Voyage en Picardie, Somme toute…

En 2020, la cathédrale d’Amiens célèbre ses 800 ans. Malgré son grand âge, elle est pourtant la plus jeune des grandes cathédrales gothiques. Et la jeunesse, à Amiens, on s’y connaît. A tel point que la ville a été désignée cette année capitale européenne de la Jeunesse, « Amiens for Youth ». L’occasion aussi de donner un coup de jeune aux infrastructures touristiques de la ville. Qu’on se le dise : ça bouge à Amiens.

Fruit du génie des hommes du XIIIème siècle, construite en seulement 50 ans, la cathédrale d’Amiens est la plus vaste cathédrale française, avec un volume intérieur de près de 200 000 m2, soit le double de celui de Notre Dame de Paris. Malgré les vicissitudes du temps et les agressions, elle a su rester debout. Si en 1940, la ville est détruite à 70 %, la cathédrale n’est pas touchée. Depuis deux ans, la façade de l’édifice accueille « Chroma, l’expérience monumentale », un spectacle chromatique qui met en lumière les couleurs éclatantes d’autrefois. A contempler tous les soirs de mi-juin à mi-septembre et durant le marché de Noël.

Autre étape essentielle pour les groupes à Amiens : les hortillonnages. Cet espace de 300 hectares de jardin flottants, cultivés depuis le Moyen-Âge, se visite en barque à cornets. Les matinées sont généralement réservées aux groupes. De juin à octobre, « Le festival international de jardins : hortillonnages Amiens » permet un voyage artistique et poétique. Réalisées par des paysagistes, plasticiens ou architectes, les œuvres sont disséminées sur les îlots des hortillonnages. En mini-groupes, possibilité de piloter sa propre barque électrique, créer son parcours et accoster selon l’envie. Un voyage extraordinaire qui n’aurait pas déplu à l’un des personnages les plus emblématiques de la ville : Jules Verne.

Voyage autour du monde

L’auteur de 20 000 lieux sous les mers vécut 18 ans dans un hôtel particulier du XIXème siècle. Cette « maison à la tour » accueille aujourd’hui un musée consacré au romancier avec plus de 700 objets évoquant son univers imaginaire et son quotidien. Un espace animé par des « Verniens » passionnés.

C’est aussi Jules Verne qui a inspiré le nouveau projet du zoo d’Amiens, « La Croisée des mondes ». Seconde destination touristique du département de la Somme, l’établissement s’est donc lancé dans un coup de jeune qui s’achèvera en 2024. Un projet de rénovation et d’extension mené par la collectivité pour un montant de 42 millions d’euros. Ouvert en 1952, le zoo est installé sur un marais, véritable îlot de verdure au cœur de la ville. Les travaux vont permettre la réalisation de huit nouvelles zones, telles un voyage de la biodiversité autour du monde. En 2020, ouvrent Archipels (écosystèmes insulaires et continentaux d’Asie du Sud-Est) et Rivages (côte pacifique des Amériques). Un nouveau restaurant va également être aménagé dans une ancienne guinguette du XIXème : Le Pavillon Bleu. Les premiers plats d’une cuisine locavore sortiront des fourneaux au 1er juillet prochain (capacité 100 places intérieur et 100 places en terrasses). Objectif affiché du zoo nouvelle génération : 300 000 visiteurs en 2025. A noter que de nombreuses visites thématiques sont proposées pour les groupes.

Enfin, dernier grand chantier à Amiens : le musée de Picardie. Il ouvrira au 1er mars après trois ans de travaux. Véritable palais, conçu sur le modèle du Louvre, le bâtiment fut le premier en France destiné à être un musée en 1867. Plus convivial, plus moderne, doté d’une aile supplémentaire et d’un nouvel accueil, orné d’un jardin suspendu, un auditorium, le musée de Picardie s’offre un bel écrin. Du côté des collections, le musée renforce ses liens avec le territoire amiénois et plus largement picard.

Sur la route de la baie de Somme, le musée des beaux-arts d’Abbeville, musée Boucher-de-Perthes, s’apprête également à vivre une restructuration d’ici 2026. En attendant, une nouvelle salle dédiée à Manessier a été ouverte en septembre. En effet, la famille de l’artiste qui a réalisé les vitraux abstraits de la cathédrale a fait don à la ville d’une collection de 600 pièces.

