Troisième ville d’Espagne, après Madrid et Barcelone, Valencia entend bien montrer qu’il faut compter sur elle. Au bord de la Méditerranée, jouissant d’une météo clémente toute l’année, Valencia joue à la fois la carte nature et patrimoniale, avec des plages, une artère verte qui traverse la ville et le plus grand lac d’Espagne à sa porte.
Au gré de ses ruelles, la vieille ville dévoile de magnifiques bâtiments riches de 2 000 ans d’histoire, quand la cité des sciences et des arts affiche son modernisme. Et côté gastronomie, est-il utile de rappeler que la paëlla, identité de tout un pays, est originaire de Valencia ?
Sous son architecture art nouveau (1928) avec son dôme massif et ses poutres en fer, el Mercado Central de Valencia abrite tous les jours quelque 300 marchands. Réputé comme le plus grand marché de produits frais d’Europe, poissons, légumes, agrumes, jambons et salaisons, olives, safran et multiples épices, escargots, riz… tout le terroir valencien est exposé dans une explosion de couleurs et de senteurs. C’est ici que Carolina, chef à l’École de riz et paëlla (*) donne rendez-vous à ses groupes apprentis cuisiniers de quelques heures. D’étal en étal, il s’agit d’acheter les ingrédients pour le cours de cuisine qui va suivre : poulet, lapin, haricot vert plat, tomate, safran, huile d’olive, riz rond AOC de Valencia variété Bomba ou Albufera. « La recette de paëlla de ma grand-mère », précise Carolina. A Valencia, la paëlla c’est une véritable tradition et l’identité de toute une région. Rien de tel pour se mettre dans l’ambiance que de débuter le séjour par un cours de paëlla, que tout le monde pourra déguster ensuite à même le plat posé au milieu de la table, comme le veut la coutume.
A l’extérieur de la ville, dans la zone maraîchère de la Huerta, la Barraca de Toni Montoliu propose un autre type d’expérience toute aussi gourmande et conviviale (*). La Barraca, maison blanche traditionnelle au toit de chaume, abrite un petit écomusée agricol, une mini-ferme avec chèvres, moutons et ânes, un potager et un restaurant. Toni a commencé à cuisiner la paëlla dès l’âge de quatre ans, c’est dire s’il est expert dans son domaine. Si vous arrivez un peu avant l’heure du déjeuner, votre groupe peut aider dans la préparation en cueillant tomates, artichauts et haricots plats dans le potager. Pendant ce temps, Toni a allumé le feu pour faire cuire les ingrédients de la paëlla. « Avec du bois d’oranger, c’est le meilleur », précise-t-il. Après le déjeuner, délicieux et copieux, Toni emmène tout le monde pour une promenade digestive en calèche dans la campagne environnante.
16 000 ha de rizières
Pour prolonger cette « sortie nature » et en savoir plus sur la petite céréale qui fait les merveilles culinaires de la région, direction l’Albufera, à quelques kilomètres au sud de Valencia. Autrefois, l’Albufera – qui signifie « petite mer » en arabe – était une grande lagune, reliée à la Méditerranée et bordée par des rizières. Aujourd’hui, même si sa superficie a été divisée par dix, l’Albufera reste le plus grand lac d’Espagne et les rizières s’étirent sur 16 000 ha. Pour mieux comprendre ce vaste espace naturel, optez pour une balade en barque traditionnelle (*). Sur le canal au milieu des roseaux, où se faufilent quelques canards, la grande barque en bois avance sans bruit. En arrivant sur le lac, un héron cendré prend son envol. Zone protégée, l’Albufera est un important site de nidification et d’hivernage pour les oiseaux migrateurs. Près d’un ponton, quelques nasses sèchent au soleil. Le lac est également réputé pour la pêche à l’anguille, dont on peut goûter les spécialités dans les restaurants alentours.
Après cette pause nature, il est temps de rejoindre le centre de Valencia pour se plonger dans un voyage aux antipodes. Depuis quelques années, Valencia, auparavant assoupie, a décidé de montrer au monde qu’elle était la troisième ville d’Espagne, et qu’il fallait compter sur elle. Sa métamorphose a été époustouflante. Ainsi, sur deux kilomètres de long, les bâtiments futuristes de la Cité des Arts et des Sciences ont donné un autre visage à Valencia. Les lignes courbées de ces édifices blancs se détachant sur un ciel d’un bleu limpide, sont résolument tournées vers le troisième millénaire. Premier site touristique de Valencia (voir encadré Chiffres clés), L’Oceanographic regroupe sept environnements marins avec 45 000 spécimens de 500 espèces différentes, tels que les dauphins, les bélugas, les morses, les otaries, les phoques, les manchots ou les requins. A ses côtés, L'Hemisfèric est un cinéma numérique 3D, doté d'un grand écran concave de 900 mètres qui entoure presque les spectateurs. Plusieurs films y sont projetés chaque jour, principalement des documentaires éducatifs de 45 minutes maximum. Le musée des sciences Prince Felipe propose plusieurs expositions interactives sur la science et la technologie. Enfin en accès libre, l’Umbracle est un immense jardin de plantes méditerranéennes et de sculptures contemporaines.
