise à jour : 12.11.2020

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Armelle Solelhac est consultante Tourisme à Annecy avec une forte prédilection pour les destinations de montagne. Elle apporte son éclairage d’expert sur le potentiel des massifs français cet hiver alors que le succès a plutôt été au rendez-vous l’été dernier.

Pensez-vous que le succès de la montagne cet été n’est qu’un épiphénomène ou que l’on va lui trouver un prolongement cet hiver ?

Je pense très clairement qu’il va y avoir un rebond de la clientèle estivale vers l’hiver et notamment parmi celle qui venue à la montagne pour la toute première fois. Les primo-visiteurs de cet été ont déclaré leur intention de revenir à très court terme. Certainement dans les mêmes stations, voire dans d’autres domaines skiables.

Est-ce que les stations doivent adapter, enrichir leur offre face à cette clientèle nouvelle ?

Il faut savoir qu’il y a déjà 64 activités disponibles potentiellement en hiver en France. Le panel des activités, notamment en dehors du ski, est déjà très riche.

Certaines de ces activités méritent-elles d’être mieux connues, mieux perçues ?

La tendance de fond depuis quelques années déjà est de favoriser les pratiques en dehors du ski. La crise est pour moi un catalyseur qui ne fera qu’accélérer la tendance dont je parle depuis 2008 sur les pratiques douces et variées. Il se trouve que les professionnels de la montagne n’ont pas choisi le moment pour accentuer la communication mais ils ont tellement l’habitude de réagir rapidement face à des situations hostiles que je suis persuadée qu’ils sauront encore une fois communiquer sur ces pratiques.

Sur quoi devront-ils insister ?

La difficulté est bien de répondre à la double préoccupation de la clientèle de venir dans des conditions sanitaires garanties tout en conservant le côté fun, ludique, relaxant des vacances à la montagne. Il faut rappeler aussi que l’équipement même nécessaire à la pratique des sports d’hiver est une barrière à la contamination. Quand on a un casque, des lunettes, des gants et en plus la nouveauté de l’année, des tours de cou intégrant un masque, on a peu de chance d’attraper ou de diffuser le virus.

Peut-on revenir sur la perception des sports d’hiver, qui sont présentées encore assez souvent comme une activité de « riches » ?

Il faut casser ce qui est visiblement un mythe. Le prix moyen d’un forfait remontée adulte en France est à 27,70 euros, même avec des variations importantes suivant les stations. En plus, au dernier pointage, le budget moyen d’un séjour par semaine pour 4 personnes en France, c’est 1 600 euros. Le même budget l’été en destination balnéaire tourne autour de 1 400 euros et 1656 euros en ville. Les sports d’hiver ne sont pas notablement plus chers. Le sujet du prix est un mythe, assez largement entretenu par les médias. Il serait bon de remettre les pendules à l’heure.

Les statistiques montrent globalement une stagnation de la clientèle montagne l’hiver, pensez-vous que l’on va arriver à casser « le plafond de verre » de la fréquentation ?

La dynamique mondiale n’est pas la même que la dynamique en France. A l’échelle du monde, le nombre de skieurs augmente porté par les nouvelles clientèles comme les Chinois. Alors qu’à l’échelle de la France on est sur une clientèle vieillissante qui peine parfois à se renouveler.

Comment parvenir à ce renouvellement ?

Je prends l’exemple de l’Amérique du Nord où un énorme travail a été entrepris depuis longtemps et sur la durée pour accompagner le renouvellement avec des programmes sur trois ans pour faire venir ou revenir des clientèles qui avait déserté la montagne. Pour faire court, la première année, pour l’achat d’un séjour les équipements, les forfaits et les cours sont offerts ; la seconde année, c’est la fidélisation, selon les stations on offre la gratuité sur certaines prestations ou de fortes réductions ; et la troisième année, c’est la phase d’autonomie, le client achète ce triptyque matériel, forfait, cours avec des réductions de l’ordre de 20%. Ce programme fonctionne très bien pour séduire les primo skieurs ou faire revenir les anciens adeptes.

Il y a des opportunités à jouer cet hiver ...

Il faut profiter de l’engouement manifesté cet été et l’accompagner et, soyons honnête, jouer aussi sur le fait que les frontières risquent d’être largement fermées encore cet hiver et que la montagne peut, doit, offrir une alternative aux destinations soleil. Les clients de l'hiver, comme l'été dernier, peuvent redécouvrir les massifs. D’autant que les conditions de réservation et d’annulation possible sont encore très souples.

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