Oiseaux, phoques et moutons

Changement d’environnement et cap sur la nature. En bordure de la Manche, l’estuaire de la Somme s’étend sur 7200 hectares et dessine une vaste échancrure d’eau, de sable et d’herbes sauvages. A l’horizon, la terre, la mer et le ciel se confondent. Au fil de la journée et des saisons, la lumière sublime une nature sauvage et préservée. Dans les étendues de prés-salés, les moutons paissent tranquillement. A l’abri du cordon dunaire, les oiseaux migrateurs ont trouvé une aire de repos salvatrice dans le parc du Marquenterre. 200 ha de réserve naturelle protégée permettent aux canards siffleurs, spatule blanche, oie cendrée ou fauvette grise de se reposer et parfois de nidifier. Trois parcours de 45 mn à 2h00 sont proposés en compagnie de guides naturaliste qui aident à décrypter la vie sauvage. Jumelles sur le nez, on observe toute l’année plus de 300 espèces, soit des milliers d’oiseaux.

La baie de Somme accueille également la plus grande colonie de phoques de l’Hexagone. Une excursion en bateau (www.bateau-baie-somme.com), ou une randonnée à pied depuis la Pointe du Hourdel, permet d’observer la colonie plonger à la recherche de nourriture ou se prélasser sur un banc de sable.

Autre moyen pour découvrir la baie qui remporte beaucoup de succès auprès des groupes : le train historique. Avec le Chemin de fer de la Baie de Somme (https://www.chemindefer-baiedesomme.fr), on embarque à bord d’authentiques wagons Belle Époque tirés par des locomotives à vapeur. On se laisse bercer à 25 km/h au gré des paysages de la baie. Choisissez votre formule et votre itinéraire : aller simple, aller/retour, avec ou sans repas… Le train vous mènera notamment à Saint-Valéry-sur-Somme.

Invitation aux jardins

Saint-Val, comme on dit ici, c’est plusieurs univers. Sur les hauteurs, la cité médiévale, que l’on parcourt au gré des ruelles pavées et fleuries, domine la baie avec les vestiges de ses remparts et les tours Guillaume. L’église Saint-Martin, du XVème S, arbore une architecture élégante avec des murs en damiers et deux nefs à l’intérieur. Le long des quais, on découvre « Le Courtgain », le quartier pittoresque des marins avec ses petites maisons de pêcheurs colorées bordant des rues étroites et pentues.

Pour diversifier vos visites, rendez-vous dans la vallée de l’Authie. Joyau cistercien du XVIIIème S, l’abbaye de Valloires fut reprise en 1922 par Thérèse Papillon qui y créa un préventarium pour lutter contre la tuberculose. Huit hectares de jardins autour de l’abbaye ont été dessinés par le paysagiste Gilles Clément. Cinq ambiances sont à découvrir autour de 5000 espèces et variétés de plantes. Une belle invitation au voyage qui vous mènera dans une allée des cerisiers, une roseraie ou un jardin de marais.

Se renseigner

www.somme-tourisme.com

Testées pour vous

Hôtel du Cap Hornu à Saint-Valéry-sur-Somme. Tél. 03 22 60 24 24. Hotelcaphornu.fr Cet établissement *** est installé dans un cadre d’exception, au bord de la baie de Somme. De petits bâtiments, abritant 90 chambres, sont disséminés dans un parc d’une quinzaine d’hectares. Le restaurant propose toutes les richesses du terroir dans une cuisine gastronomique.

Le Quai à Amiens. Tél. 03 22 72 10 80. Restaurant-lequai.fr Au bord du quai Bélu à deux pas de la cathédrale, ce restaurant accueille beaucoup de groupes. La cuisine est créative et élaborée à partir de produits locaux.

L’aérodrome de la Baie de Somme à Buigny Saint Maclou. Tél. 03 22 19 17 89. A deux pas d’Abbeville, sur la route de la baie, cet hôtel-restaurant borde l’aérodrome. On y sert une cuisine simple et de saison à déguster devant le ballet des bi-moteurs. Grand parking.

La Distillerie d’Hautefeuille à Beaucourt-en-Santerre. www.distilleriedhautefeuille.com Au cœur de la ferme céréalière familiale, cette distillerie fabrique gin et whisky de terroir. Durant 1h30, vos groupes sauront tout sur le maltage, le brassage, la distillation, suivi d’une dégustation.

 

Les Chocolats de Nicolas à Plachy-Buyon. Tél. 03 64 26 48 86

www.leschocolatsdenicolas.com Facile d’accès à 8 km au sud d’Amiens, cette chocolaterie artisanale propose aux groupes de visiter ses ateliers durant 2h (petit-déjeuner, dégustation, visite, boutique).

 

L’Entrepôt des Sels à Saint-Valéry-sur-Somme. Ce bâtiment emblématique du XVIIIème siècle ouvre officiellement ses portes en février 2020. Outre l’office de tourisme de Saint-Valéry, il accueille également un auditorium de 310 places, un espace de réception pour 350 personnes assises, des salles de séminaires (1x50 et 3x15) ainsi qu’un restaurant avec une capacité d’une centaine de personnes, sans compter la terrasse panoramique.