Une coulée verte de 9 km
Avant de rejoindre le centre historique de Valencia, il faut prendre le temps de se promener dans les Jardins du Turia – la cité des Sciences est elle-même installée à l’extrémité de ces jardins, près de l’embouchure. Cette artère verte de neuf kilomètres, aménagée dans l’ancien lit du fleuve, est une véritable oasis au milieu de la ville. Le fleuve fut détourné afin de parer aux fréquentes inondations. En effet, suite à la grande crue du 14 octobre 1957 qui ravagea la ville, le lit fut dévié au sud de Valence, laissant place à une importante bande de terrain asséché qui traversait la ville d'Ouest en Est et entourait ainsi le centre historique. Certains des principaux musées et monuments de Valencia se trouvent sur les deux rives de l'ancien lit du Turia, qui est également surmonté de 18 ponts, témoignages de siècles d'histoire.
A pied, à vélo en segway, il y a plusieurs façons de déambuler dans les Jardins de Turia. Comme plusieurs groupes croisés lors de notre visite, nous avons opté pour le deux-roues. Sur la piste cyclable, on pédale au milieu des palmiers, des orangers, des pins. Le décor nous transporte ailleurs, le bruit des voitures et de la ville a disparu. Nos coups de pédales nous emmènent jusqu’à l’extrémité des Jardins, où est installé le zoo Bioparc, troisième site touristique le plus fréquenté de Valencia. Cette fois, c’est en Afrique que vous allez voyager. Ouvert en 2008, le Bioparc est un zoo nouvelle génération, les barrières y sont pratiquement invisibles et les animaux s’y déplacent à leur aise. On parle ici de zoo-immersion avec la particularité de plonger les visiteurs dans l’habitat des animaux, et non l’inverse. Léopards, lémurs, hyènes, lions, girafes, gorilles, rhinocéros, hippopotames, porcs-épics, autruches, éléphants, loutres... cohabitent dans ce monde zoologique. Dans les années à venir, il est prévu d’agrandir le Bioparc de 20 000 mètres pour créer des zones consacrées au Sud-est asiatique et à l’Amérique du Sud.
Les 207 marches de la tour Miguelete
Dans le centre historique, le quartier del Carmen concentre l’essentiel des visites dans un charmant labyrinthe de ruelles pavées. Confluence des styles roman, baroque et gothique, la cathédrale domine la place de la Vierge et celle de la Reine. A l’intérieur, elle abrite quelques trésors tels que le Saint Graal. Des documents archéologiques portent à croire qu’il s’agirait du Calice utilisé par Jésus lors de la dernière Cène. Pour profiter du panorama sur la ville, qui s’étire jusqu’à la mer et l’Albufera, il faut s’armer d’un peu de courage et gravir les 207 marches de la tour Miguelete. Autre édifice religieux d’importance : l’église de Saint Nicolas et Saint Pierre. Sa restauration achevée en 2016 a permis de mettre en lumière les fresques vieilles de trois siècles, 2000 m2 de peintures qui ont retrouvé leur éclat et leur splendeur d’antan.
A quelques minutes de la cathédrale, la Bourse de la Soie (La Lonja de la Seda) est un patrimoine exceptionnel édifié au XIVème S. On traverse d’abord un charmant patio planté d’orangers avant de pénétrer dans la salle des contrats… impressionnante et majestueuse. 24 colonnes hélicoïdales de 16 m de haut s’élèvent jusqu’à une voûte de croisée d’ogives. Une merveille d’architecture gothique. Sur cette thématique, la visite peut être complétée par le musée de la Soie (museo de la Seda) qui se trouve dans l’ancien siège du Collège de l’Art Majeur de la Soie. Composé de trois salles principales, il permet de découvrir l’histoire de la soie à Valencia, son commerce durant plus de trois siècles et son héritage encore aujourd’hui, dans les fêtes traditionnelles valenciennes.
Côté musées, Valencia n’est pas en reste. Le musée des beaux-arts est la deuxième plus grande pinacothèque d'Espagne, avec des œuvres allant du XVe au XIXe siècle, de Joaquín Sorolla à Francisco de Goya en passant par Vélasquez. Le musée est installé dans un édifice historique du XVIIe qui a abrité un Collège séminaire, une maison de bienfaisance, un hôpital militaire… Dans un tout autre style, le musée de la céramique « Gonzales Marti » a pris place dans un ancien palais à la façade rococo, considéré comme le meilleur exemple d’art baroque en Espagne. On peut y admirer la plus grande collection nationale de céramique du VIIIe siècle à nos jours avec notamment des azulejos de Picasso. Enfin, signalons le musée du Patriarche qui abrite des peintures de Caravaggio, Le Greco, Van Der Weyden, Benlliure, Ribalta ou Pinazo. Le musée s’articule autour d’un grand cloître de style Renaissance regroupant l’église, la chapelle de la Communion, la bibliothèque, les cellules et les salles. Un des plus beaux exemples d’architecture Renaissance de la ville.
