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D'Odessa à Kiev : deux visages de l'Ukraine

Bus & Car - Tourisme de Groupe | Destinations | publié le : 06.02.2019 | Dernière Mise à jour : 06.02.2019

Place de l'Indépendance Kiev

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Auteur

  • Brice Lahaye

Son histoire encore récente, son architecture fascinante et son offre culturelle font rapidement oublier que l'Ukraine est un pays toujours en conflit. À Odessa comme à Kiev, sa capitale, le tourisme continue de vivre.

 

 

S'atteler à présenter l'Ukraine sur le registre touristique n'apparaît, a priori, pas si facile en ce moment. Les manifestations sanglantes dans sa capitale il y a quatre ans seulement, le territoire de La Crimée annexé dans la foulée par la Russie et la guerre toujours en cours dans le sud-est du pays - où s'affrontent l’armée et les séparatistes pro-russes du Donbass - ont dissuadé bon nombre de touristes français et étrangers d'y voyager. Le nombre de touristes internationaux à entrer sur le territoire est passé de 24,7 millions en 2013 à 12,7 millions l'année suivante, selon le Comité statistique gouvernemental de l’Ukraine. Une chute considérable en un an et des chiffres de fréquentation qui peinent encore à progresser. Pourtant, le pays continue de vivre. Le parcourir aujourd'hui, c'est se confronter à ces événements récents, mais c'est aussi et surtout se plonger dans une histoire, passée et récente, très riche.

La découverte démarre tout au sud, au bord de la Mer Noire. Odessa, la quatrième plus grande ville d'Ukraine, semble dès les premiers instants, bien différente de l'image que l'on se fait du pays. La tranquillité des rues ne laisse pas deviner que la ville recense près d'un million d'habitants. Il faut alors se diriger vers ses artères plus commerçantes pour y voir une cité foisonner de badauds et visiteurs. La balade commence dans la rue Pouchkine, où se trouve notamment l'hôtel Bristol, construit entre 1898 et 1899. Un majestueux édifice à la façade rose pastel, situé juste en face du théâtre philharmonique de la ville. La déambulation continue dans la même avenue, considérée au XIXe comme la « rue des banques », avant de croiser devant le n°13 un habitant pas comme les autres. Figée dans le bronze, la statue du célèbre poète russe Alexandre Pouchkine, a été inaugurée en 1999 à l'occasion du bicentenaire de sa naissance. Une installation qui ne doit rien au hasard puisque se trouve au même endroit le musée consacré à l'artiste, installé dans la maison où il passa, dès 1823, ses premiers jours à Odessa. Quelques mois de résidence qui marqueront l'histoire de la ville, avant qu'il ne soit chassé pour avoir eu, paraît-il, une aventure avec l'épouse du gouverneur de la Nouvelle Russie, Mikhaïl Semionovitch Vorontsov.

Pouchkine et Potemkine

La promenade reprend en direction de la place Dumska, où se trouve l'Hôtel de ville, un superbe bâtiment d'un blanc immaculé. Lui tournant le dos, Pouchkine est toujours là - son buste de bronze tout du moins -, le regard tourné vers le boulevard maritime, une longue allée piétonne arborée, où les riverains sont nombreux à venir flâner. À quelques mètres de là, se présente enfin l'escalier du Potemkine, attraction incontournable de la ville où s'attardent les groupes de touristes venus découvrir les lieux, immortalisés en 1925 dans le célèbre film propagandiste de Sergueï Eisenstein, « Le Cuirassé Potemkine ». S'il impressionne déjà depuis son sommet, il faut attendre d'avoir descendu les 192 marches pour apprécier encore plus la perspective visuelle, l'escalier semblant ne jamais se terminer. Heureusement, un petit funiculaire a été installé juste à côté pour le remonter et profiter par la même occasion d'un beau panorama sur la mer. Un peu plus loin, l'Opéra d'Odessa apparaît lui aussi plein de vie. Si la circulation se fait dense devant l'entrée, il faut le contourner et découvrir le petit parc attenant pour prendre le temps de l'admirer. Une jeune Ukrainienne, accompagnée par ses amis, y attend patiemment son nouvel époux pour immortaliser leurs vœux en photos devant l'édifice.