Musée des hortillonnages à Rivery. Tél. 03 22 91 95 53. Museedeshortillonnages.fr Mené par un couple de maraîchers hortillons depuis 45 ans, cet éco-musée a vu le jour l’an dernier. L’idée : conserver la mémoire de ces générations qui ont façonné le paysage. On y observe une collection d’outils agricoles et équipements entre hier et aujourd’hui. La visite du musée peut se poursuivre par une balade en barque dans les hortillonnages.

 

Les chiffres clés

• 2 millions de visiteurs en baie de Somme sur les espaces naturels majeurs (étude Grand Site sur le Hourdel, la Maye au Crotoy, Cap Hornu et baie d’Authie)
• 70 % France (29 % IDF – 14 % NPDC) / 30 % étrangers
• 343 groupes accueillis en 2018 par la centrale de réservation de Somme Tourisme
• 3.5 jours ; la durée de séjour pour les clientèles individuelles
• 1 600 chambres capacité hôtelière d’Amiens Métropole:
• 1 000 chambres capacité hôtelière de la Baie de Somme
• Top 5 des sites les plus visités
  • 562 222 visiteurs (2018) Cathédrale d’Amiens
  • 200 550 visiteurs (2019) Chemin de Fer de la Baie de Somme
  • 174 700 visiteurs (2019 Parc zoologique d’Amiens
  • 170 720 (10 mois 2019) Parc du Marquenterre
  • 133 139 visiteurs (2019) Hortillonnages en barques à cornet + 56 538 visiteurs pour le Festival des Jardins Hortillonnages  

 

Richard Gambier, responsable commercial groupes à l’ADT de la Somme

Comment fonctionne le service groupes de l’Agence ?

Ce service a été créé il y a 35 ans. Ma collègue Virginie et moi-même y travaillons depuis 25 et 28 ans. Nous avons donc une solide expérience du secteur et du terrain. Il y a une dizaine d’années, le conseil départemental a demandé à ce que le service s’autofinance et équilibre son budget. Ainsi, nous nous sommes spécialisés sur les groupes adultes. En 2019, nous avons fait 1,150 million de volume d’affaires. Nous accueillons environ 400 groupes par an (dont 50% de séjours) et 49 % de notre clientèle est autocariste. Pour cela, nous participons à une dizaine de workshops avec des autocaristes ou organisés avec le club groupes de Tourisme & Territoires. Nous participons également à des opérations pour démarcher des clients aux Etats-Unis, en Nouvelle-Zélande, en Australie… (ndlr : la Somme accueille une forte clientèle australienne)

 

Quels sont vos points forts ?

Ma collègue et moi-même venons du secteur autocariste, c’est donc une clientèle, avec ses problématiques, que nous connaissons bien. Notre meilleur atout est notre rapport qualité/prix. Nous proposons des devis rapidement – entre 48 et 72h - et un service clé en main. Notre brochure est éditée à 15 000 exemplaires. Sur notre site internet, nous avons une cinquantaine de forfaits proposés sur la Somme et les Hauts-de-France. Les services groupes de nos départements voisins ayant fermé, nous répondons aux demandes avec l’appui de réceptifs. Nous avons également de bons retours sur nos carnets de voyage qui sont distribués aux autocaristes pour leurs clients.

Enfin, nous avons un rôle très important dans le choix des prestataires, nous faisons beaucoup de visites, nous testons les restaurants…

 

Justement, comment l’offre se renouvelle-t-elle ?

Je dis souvent que nous sommes des « dénicheurs de pépites ». Pour cela, l’ensemble de l’équipe de l’ADRT (ndlr : 24 personnes) est en veille permanente. Chacun nous communique les prestataires dont ils ont entendu parler ou rencontrés. A nous ensuite au service groupes, de prendre contact et discuter de l’accessibilité, du parking, des tarifs, du développement de l’activité vers les groupes… Certains prestataires n’avaient pas forcément pensé à démarcher cette clientèle. Notre rôle est de les accompagner et de les aider dans cette nouvelle commercialisation. Souvent, nous ne gardons pas le produit en exclusivité dans notre brochure, nous donnons d’autres contacts au prestataire. Par exemple : un bateau-restaurant à Amiens accueille beaucoup de groupes et cherche à proposer des visites en matinée. Nous les mettons en relation. Pour qu’un nouveau prestataire groupe développe son activité, nous ne devons pas être seuls à travailler avec lui.

Nous avons une très forte demande de visites gourmandes et nous n’avons pas suffisamment d’offres, en particulier sur la côte. Tout le monde est en alerte pour dénicher ces pépites.

www.somme-groupes.com