300 caricatures
Pour finir, on ne peut pas souligner les attraits touristiques de Valencia sans évoquer les Fallas. Chaque année depuis 1934, le temps s’arrête au mois de mars pour cette grande fête populaire. Les Fallas sont d’immenses personnages (jusqu’à 15 m de haut) allégoriques en carton-pâte représentant des personnalités locales, nationales, internationales et imaginaires. Chaque quartier crée sa propre falla. Plus de 300 caricatures sont ensuite installées dans les rues. Durant quelques jours, feux d’artifice, concerts, concours de paëlla, corridas et fêtes maintiennent la ville en éveil. Le dernier jour à minuit, chaque falla est brûlée. Une seule, élue par le public, sera épargnée. Le musée Fallero regroupe toutes ces fallas sauvées des flammes (www.fallas.com). Une visite essentielle pour comprendre cette fête où s’exprime l’âme de Valencia.
(*) www.escueladearrocesypaellas.com
Valencia en chiffres
-Nombre de visiteurs en 2018 : 2,06 millions dont 1,13 millions d’étrangers. Prévision globale attendue pour 2019 : 2,16 millions
-75 083 visiteurs français en 2018. 33 708 entre janvier et juin 2019 soit une progression de 5,3 %.
-Nombre de nuitées en 2018 : 4,98 millions dont 3,25 millions d’étrangers. Prévision globale attendue pour 2019 : 5,28 millions
-198 822 nuitées françaises en 2018. 87 542 entre janvier et juin 2019 soit une progression de 6,8 %.
- Nombre d’hôtels : 150 (18 277 lits)
- Durée de séjour moyen de la clientèle française : 2,6
- Monuments et musées les plus visités : musée des sciences (777 027 visiteurs), Lonja (598 767), cathédrale de Valencia (345 150), centre del Carme (343 284), Torres des Serranos (304 304).
- Sites de loisirs les plus visités : L’Océanographic (1 478 140), Bioparc (618 000), L’Emisferic (360 900)
Interview Leticia Colmer, responsable des marchés France et Italie à Turismo Valencia
Quels sont les atouts de Valencia pour la clientèle de groupes ?
Valencia est une ville accueillante, dynamique, animée proposant nombre d'activités culturelles, festives, gastronomiques, sportives... tout au long de l'année. L’offre hôtelière est très variée et adaptée à toute sorte de clientèle, groupes compris. Tout ceci, ajouté à son magnifique climat, fait que n'importe quelle période de l'année est propice pour y organiser un voyage de groupe. Enfin, le rapport qualité/prix des services proposés est optimal.
Quels conseils pouvez-vous donner pour l'organisation d'un séjour groupe à Valencia ?
Comme pour n'importe quel séjour groupe, vérifier à l'avance les horaires d'ouverture des musées et autres activités touristiques et réserver à l'avance. C'est ainsi que la disponibilité est assurée et que l'on obtient les tarifs groupes sans problèmes. Idem pour les restaurants, en n’oubliant pas que les horaires de repas ne sont pas exactement les mêmes qu'en France, mais les restaurateurs font souvent des efforts pour les groupes. Enfin, si on veut organiser un séjour avec une agence réceptive, je conseille vivement celles qui sont basées à Valencia. Souvent, les Français s'adressent à des agences qu'ils connaissent déjà, mais situées dans d'autres villes espagnoles et n'ayant pas une connaissance approfondie de l'offre de Valencia, ni des changements qui s'y produisent. Travailler avec des réceptifs locaux, gérés par des Valenciens ou par des Français expatriés, est synonyme de succès dans l'organisation du voyage.
Valencia Tourisme a-t-elle une politique d'accueil spécifique pour les groupes ?
La ville en général est bien adaptée pour les groupes. Si l'organisateur préfère ne pas faire appel à une agence de réceptif, il peut consulter la version française de notre site officiel www.visitvalencia.com, notamment sur la boutique en ligne (la “VLC Shop”), où différentes activités sont proposées avec des offres spéciales. Si jamais il a besoin de renseignements supplémentaires, il peut s'adresser à nous par cette même voie, sur le formulaire en ligne, et des spécialistes de Turismo Valencia seront toujours prêts à répondre dans de courts délais.
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Las Arenas Balneario Resort. Dans le quartier maritime, ce vaste complexe hôtelier est idéalement situé face à la plage. Autre atout : sa grande capacité avec 236 chambres réparties en neuf catégories. Les chambres classiques offrent une superficie de 28 m2 et peuvent accueillir jusqu’à trois personnes. Services et loisirs : restaurants, piscines extérieures, spa…
www.hotelvalencialasarenas.com
Restaurant La Maritima Comme son nom l’indique, cette adresse est au coeur du quartier maritime avec vue sur le port. Poissons frais et produits de la mer sont au menu. Le restaurant est aussi réputé pour ses « arroz », plats à base de riz.
Restaurant Mateu à El Palmar Cet établissement est installé au cœur de l’Albufera depuis plus de 50 ans, dans un petit village typique. Sa spécialité – et celle de la région : l’all i Pebre, un ragoût d’anguilles et de pommes de terre.
Office du tourisme espagnol à Paris
Office du tourisme province de Valence
Office du tourisme ville de Valence