Petite et grande à la fois, la cité portuaire se parcourt facilement à pied, mais aussi parfois en car. Le prochain arrêt est justement prévu au bord de la mer, au sud-est de la ville, à une quinzaine de minutes de là. À l'arrivée, s'élève une arche moderne sur laquelle est inscrit Arcadia, nom de la station balnéaire tendance de la ville. Glaciers, cafés et restaurants, magasins de vêtements et boutiques de souvenirs, fête foraine... La longue allée qui mène à la côte prévoit tout le nécessaire pour la venue des visiteurs. Tout au bout, la Mer Noire se fait encore discrète, cachée par les nombreuses discothèques en plein air. Ce qui nous plongerait presque dans l'ambiance festive d'Ibiza si les enseignes en cyrillique ne nous rappelaient pas que nous sommes beaucoup plus à l'Est. Plus qu'un petit escalier à emprunter et le bord de mer est enfin là. Les promeneurs sont nombreux à être venus profiter de cette journée ensoleillée. Une petite pause bienvenue face à la mer avant de remonter pour arpenter les côtes. Les coureurs et cyclistes se partagent l'allée avec les piétons, pendant que d'autres, installés en terrasse, les regardent défiler. La découverte de la ville se termine ici, l'heure est déjà venue de repartir.

Kiev et la Mère-Patrie

Après une heure de vol, et quelques dizaines de kilomètres parcourus depuis l'aéroport, se présente désormais Kiev. La capitale de l'Ukraine, indépendante depuis 1991, a un long et riche passé, intimement lié à celui de la Russie. Sur les hauteurs de la ville, s'érige la statue de la Mère-Patrie, haute de 62 mètres, qui nous plonge immédiatement en pleine période communiste. Plus le car s'en approche, plus forte est la sensation de grandeur. Sur son piédestal de 40 mètres, la statue inaugurée par Brejnev en 1981 brandit une épée et un bouclier, qui fait aujourd'hui débat. Les symboles communistes ayant été interdits en 2015 par le Parlement ukrainien, nombreux sont ceux à vouloir les voir disparaître de ce bouclier. Mais l'exception faite aux monuments de la Seconde Guerre mondiale a pour le moment permis qu'ils y restent. À ses pieds, se trouve le parc qui accueille le Musée de la Grande Guerre patriotique. Un lieu qui a de quoi dérouter plus d'un touriste, mais beaucoup moins les Ukrainiens, venus en nombre avec leurs enfants, qui s'échappent pour grimper et jouer sur les chars. Une scène de vie surprenante pour qui ne comprend pas la culture patriotique du pays, accrue par les événements récents.

L'image de la guerre laisse place à la religion avec la découverte, non loin de là, de la Laure des catacombes - le tout premier monastère du pays - construite en 1051. Inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, elle surplombe le fleuve Dniepr, mais c'est sous-terre que les pèlerins et touristes se pressent, afin de découvrir ses catacombes où reposent les corps de moines momifiés. Pour y descendre, le visiteur doit se munir d'un cierge et se repérer dans les sombres et étroits couloirs avant d'enfin pouvoir accéder aux chambres funéraires qui accueillent les dépouilles. À travers les vitres des cercueils, des mains apparaissent et font état de la momification. Un phénomène étonnant dû à une ventilation naturelle, qui n'empêche pas les plus croyants d'y voir une immortalisation, comme récompense pour ces hommes qui ont tout abandonné afin de vivre dans ces catacombes.

Maïdan et la révolte populaire

La visite continue plus au nord de la ville, où la ressemblance avec la Russie ne fait que grandir. Sur le trajet, il faut descendre une nouvelle fois sous terre pour s'en rendre compte. Le métro de Kiev, au style stalinien, plonge le voyageurs quelques dizaines d'années en arrière. Et impressionne par ses dimensions. C'est d'ailleurs dans la capitale que se trouve la station la plus profonde du monde, Arsenalna, avec un record encore non battu de 105,5 mètres de profondeur. Le temps de remonter à la surface et la balade reprend. Si nombreuses sont les églises à avoir été détruites pendant le règne de Staline, certaines ont été épargnées ou reconstruites plus tard. La capitale en regorge et leurs bulbes dorés semblent scintiller dès le soleil levé. Après un passage par la Cathédrale Saint-Sophie - l'un des monuments les plus connus de Kiev - un arrêt s'impose au monastère Saint-Michel-au-Dôme-d'Or. Rasé par les Soviétiques, il a pu être réédifié dans les années 90. Tout de bleu et d'or, il impressionne sitôt le campanile passé. De l'extérieur, une voix résonne. La messe vient de démarrer et les fidèles se pressent pour entrer dans l'église. Pendant que certains s'y recueillent, les autres prennent le temps d'admirer les plafonds, où se mélangent dorures et peintures. Une pause religieuse, si l'on peut dire ainsi, et la découverte se poursuit un peu plus loin, autour de l'église Saint-André, un quartier aux airs de Montmartre, avec ses petites ruelles descendantes, ses commerces et ses brocanteurs, venus vendre leurs objets en tous genre, allant des matriochkas aux chapkas de l'armée ukrainienne.

Le voyage prend fin sur la place de l'Indépendance - Maïdan - aujourd'hui devenue un lieu de vie et de mémoire après avoir été l'épicentre de la révolution ukrainienne de 2014. Là-même où des manifestations pacifiques se sont transformées en affrontements violents fin février de la même année, entre opposants à la politique du président et forces de l'ordre, qui n'hésiteront pas à tirer à balles réelles sur les manifestants. Avec un lourd bilan de plus d'une centaine de morts. Un début de révolution devenu sanglant qui aura entraîné la destitution de Viktor Ianoukovytch, suivie de l'arrivée au pouvoir de dirigeants pro-européens. Bien que beaucoup plus ancienne aux derniers événements, une phrase du célèbre écrivain Mikhaïl Boulgakov, né en 1891 à Kiev, extraite du livre Le Maître et Marguerite, semble encore y résonner aujourd'hui : « Aucune force au monde ne peut obliger une foule à se taire tant qu'elle n'a pas exhalé tout ce qui s'est accumulé en elle et qu'elle ne se tait pas d'elle-même ». Un message qu'ont pu partager les manifestants qui se sont mobilisés, au prix de leur vie pour certains, afin de faire valoir leurs idées. Aujourd'hui, la place à retrouvé sa quiétude d'avant les événements. L'exposition située au pied de la statue de Berehynia et les photos des victimes de la révolte affichées à quelques mètres sont pourtant là pour témoigner de cette histoire à la fois terrible et passionnante. Dans une ville aujourd'hui bien vivante. 

 

« Papiers, s'il vous plaît ! »

Plus qu'ailleurs, et en particulier à Odessa, les contrôles effectués par des agents de police ukrainiens peuvent s'avérer fréquents, parfois simplement pour obtenir un petit billet de la part du touriste. Dans son guide, le Lonely Planet relate l'expérience de voyageurs contrôlés juste pour avoir eu l'air d'être étrangers. Sur place, la rédaction de Bus & Car - Tourisme de groupe a constaté les mêmes faits : un contrôle inopiné à la terrasse d'un bar du centre-ville en soirée - avec un bref passage au poste de police - ou un peu d'argent réclamé pour oublier qu'une cigarette avait été fumée trop près de l'entrée de l'aéroport. La situation n'est pas dramatique, mais peut facilement impressionner. Il est donc bon de partir en Ukraine en étant conscient du problème. Le conseil, c'est de toujours avoir son passeport sur soi et de ne pas céder trop facilement au chantage en cas de contrôle. Il s'agit principalement d'intimidation, et la menace d'un appel à l'ambassade de France devrait résoudre rapidement l'affaire.

RECOMMANDATIONS

Odessa

Hôtel Aleksandrovskiy 4*

L'hôtel d'affaires de 85 chambres est équipé de salles de conférences et de réception. Mais il vaut surtout pour sa localisation, en plein cœur de la ville et à 10-15 min à pied seulement des incontournables de la ville (Boulevard Primorsky, Escalier Potemkine...).

Restaurant Ryba V Ogne

La décoration magnifique, faite d'écailles de poisson en cuivre sur les murs, donne une petite idée du menu. Ici, on mange des fruits de mer et du poisson (mais pas seulement) cuits dans l'immense four présent dans la salle de restaurant.

Kiev

Hôtel Radisson Blu 4*

Situé dans la ville-basse, l'établissement, qui appartient à la chaîne hôtelière Radisson Blu, est équipé de 255 chambres, un espace fitness et sauna, un salon de beauté, un espace pour les meetings et les conférences, ainsi qu'une salle de bal. Idéal pour les groupes et voyageurs d'affaires.

Restaurant SHO

C'est l'un des restaurants tendances de la ville, avec une décoration inspirée de l'intérieur des maisons traditionnelles ukrainiennes, des tenues folkloriques pour le personnel et des spécialités culinaires locales. Une très belle adresse.

Restaurant The Last Barricade

Au cœur du centre commercial, sous la place de l'Indépendance, un petit café cache derrière ses murs un restaurant secret qui ne se laisse découvrir qu'après avoir donné le mot de passe pour y entrer ! À l'intérieur, une déco branchée et plusieurs salles aux ambiances différentes, avec aux murs des éléments rappelant les manifestations de 2014.

L'Ukraine pratique

Office du tourisme d'Odessa

www.odessatourism.org/en/

Contact : odessa@tic.in.ua

Office du tourisme de Kiev

www.visitkyiv.travel/en/

Contact : travel.visitkyiv@gmail.com 

Ukraine International Airlines

www.flyuia.com/fr

TOUR OPÉRATEUR Amslav Tourisme

www.amslav.com 

Contact : groupes@amslav.com 

Tel : 01 40 59 43 10

 

Questions à... Natacha Demoux, Directrice des Ventes Amslav Tourisme

Quels sont les atouts majeurs de l'Ukraine ?

Ils sont nombreux : son histoire qui transporte vers un voyage dans le temps, sa culture (Rus' de Kiev, berceau des peuples slaves…), son architecture (religieuse, baroque, XIXème, stalinienne…), le dynamisme de la ville Kiev avec ses restaurants originaux, bars et discothèques, une ambiance unique et intense, un peuple qui renaît et profite de la vie, des prix abordables pour les groupes (restaurants, hôtels, guides…). Et il n'y a pas besoin de visa. Mon petit plus, c'est le Mamajeva Sloboda Open Air Museum, un village reconstitué, à 20 minutes du centre de Kiev, où on vit à l’époque cosaque, peuple emblématique du pays. Une escapade parfaite lors d'un week-end de 4 jours/3 nuits sur place.

Comment évolue l'offre à destination des groupes ?

On ne peut pas dire que l’offre évolue. Je dirais plutôt que c’est un nouveau départ. Pour prendre notre exemple, depuis les évènements de 2014, nous ne proposions plus l’Ukraine. Nous l’avons réintégrée dans notre brochure cette année et avons fait partir quelques groupes sur Kiev. Les clients sont rentrés enchantés. Pour l’instant, nous nous concentrons sur la capitale et à la demande des combinés avec Lviv. UIA propose des vols à des horaires très intéressants (départ tôt le matin et retour en fin d’après-midi), ce qui permet de faire un 3 jours/2 nuits en profitant pleinement de la ville.

Quels conseils donneriez-vous avant l'organisation d'un voyage en groupe ? 

Se renseigner sur l’histoire de l’Ukraine et ne pas partir avec des préjugés et des idées reçues. C’est un pays et un peuple touchants et attachants, avec une myriade de sites à découvrir.

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